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 2 5 . 
 626 V O Y A G Ë 
 1827. 
 Septembre. 
 vant  le plus  près  possible  la  côte orientale  de la baie.  
 Mais  à mesure que nous  entrions,  la brise mollissait,  
 et  le jusant très-prononcé  retardait considérablement  
 notre marche. 
 A   six  heures  dix  minutes  du  soir  le  lieutenant de  
 vaisseau  Elgeneuze,  capitaine  du  port  à  Amboine,  
 que  j ’avais  vu  trois  ans  auparavant  à  Sourabaya,  
 monta  à bord  et y resta  jusqu’au  moment  où  la  corvette  
 fut mouillée. Mais ce ne fut qu’avec  des  fatigues  
 infinies  que  nous  pûmes  atteindre  la  ville.  Encore  le  
 courant  qui  avait  alors  reversé nous  entraîna-t-il  au-  
 delà  du mouillage  convenable,  et  à  onze  heures  et  
 demie,  dans  la n uit,  il  fallut  laisser  tomber  l’ancre  
 par  trente-six  brasses  près  d’un  baleinier  anglais  en  
 relâche sur cette baie. 
 M.  Elgeneuze,  qui m.’a fait toutes  les  offres de service  
 possibles,  m’a  confirmé  que  M.  Morrees  était  
 effectivement  gouverneur  par  intérim,  en  l’abseùce  
 deM.  Merkus pour  le  moment  en  tournée; mais il  a  
 ajouté que  cela ne m’empêcherait point  d’obtenir tous  
 les  objets  de  remplacement  dont j ’avais  un  besoin  si  
 pressant.  Cette  assurance  m’a  comblé  de  joie,  et  je  
 me  suis  vivement félicité  du  parti  que  j ’avais  adopté  
 de  diriger  ma  route  vers  Amboine.  Nous allons enfin  
 réparer nos pertes,  et nous procurer,  à  des  prix modérés  
 ,  des  objets  que j ’aurais  deux  mois  auparavant  
 payés volontiers  au poids  de l’or. 
 Au point  du jour  nous  avons  relevé  l’ancre mouillée  
 dans  la  nuit  ;  nous  nous  sommes  rapprochés  
 du  pont  d’embarquement,  et  nous  nous  sommes 
 amarrés  à  poste  fixe  le  plus près possible de la terre.  182,  
 A  sept heures  et  demie j’ai  envoyé M.  Lottin  chez  
 M. Morrees  pour  le  saluer de ma part,  lui présenter  
 les lettres de recommandation de son souverain  ,  et la  
 note des objets  dont j ’avais  besoin,  enfin  pour traiter  
 du  salut.  Cet  officier  est  rentré  une  heure  après  à  
 bord,  après  avoir rempli sa mission. 
 Moi-même,  accompagné de six personnes de l’état-  
 major, je  suis  descendu  à  terre  pour  faire  les  visites  
 de  politesse  aux  autorités de  la place. Au même  instant  
 notre corvette a salué le fort de vingt-un coups de  
 canon  qui  lui  ont  été  sur-le-champ  rendus  par  un 
 nombre égal. 
 Nous  nous  sommes  d’abord  transportés  chez  
 M.  Morrees,  qui  nous  attendait  avec  MM.  Paape  
 et  Paoli ; M. Morrees nous a fait l’accueil  le  plus amical  
 et le plus  cordial,  il m’a répété plusieurs  fois  que  
 tous les objets  que je demanderais  me seraient immédiatement  
 accordés ,  et m’a  fait toutes  sortes  d offres  
 de  service plus obligeantes  les unes que les autres. 
 Ensuite nous  nous  rendîmes  successivement  chez  
 le  colonel  Styman,  commandant  militaire,  chez  
 MM.  les capitaines Paoli,  Elgeneuze, Roos  et Lang,  
 qui tous  à  l’envi nous comblèrent  de politesses et  d’amitiés. 
   Certainement  des  compatriotes  ne  nous  eussent  
 pas  fait  un  accueil  plus  généreux  et  plus  honorable  
 ;  il  nous  rappelait  les  jours  heureux  que  nous  
 avions déjà passés  à Amboine  trois ans auparavant. 
 M.  Lang,  directeur  du  parc  d’artillerie,  nourns-  
 sait  chez  lui  un  jeune  babiroussa  ;  témoin  du  desir 
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