tion (le kava jusqu’aux voisins du préparateur, qui
la déposent dans le bol.
Aussitôt que chacun a repris sa place, le préparateur
incline un peu le bol pour le montrer an
président, en disant ; Roe kiitm Ijfrti flotto ma —
voici le kava mâché. — Si le chef, après avoir jeté les
yeux sur le kava et avoir consulté son mata-boulai,
juge qu’il n’y en a pas assez, il dit : ®ttfi oufi, bca
IjOUtf ®ancjata — couvrez-le, et qu’un homme
vienne. — Alors le bol est couvert avec une feuille de
bananier, et un homme s’approche du mala-boulai
président pour recevoir de nouvelle racine de kava
qu’on broie comme la première fois. Mais si la quantité
est jugée suffisante, le mata-boulai dit : |3aliUt
— mêlez. — Les deux hommes qui se trouvent
aux côtés du préparateur s’avancent quelque peu,
font chacun un demi-tour, et sont ainsi placés en
face l’un de l’autre avec le bol entre eux deux. L’im
chasse les mouches avec une grande feuille, tandis
que l’autre est prêt à verser au besoin l’eau contenue
dans des noix de coco. Au commandement de palou,
le préparateur, après s’être lavé les mains, réunit
toute la racine contenue dans le b o l, et la comprime
avec force entre ses mains. Le mata-boulai dit :
Cingut a mat — verse de l’eau — et l’homme chargé
de cet office continue d’en verser, jusqu’à ce que le
mata-boulai prononce ces paroles : iîlaau e mai
— assez d’eau. — Le donneur d’eau s’arrête alors,
et prend une feuille pour aider son compagnon à
chasser les mouches. Le mata-boulai ajoute : |)alou
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gun- tataoii, Ima faka inaou — mêle bien partout
également et rassemble — pour indiquer qu’il faut
réunir les fibres en un seul paquet.
Cela fait, le mata-boulai dit ; 2li t fou — mets
dans \v. fou G — Un des servans apporte alors une
quantité de cette matière fibreuse, l’étend de manière
à couvrir toute la surface de l’infusien, en la
laissant flotter au-dessus du vase. Ici commence la
besogne la plus délicate du préparateur. Il s’agit d’envelopper
dans \e, fo u toute la substance du kava et
d’en exprimer le suc dans le bol. Cette opération
est soumise à certaines règles, et accompagnée de
divers gestes et mouvemens qui exigent à la fois
beaucoup de grâce, de vigueur et d’adresse. Tous
les assistans y prêtent l’attention la plus profonde ;
il y a beaucoup d’honneur pour le préparateur à s’en
acquitter avec succès, et ce serait une vraie disgrâce
pour lui que d’échouer en public dans une de ces
circonstances. Du reste ce dernier cas arrive fort
rarement, tant on a soin de ne se présenter pour
remplir cet office qu’autant qu’on se sent bien sôr de
son talent!....
Pendant ce temps, plusieurs personnes du cercle
extérieur sont occupées à fabriquer des vases avec la
feuille non déployée du bananier qu’ils découpent
par bandes de neuf pouces de long, de manière à faire
ï Le Jou est Técorce d’un certain arbre ( Vhibiscus tiliaceus ) déchirée en
fibres très-menues, de manière à former un réseau à mailles grossières el
iiTégulières.