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 1827, 
 Septcluljre. 
 el  les  mailres  pourront  seuls  quitter  le  navire,  le  
 reste des hommes  étant nécessaire aux travaux. 
 Le  temps  étant  au  beau,  les  voiles  ont  été mises  
 au  sec,  et la  chaloupe  a  été  envoyée  faire  un  dernier  
 voyage  à l’aiguade  pour  emplir  les  pièces  qui  restent  
 vides sur le pont.  La mer n’étant pas tout-à-fait basse,  
 elle  a  dû  attendre  assez  long-temps  afin  de  pouvoir  
 faire  son  eau  plus  facilement. 
 Comme  de  coutume,  les  chasseurs  couraient  les  
 bois  depuis  le  point  du  jour.  Nous  n’avions  vu  paraître  
 à  bord  que  deux ou  trois  naturels  el  quelques  
 enfans.  Pourtant  j ’étais  loin  de m’attendre  à  rien  de  
 fâcheux,  et  notre  confiance  à  tous  était  montée  au  
 plus haut degré à l’égard de nos hôtes. 
 Nous nous occupions donc paisiblement des apprêts  
 du départ,  lorsqu’à  neuf  heures  et  demie du  matin,  
 nous  entendîmes  toul-à-coup  des  cris  aigus  du  côté  
 de la chaloupe.  Plusieurs de nos hommes parurent en  
 désarroi à la plage, criant de toutes leurs forces, qu’ils  
 étaient  attaqués  à  coups de flèche  par  une  troupe  de  
 sauvages.  L ’un  d’eux.  Grasse,  dans  sa  frayeur,  s’écria  
 que la chaloupe était  crevée,  et  s’élança  à la nage  
 pour  regagner  le  bord. 
 A  cette  sinistre  nouvelle,  je  fis  sur-le-champ  embarquer  
 dix  ou  douze hommes  armés  pour  aller  au  
 secours des chaloupiers,  et en même temps je fis tirer  
 un coup de caronnade chargée à boulet pour rappeler  
 ceux  qui  se  trouvaient  à  la  chasse.  Ceux-ci  étaient  
 MM.  Quoy,  Guilbert,  Dudemaine,  Bertrand,  les  
 maîtres  Audibert  et  Imbert,  el  les  matelots  Rey  et 
 Imbert. Leur  sort m’inspira  la  plus  vive  inquiétude  ,  182,. 
 et  je  craignis  un  moment,  de  la  part  des  Papous  de  Seiueminc,  
 Doreï,  une perfidie  semblable à  celle des naturels  de  
 Tonga. 
 Dès  le  premier  moment  d’alarme,  les  enfans  des  
 sauvages  qui  restaient  à  bord  s’étaient  enfuis  dans  
 leurs  pirogues  avec  précipitation,  frappés  d’épouvante  
 et  criant d’un ton de terreur  : Arfaki, A ifa k i! 
 Un  instant  après ,  la  chaloupe parut  hors  de  l’entrée  
 du ruisseau,  et  fut  de  retour  avec le grand canot,  ramenant  
 le  matelot  Bellanger  grièvement  blessé  d’uii  
 coup  de  flèche.  Ce  trait,  qui  était  un  simple  l oseau  
 garni d’une pointe très-acérée ,  était entré par  le dos  ,  
 avait profondément pcnelré  dans  les  chairs  ,  el  claii  
 ensuite tombé daps  le mouvement que Bellanger avail  
 fait pour  s’enfuir.