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 qu’une minute de différence  dans  la  situation  de  Macauley. 
   Pour  des  travaux  faits  à  la  voile,  ces  différences  
 sont  peu  étonnantes. On sait  tout  ce  que l’on  
 doit accorder à l’action des courans, en outre M. d’En-  
 trecasleaux  passa  à  une  distance  plus  grande  de  ces  
 rochers  que ne  le  fit VAstrolabe. 
 Mon intention était de doubler au  vent,  et  de  fort  
 près,  File Sunday,  pour comparer encore une fois ma  
 position  avec  celle  de  M.  d’Entrecasteaux.  Mais  le  
 vent  varia  de nouveau  à  l’E. N.  E . ,  et même  à FE.,  
 de sorte  qu’il  fallut  me  contenter  de  courir  au  plus  
 près tribord,  ce qui me renvoyait beaucoup plus sous  
 le vent que je ne  le  désirais. 
 Quand  le jour est  revenu, nous avons aperçu Sunday  
 à dix ou  douze lieues devant nous.  Toujours  contrariés  
 par le vent d’E.  et  la  houle  du  S.  E . ,  tout ce  
 que nous  avons  pu  faire  a été  d’en passer à douze  ou  
 quinze milles sous  le vent.  La  brume et Féloignement  
 nous ont  seulement  permis  de  remarquer  sa  hauteur  
 qui ne nous  a pas  paru être  loin  de  trois  cents toises,  
 et  l’escarpement de ses  côtes  dans  toute  la  bande  de  
 l’ouest. 
 Le vent persiste à l’est.  Déjà  je  crains d’etre obligé  
 de  renoncer  à la relâche de Tonga-Tabou,  pour commencer  
 de  suite  l’exploration  des  iles  Fidgi,  ce qui  
 me contrarierait infiniment. 
 Malgré la brume , nous avons conservé File Sunday  
 fort long-temps  en vue,  et  n’avons  cessé de  l’apercevoir  
 qu’à midi ;  nous  en étions alors  à près  de  quinze 
 lieues.  Durant  les  vingt  quatre  heures  qui  venaient  
 de s’écouler,  il  y avait  eu vingt-sept  milles  de courant  
 à l ’O .N .  O. 
 Dans  la  soirée,  nous  avons  eu des  grains de pluie  
 abondans ;  mais  la  brise  a  fraichi  au  S.  E.  et  à  FE.  
 S.  E. Nous avons  fait route au N .  E . , en filant quatre  
 et  six  noeuds.  Nous avons franchi le méridien diamétralement  
 opposé à  celui de  Paris,  et nous  comptons  
 maintenant  midi  quand  il  n’est  encore  que  minuit  
 dans  cette capitale.  Du  reste,  nous  voilà  à  peu  près  
 parvenus  au  terme de notre  course  vers Fest ;  désormais  
 nos  caravanes  vont  se  borner  aux  iles  rapprochées  
 de Féquateur. 
 Le  vent  devenant  plus  fort,  nous  filons  régulièrement  
 six  noeuds.  Bien que la  température ne dépasse  
 guère  2I0,  nous  atteignons  la  latitude  de  27°.  Les  
 albatros ont  disparu,  les  pétrels  deviennent rares,  et  
 les  phaétons  sont au contraire plus  fréquens. 
 Quoique  la  brise  du  S.  S.  E.  diminue  un  peu,  
 notre  sillage  se  soutient  à  trois  et  quatre  noeuds.  La  
 houle  du S.  O.  se montre très-longue  et très-creuse,  
 preuve que  les vents de cette partie régnent avec force  
 sur  les zones plus reculées vers  le sud.  A midi,  nous  
 mettons  le  cap  au  N.  ’ù  N.  O . ,  directement  sur  
 Tonga-Tabou. 
 Dans la matinée,  l’Astrolabe avait passé à peu près  
 sur la position de l’île Vasquez d’après la carte de d’Entrecasteaux  
 ,  et  le  soir,  à  six  heures,  nous  n’étions  
 qu’à  huit milles  au  sud  de  celle  qui  lui  est  indiquée  
 sur  les  cartes  les  plus  récentes  d’Arrovvsmilli  et  de 
 Avril.