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 Juin. 
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 Rossel.  Cependant,  pour  que  le  nôtre  fût  identique  
 avec  celui  que  Bougainville  appela  de  ce  nom,  il  
 faudrait  que  ce  navigateur  eût  commis  une  grande  
 erreur  dans  sa  latitude  qu’il  porte  à  11°  45’ S.  Il est  
 possible  que  ce  soit  encore  un  autre  point  de  l’île  
 Rossel,  situé  plus  loin  vers  le  sud  ou  sud-sud-  
 ouest. 
 Quoi  qu’il  en  soit,  voici  la position que  nous  assignons  
 à notre  cap  de  la  Délivrance  : 
 Latitude  méridionale,  ii®   23’  25” 
 Longitude  orientale,  i 5 r  56  28 
 Car, par un heureux hasard, le soleil, pi-esque constamment  
 voilé par d’épais nuages, parut à midi précis,  
 et l’on put observer la latitude pour  rendre notre travail  
 complet. 
 Maintenant  il  entrait  dans  mon  nouveau  plan  de  
 campagne  d’aller  faire  une  relâche  sur  la  Nouvelle-  
 Irlande , pour  remplacer  le bois et l’eau  consommés ,  
 avant  d’entreprendre  la  reconnaissance  des  côtes  de  
 la Nouvelle-Bretagne  et  de  la  Nouvelle-Cuinée.  Le  
 groupe des  îles Laughlan,  découvert par  le  capitaine  
 du Mary,  en  18 12 ,  se  trouvait  à  peu de  distance  de  
 la  route  que  j ’avais  à  suivre ,  et je me proposai  d’en  
 opérer  l’exploration  sur mon  passage. 
 Nous avons donc continué de faire route au N.  N.  
 C . ,  avec un  ciel très-chargé,  une  pluie presque continuelle, 
   et  une  mer  très-grosse  et  fort  fatigante.  
 Durant la nuit  nous  sommes  restés  aux  petits bords. 
 Quoiqu'il vente  très-fort,  et qu’il  tombe de la pluie,  
 nous  éprouvons  une  chaleur  suffocante et dont  l’impression  
 est bien supérieure  à ce que  sembleraient an  
 nonccr  les  vingt-six degrés  indiqués  par  le  thermomètre. 
   Cela tient  peut-être  à  la  disposition du bassin  
 où nous venons d’entrer ; entouré de terres très-hautes  
 de tous les côtés,  la chaleur s’y concentre et y devient  
 plus  accablante  que  dans  les  autres  parages de l’O-  
 céan-Paciiique. 
 A  cinq  heures  et  demie  du  matin,  nous  avons  
 poursuivi  notre  route  au  N.  74  N.  O . ,  filant  sept  
 noeuds  sous  les huniers  seuls. De  sept  à neuf heures  
 il  a venté grand  frais  de  S.  E . ,  avec  une  houle  fort  
 creuse  et  une mer  très-dure. Mais  ensuite  le  vent  a  
 été un peu moins violent. Des fous,  des  pétrels et des  
 sternes  se  sont montrés autour de nous. 
 A midi  l’observation de  la latitude  me  prouva  que  
 le  courant ne m’avait pas entraîné de moins  de trente  
 milles au  nord,  dans  les  vingt-quatre  heures  qui venaient  
 de  s’écouler.  Nous  avions  atteint  le  parallèle  
 des îles  Laughlan,  et  je  me  hâtai de mettre  le  cap à  
 l’ouest du  monde. A peine je venais  d’en  donner l’ordre  
 ,  que  ia  vigie  signala  une  île basse  de  l’avant,  à  
 douze milles  de  distance.  Poussés par une  brise tres-  
 fraîche, qu’augmentaient encore par intervalles de violentes  
 averses  qui obscurcissaient  tout  l’horizon,  dès  
 trois heures nous étions  arrivés  sur  le méridien  de la  
 partie la plus orientale des récifs du groupe Laughlan,  
 et nous n’étions guère  à plus de  trois milles  des terres  
 les plus voisines. 
 t  juillet.