
 
        
         
		neiir à témoigner par  un pareil  sacrifice  leur affection  
 et leur dévouement  pour leurs parens  G 
 La cérémonie des  funérailles,  ou bouloa,  offre peu  
 de  formalités  quand il ne  s’agit  que d’un  simple chef.  
 Peu de temps  après  la  mort,  le  cadavre  est  étendu  
 par  terre en dehors de  la maison,  et  lavé avec un mélange  
 d’huile et  d’eau  par une personne de la  famille.  
 Puis  il  est  rapporté  dans  la  maison,  déposé  sur  un  
 monceau  d’étoffe  et  oint  avec de l ’huile  parfumée  de  
 sandal.  Les  femmes  du  défunt  et  leurs  amies  se  placent  
 autour  de  son  corps ,  et se  livrent  aux démonstrations  
 les  plus  vives  de  douleur  et  de  désolation.  
 Elles  poussent  des gémissemens  lugubres ,  se  meurtrissent  
 la  poitrine  et  la  figure,  et souvent  se  déchirent  
 cruellement pour  exprimer  toute  la  violence de  
 leurs  regrets. 
 Cela  dure  ainsi  toute  la  nuit;  le  jour  suivant  le  
 corps  est  transporté  et  déposé  dans  le  faï-toka  ou  
 tombeau de sa  famille.  A   certaines  époques ,  les plus  
 proches  parens  du  défunt  viennent  renouveler  leui’  
 deuil  sur  sa  tombe ;  ce qui  se répète,  plus ou moins,  
 suivant  le  rang  du  défunt  et  l’affection  que  lui  portaient  
 ses  parens  2. 
 Lors de la mort de Finau  outre le deuil qui était  
 du ressort des  femmes ,  plusieurs  des  chefs  el  mata-  
 boulais  attachés  au  service  du  défunt  r o i ,  pour  témoigner  
 de  leur  vif  attachement  à  sa  personne,  sc 
 '  Mariner,  I I ,  ji.  178  et  17g.  —  
 II,  l>.  179. 
 M ariner,  I ,   p.  i 33  et  suiv.; 
 portèrent aux plus  étranges  excès.  Tantôt  l’un d’eu x ,  
 tantôt deux ou trois ensemble s’élancaient au milieu du  
 cercle des assistans ; et après avoir proféré les plaintes  
 et les protestations d’amour et de dévouement les plus  
 expressives,  dans  des  accès  de désespoir,  ils  se donnaient  
 de furieux  coups  de massue  et  s’entaillaient  la  
 tête avec des couteaux ou d’autres armes tranchantes.  
 Puis d’autres leur succédaient et en faisaient autant. 
 Quelques-uns,  plus  modérés  dans  leurs  démonstrations  
 ,  marchaient  çà  et  là ,  puis  agitaient  leurs  
 casse-têtes  et  s’en  frappaient  de  temps  en  temps  sur  
 le  sommet  et  le derrière  de  la  tête ,  en  exhalant les  
 plaintes  les plus amères  sur  la mort de  Finau. 
 D ’autres  plus  emportés  s’assénaient  des  coups  si  
 violens qu’ils en perdaient connaissance,  et quelques-  
 uns eussent  pu attenter  à leur vie dans l’excès de  leur  
 zèle,  si  le  jeune  Finau n’eût  ordonné  à  Mariner  de  
 leur  arracher  leurs  armes  et  de  mettre  fin  à  ces  
 scènes. 
 Ensuite  le corps  fut  porté  sur  une  litière,  à  dos  
 d’homme,  jusqu’au  lieu  où  il  devait  être  inhumé  à  
 Felle-Toa,  accompagné  du  cortège  entier  des  personnes  
 du  deuil et de la suite  du jeune Finau. 
 Arrivées  au  lieu de  l’enterrement,  les  femmes  recommencèrent  
 leurs  gémissemens  autour  du  corps,  
 tandis que les hommes  chargés des inhumations creusèrent  
 la terre jusqu’à  dix  pieds  de  profondeur  pour  
 parvenir à un large caveau en pierre recouvert par une  
 grande  dalle.  Cette  espèce  de  porte  fut  levée  à  bras  
 d’hommes  au  moyen  d’une  forte  corde.  Le  cadavre