ira
.fî
> !i:
i , i ,
1827.
i 5 août.
16.
Quoiqu’il fit presque calme, le courant continuait
de nous emporter à l’ouest. Quand le jour revint, nous
vîmes que la côte continuait de courir à l’ouest-nord-
ouest, toujours très-basse et couverte d’arbres. Son
aspect donnait même lieu) de conjecturer que ce que
nous voyions n’était que des îles placées en avant de
la côte. Dans l’intérieur , et à une grande distance ,
quelques pilons se montraient çà et là.
Toute la journée la brise a été si molle et si incertaine,
que nous avons fait très-peu de chemin. Des
grains fréquens nous ont beaucoup contrariés, et je
n’ai pu me rapprocher de la côte comme je l’aurais
désiré. Aussi sa configuration est-elle loin d’être tracée
d’une manière précise. Du reste la mer est si calme
que la corvette, amarrée dans le bassin de Toulon, ne
serait pas plus immobile. Si nous avions eu des ancres
à je t, je n’aurais pas hésité à toucher sur quelque
point de cette côte pour avoir une idée du pays et de
ses habitans.
La nuit a été pluvieuse, et nous l’avons passée aux
petits bords. A six heures du matin, le ciel s’étant dégagé
, nous avons vu la terre, comme la veille, à trois
ou quatre lieues dans le sud-ouest, basse, boisée et
offrant plus que jamais l’apparence d’îles nombreuses
placées en avant de la côte. A l’intérieur on ne découvrait
ni montagnes ni même aucune éminence ; il est
vrai que l’horizon n’était pas très-pur, et la brume
pouvait nous masquer les terres éloignées.
A huit heures l’eau de la mer prenant sur notre
roule une teinte verdâtre, j’envoyai le petit canot pour
sonder sur cet espace. Il ne trouva point de fond à
cinquante brasses, et je dirigeai la corvette au mdieu
de cette bande décolorée. A dix heures et demie un
nouveau changement de couleur bien plus marqué se
montra partout devant nous à une demi-encâblure de
distance. Celte fois l’eau était tout-à-fait jaunâtre et
bourbeuse, au-dessus voltigeaient de nombreuses
bandes d’oiseaux, et l’on voyait les poissons s’agiter
et sauter fréquemment hors de l’eau. La mer semblait
briser légèrement le long de cette zone suspecte ; le
matelot en vigie, et M. Guilbert lui-mème, crurent
distinguer çà et là des espaces à sec.
Quoique bien convaincu que cette apparence des
eaux de la mer n’était encore qu’un effet de courant,
j ’envoyai M. Gressien sonder sur cet espace, tandis
que je me tenais en panne, attendant son rapport.
Cet officier ne trouva pas encore fond à cinquante
brasses ; à onze heures nous donnâmes tout au travers
de ces eaux décolorées, et nous traversâmes plusieurs
lits de courans très-rapides et très-bruyans.
Une quantité de branches d’arbres, de fruits détachés
et de débris de plantes, des poissons et des hydrophis
flottaient à la surface de ces eaux. A onze
heures et demie, dans l’endroit ou leur teinte était la
plus fangeuse, l’eau que nous puisâmes n’était plus
que très-légèrement saumâtre. Toutefois, en ce lieu
même, nous n’eûmes pas fond par cinquante brasses.
Ce qui me prouva d’ailleurs que cette décoloration
n’était que superficielle, c’est que le navire dans sa
marche, sillonnant l’eau à une certaine profondeur,
a ’ " '
' r i
■’ ¡ 1
>} f. ly
.1
*■
If
I
I f l ï
». M
I
iii
i i f
r i r iu
ïïvîiitt' ■