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 diverses  parties  du  corps  avec  des  rouleaux  de  tapa  
 enflammés. 
 Le moment où l’on va chercher le sable et les galets  
 s’appelle fa la . 
 Ces  diverses  formalités  se  pratiquent  dans  toutes  
 les  funérailles,  excepté  dans  l’enterrement  du  toui-  
 tonga,  onXefoa-oulou  n’avait jamais lieu. D ’un  autre  
 côté  ces  funérailles  qui  se  nommaient  langui,  offraient  
 diverses  particularités que  nous  allons  mentionner  
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 Lorsque  le  touï-tonga tombe malade,  les offrandes  
 aux  dieux  ont  lieu  comme  pour  les autres chefs ,  et  
 sont  plus  multipliées.  Prières,  inspirations  des  prêtres, 
   doigts coupés,  enfans  sacrifiés,  tout  cela se répète  
 fréquemment.  Dès  qu’il  est  mort,  le  corps  est  
 lavé  et  parfumé, et  le  deuil des  femmes a lieu comme  
 à l’ordinaire.  En  outre  le lendemain de la mort,  ou le  
 jour  de  l’enterrement,  tout  individu dans  l’île,  quels  
 que soient son rang,  son  âge et son  sexe, a la tête rasée  
 de très-près. On  enterre  avec  le  corps  quelques-uns  
 des objets  les plus précieux au défunt,  comme verroteries, 
   dents de baleine, nattes d’Hamoa,  etc.,  sî bien  
 que le  faï-toka des touï-tonga  à Tonga-Tabou était  devenu  
 un trésor d’une richesse inouie pour ces peuples.  
 L ’enterrement et  le  deuil avec de mauvaises nattes en  
 guenille  et  des  feuilles  A'ifi  au  cou ,  sont les  mêmes  
 que pour  le  roi. Mais  le deuil  du  touï-tonga  s’étend à 
 quatre mois ; on garde  les nattes jusqu’à la fin du troisième  
 mois,  et  les  feuilles  seules  le mois  suivant.  Le  
 tabou encouru pour avoir  touché  à  son corps est d’au  
 moins dix  mois,  et  de  quinze pour  ses  plus  proches  
 parens.  Il est défendu  de  se  faire  la  barbe  durant  un  
 mois,  et  l’on  ne  peut  se  frotter  d’huile,  pendant  le  
 jour,  durant  ce  même  temps.  Les  femmes  du  deuil  
 restent au faï-toka deux mois entiers  sans  en  bouger,  
 ni jour ni nuit, que pour  manger  à  la  hâte  dans  les  
 huttes  du  voisinage. 
 Dans  l’après-midi  du  jour  de  l’enterrement,  le  
 corps  une  fois déposé dans  le fai-toka,  tous  les habitans  
 ,  munis  chacun  d’un  tome  ou  torche  en  bois  
 de cocotier,  et d’un morceau de bolata  ou  de  tige  de  
 bananier, pour recevoir les cendres de la torche,  s’asseyent  
 à quarante  toises du  tombeau,  vêtus  de  vieux  
 habits  et  au  nombre  de  plusieurs  milliers.  Une  des  
 femmes  du deuil  sort  de la maison  du faï-toka et  crie  
 au peuple de  se  rapprocher ;  à ce signal  il s’avance de  
 vingt toises  environ  et  s’accroupit  de  nouveau.  Derrière  
 le tombeau,  deux  hommes  soufflant  dans  leurs  
 conques,  et  six  autres  portant  de  longues  torches  
 allumées de six pieds de longueur,  paraissent au sommet  
 du  fai-toka,  descendent  du  tertre  et  marchent  
 quelque temps  en file ,  entre  le peuple  et le tombeau,  
 en  agitant leurs  torches en  l’air.  Puis  ils montent de  
 nouveau  sur  le  tertre,  le  peuple  se  lève  et  brise  
 tout-à-coup  les  holatas,  ce  qui  produit  un grand  fracas. 
   Puis tous les spectateurs,  disposés  sur une ligne,  
 suivant les hommes  aux  torches ,  gravissent  le tertre 
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