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 qui  so  présenlc  à  nous  sous  un  bel  a sp e c t ,  nous  p arcou ioiis   
 une  cbarmante  avenue  de jeunes  co c o t ie r s ,  et nous allons  cbez  
 La va ka  ,  où  nous  sommes  reçus  ,  en  son  absence  ,  p ar  un  ch e f  
 subalterne  nommé  T n o u n -H a ,  que  nous  avions  déjà  vu  à  
 b o rd .  L o rsq u e   L a v a k a   lui-même  a r r iv e ,  il  nous  fait  bon  
 a c cu e il  et  nous  présente  du  fru it  à  p a in ,  des  cannes  à  su c r e ,  
 des  bananes  et  des  cocos.  P o u r   nous  servir  de  l i t ,   il  nous  
 donne  une  gran de  et  be lle   n a t te ,  et  p ou r   cou v e r tu re   une  
 autre  grande  natte  faite  avec  l ’écorc c  du  miirier  à  papier.  
 Quelques   moustiques  ne  nous  empêchèrent  pas  de  dormir  
 d’un  b on   somm e il. 
 L e   lo   m a i ,  nous  étions  levés  .au  p o in t  du  jo u r .  Nous  assistons  
 à  la   p réparation  e t  à  la  dis tr ibution  du  kava  ;  le maître  
 des  cé rémonies,  Fo/iina,  in dique   d’av anc e   Tordre  et,  en  f r a p pant  
 dans  sa  main  ,  Tinstant  dans  leq u e l  cette  liq u eu r   do it  être  
 oiTcrtc  à  ch a cu n  des  assistans. 
 A p rè s   le  ka va  ,  on  nous  sert  des  ignames.  Nous  donnons  
 quelques  instans  à  la  promenade et  à  la  chasse ;  M .  de  Sainson  
 en r ich it son p o r te feu ille  de p lusieurs dessins ;  et,  à  h u it heures,  
 après a v o ir   pris con gé  de  Lavaka  ,  nous  quittons  la   charmante  
 résidence  de  Béa. 
 L e   p remier  v illa g e   que  nous  traversons  est  ce lui  de M a n a -   
 H a o u ,  d ont  le  ch e f   e.st  H o u h i.  L e   s e co n d ,  situé  un  p eu   à  
 g au ch e   de  la  r o u t e ,  se  nomme  Oulé   :  le   ch e f  de  ce   v illa g e   est  
 également désigné  sous  le  nom  de  H ou h i. 
 L e   v illa g e   s u iv a n t ,  un  p eu   plus  é lo ign é   de  la  r o u te ,  est celu 
 i  de  No u go u -N ou g ou ;   il  a  p o u r   ch e f  T o u ï-V a g an o .  On  a r r 
 iv e  à ce v illa g e  p ar une be lle  avenue de jeunes co cotiers , et Ton y   
 remarque  une  vaste  p lac e  entourée  de  co cotiers   et  de  casuarinas  
 d’une  très-grande  dimension.  A p rè s   a v o ir   fa it  une  visite  
 au  fils  du  c h e f ,  je   retourne  auprès de  l’A n g la is ,  qui m’av a it v ivement  
 recommandé  de  ne  pas  alle r   à  N o u g o u -N o u g o u ,  et  
 q u i  m’attendait  dans  une  grande  anxiété.  Je  lu i  demandai  
 alors la  cause  de  la  p eu r   qu’ il manifestait  ;  il  m’ap p rit  que  les  
 habitans  de  cc  v illa g e   étaient  extrêmement  mé ch ans ,  et  q u e , 
 to u t   r é c em m e n t   e n c o r e   ,  ils   a v a i e n t   a s sa ss in é   u n   A m é r i c a in ,   
 sa n s   a u c u n e   e s p è c e   d e   m o t if . 
 A   un  mille  environ  de  ce  v illa g e ,  nous  traversons  ce lui  de  
 Tékiou  ,  d ont  le  ch e f  est Ma to u a -P o u a .  L à ,   nous  vo yon s   une  
 jo lie   fille  qui nous  dit  se  nommer  Toubo ou,  tandis  que  James  
 prétend  que  son  nom  est N éaou.  Sans  nous  arrêter  à  cb e rch e r  
 quel  est  le  nom  v é r itab le   de  cette  jeune  in su la ire ,  nous  p o u r suivons  
 notre  r o u t e ,  et  un  peu  avant  d’ar river  à  H i fo ,  nous  
 Voyons  un  dernier  v illa g e   nommé  F o h o u i,  dont  le  ch e f  est  
 y  ahaï. 
 A p rè s   avo ir  d în é ,  nous  allons  à  la  chasse ;  c l  a  notre  re to u r ,  
 on  nous  offre  du  thé  et  nous  empa illons   quelques  oiseaux.  
 Nous  étions  extrêmement  fa t igu é s ,  ce  qui  fut  cause  sans  doule  
 que  nous  trouvâmes  si  longues  les  prières  que  firent  nos  bons  
 missionnaires  ,  et  que  nous  entendîmes  religieusement  jusqu’à  
 la  fin  :  nous  n’avions  pas  enco re  soupe.  N o tre  sommeil  fut  
 dé lic ieux   et  non  inter rompu. 
 L e   11  m a l,  après  a v o ir   chassé  de  nouveau  et  p arcouru  les  
 environs  de  H i fo ,  nous  revînmes  à  b o r d ,  dans  un  cano t  que  
 les missionnaires  eurent  la  b onté  de nous  offrir. 
 L e   i 3  m ai.  les  naturels  éta ien t  toujours   en  g ran d   nombre  à  
 bo rd  de  T A s t r o la b e ,  p endan t  qu’on  faisait  des  préparatifs  
 p o u r   notre  d ép a r t ,  qui  devait  a v o ir   lie u   le   lendemain.  I l  
 était  n eu f heures du m a t in ,  et  nous nous mettions à  table p ou r   
 d é jeù n e r ,  lo rsque  to u t-à -eo iip   les  insulaires  nous  quittent  
 brusquement  p o u r  a lle r ,  d is en t- ils ,  cé lébrer  une  fete  sur  l  ilc  
 de  P a n g a ï-M o d o u ;   ils  ab an don nen t  même  leurs  objets  d’é change  
 ,  et  un  gran d  mouvement  a  lieu  parmi  les  p irogues  qui  
 s’élo ign en t  toutes  avec p ré cip ita tion .  Un  cano t monté  p ar h u it  
 h ommes,  et  commandé p ar M .  F a r a g u e t ,  élève  de  la   m a n n e ,  
 sorti  de  l ’Éco le  P o ly te ch n iq u e ,  faisait du  .sable  sur  la p etite  île  
 de  Pangaï-Modou  :  les  naturels  l ’a t ta q u en t,  T cn lè v enl  et  en-  
 traînent  de  fo rce  nos matelots. 
 A u cu n  motif n’a y an t pu  donner  lieu  à  un  p a re il acte  d’host 
 i l i t é ,  nous  ne  pouvons   l ’attribuer  qu’à  la   légèreté  de  ca ra c -