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 1827. 
 Octobre, 
 oscillations des  grandes mers australes,  presque  toujours  
 soulevées par  les  tempêtes du S.  O. 
 Malgré  le  calme,  le  courant  nous  a  entraînés  rapidement  
 vers le S.  O.  et nous approche sensiblement  
 des  côtes  de  Timor.  A   midi,  nous  nous  trouvions  
 à  six  milles  au  sud  de  la  pointe  S.  E.  d’Ombai  et  à  
 peu  près au  milieu  du  canal,  entre Timor et Ombai;  
 et  dans  la  soirée,  nous  rangions  à  quatre  ou  cinq  
 milles de distance les  terres du  cap  Batou-Loti.  Elles  
 sont basses et boisées au rivage,  mais la côte se relève  
 rapidement  :  çà  et  là  on  distingue  des  montagnes  
 de  quatre  ou  cinq  cents  toises  d’élévation  au  moins,  
 dont quelques-unes affectent  la forme de pilons  aigus  
 et  solitaires. 
 A une heure et demie,  un koro-koro, qui traversait  
 le canal  et se rendait d’Ombai  à Timor,  a  passé à une  
 lieue  de  l ’avant  à  nous.  Dans  la  nuit,  on  a  vu  quelques  
 feux à la côte. 
 Aujourd’hui  le  soleil,  au  méridien,  atteignait  à  
 peu près notre zénith,  et  le plus  souvent nous  avons  
 eu calme.  Aussi  avons-nous  éprouvé une grande chaleur. 
   Néanmoins j ’ai remarqué que cette  température  
 ne pouvait se comparer à celle que j ’éprouvai en  1820  
 dans les plaines de l’Argolide,  à la  fin  du mois d’août. 
 D autres  voyageurs  ont déjà observé que  les chaleurs  
 les  plus  violentes  ne  se  font pas  toujours  sentir  sous  
 la ligne, même  sous  un  soleil  vertical  ;  mais  diverses  
 circonstances locales ,  surtout la présence des sables,  
 déterminent  plutôt  ces  atmosphères  enflammées  qui  
 régnent  quelquefois  au  Sénégal,  dans  les  plaines  de 
 la  L yb ie,  dans  les  déserts  du  Sahara,  de  l’Arabie,  
 ou dans les  sables arides de Payta au Pérou,  etc. 
 N’ayant  eu  toute  la  nuit  qu’une  très-faible  brise  
 du  S.  au  S.  E . ,  je  ne  pensais  pas  avoir  fait  plus  de  
 douze  ou  quinze milles  en  route.  Quelle  fut  ma  surprise  
 au  point  du  jour  de me  trouA'er  à  cinq  ou  six  
 milles  au  nord  de  la  petite  île  Goula-Batou!  Pour  
 cela  le courant  avait  dû  nécessairement  nous  entraîner  
 l’espace de près  de  cinquante  milles  au  S.  O.  en  
 douze  heures.  Celle  incroyable  vitesse  du  courant  
 m’a  empêché  de  comparer  avec  aucun  succès  mes  
 relèvemens  avec  les positions  de mes devanciers. 
 La côte qu’enveloppent en partie d’épaisses vapeurs  
 continue d’offrir le même  aspect.  La masse imposante  
 du  mont  Bolerata  domine  toutes  les  montagnes  voisines, 
   et  son  pic,  peu  éloigné  de  la  côte,  offre  une  
 reconnaissance utile,  ainsi  que  le  coin  de  mire  qui,  
 vu  d’un  peu  loin,  semble  être  une  petite  île médiocrement  
 élevée et peu éloignée de la grande terre. 
 Vers  midi,  le  peu  de  brise,  ayant  tourné  au  N.  
 el N. O . ,  a ramené une violente chaleur. D’immenses  
 lames  du  S.  O . ,  qui  soulèvent  paisiblement  notre  
 corvette,  annoncent  qu’un  coup  de  vent  violent  de  
 cette  partie  a  dû.  souffler  récemment  dans  les  mers  
 australes. 
 En  passant devant Coupang,  si la brise  eût varié a  
 rO .  ou  au S.  O . ,  j ’étais  résolu  de jeter  l’ancre  pour  
 un  jour  ou  deux  sur  cette  baie,  afin de me procurer  
 quelques  rafraîchissemens.  Mais  le vent étant revenu  
 au  S.  E.  et  à  l’E.  S.  E . ,  je  .renonçai  à  ce  projet 
 1827/ 
 Octobre. 
 iC).