1027.
Juin.
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Rossel. Cependant, pour que le nôtre fût identique
avec celui que Bougainville appela de ce nom, il
faudrait que ce navigateur eût commis une grande
erreur dans sa latitude qu’il porte à 11° 45’ S. Il est
possible que ce soit encore un autre point de l’île
Rossel, situé plus loin vers le sud ou sud-sud-
ouest.
Quoi qu’il en soit, voici la position que nous assignons
à notre cap de la Délivrance :
Latitude méridionale, ii® 23’ 25”
Longitude orientale, i 5 r 56 28
Car, par un heureux hasard, le soleil, pi-esque constamment
voilé par d’épais nuages, parut à midi précis,
et l’on put observer la latitude pour rendre notre travail
complet.
Maintenant il entrait dans mon nouveau plan de
campagne d’aller faire une relâche sur la Nouvelle-
Irlande , pour remplacer le bois et l’eau consommés ,
avant d’entreprendre la reconnaissance des côtes de
la Nouvelle-Bretagne et de la Nouvelle-Cuinée. Le
groupe des îles Laughlan, découvert par le capitaine
du Mary, en 18 12 , se trouvait à peu de distance de
la route que j ’avais à suivre , et je me proposai d’en
opérer l’exploration sur mon passage.
Nous avons donc continué de faire route au N. N.
C . , avec un ciel très-chargé, une pluie presque continuelle,
et une mer très-grosse et fort fatigante.
Durant la nuit nous sommes restés aux petits bords.
Quoiqu'il vente très-fort, et qu’il tombe de la pluie,
nous éprouvons une chaleur suffocante et dont l’impression
est bien supérieure à ce que sembleraient an
nonccr les vingt-six degrés indiqués par le thermomètre.
Cela tient peut-être à la disposition du bassin
où nous venons d’entrer ; entouré de terres très-hautes
de tous les côtés, la chaleur s’y concentre et y devient
plus accablante que dans les autres parages de l’O-
céan-Paciiique.
A cinq heures et demie du matin, nous avons
poursuivi notre route au N. 74 N. O . , filant sept
noeuds sous les huniers seuls. De sept à neuf heures
il a venté grand frais de S. E . , avec une houle fort
creuse et une mer très-dure. Mais ensuite le vent a
été un peu moins violent. Des fous, des pétrels et des
sternes se sont montrés autour de nous.
A midi l’observation de la latitude me prouva que
le courant ne m’avait pas entraîné de moins de trente
milles au nord, dans les vingt-quatre heures qui venaient
de s’écouler. Nous avions atteint le parallèle
des îles Laughlan, et je me hâtai de mettre le cap à
l’ouest du monde. A peine je venais d’en donner l’ordre
, que ia vigie signala une île basse de l’avant, à
douze milles de distance. Poussés par une brise tres-
fraîche, qu’augmentaient encore par intervalles de violentes
averses qui obscurcissaient tout l’horizon, dès
trois heures nous étions arrivés sur le méridien de la
partie la plus orientale des récifs du groupe Laughlan,
et nous n’étions guère à plus de trois milles des terres
les plus voisines.
t juillet.