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 1827. 
 Mai. 
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 et  nous  diminuâmes de voiles. A quatre heures trente  
 minutes  le  vent  sauta  subitement  du N.  au S . ,  où  il  
 souffla  grand  frais,  tandis  que  la  pluie  continuait  de  
 tomber  à  verse.  Nous  restâmes  à  la  cape  tribord  
 amures jusqu’au jour,  où  le  vent redevint plus  régulier. 
  Nous  remîmes alors  le  cap en route,  à  l’O.  ’ù N.  
 O .,  en  filant  quatre  noeuds  au  travers  d’une  grosse  
 houle. De  temps en  temps il passait  d’énormes  lames  
 qui  venaient  évidemment  des  parages  situés  au-delà  
 du  tropique. 
 A cinq heures trente minutes du soir,  le temps étant  
 déjà  fort  obscur,  et  ne  voulant  pas m’exposer  à  dépasser  
 l’île  de  la Tortue, sans la voir,  j ’ai serré le vent  
 tribord sous petite voilure.  Il y a eu dix-huit milles  de  
 courant  au  N.  O.  dans  les  vingt-quatre  heures.  Je  
 prévois  déjà  qu’avec  les  courans  et  les  vents  qui régnent  
 ,  notre  exploration  des  îles  Fidgi  ne  sera  pas  
 sans dangers ;  cependant  c’est un  article trop  intéressant  
 de la campagne  pour  que je  puisse  me  résoudre  
 à y renoncer.  Je  tenterai du moins  l’aventure,  et  les  
 circonstances décideront du reste. 
 Au  point du jour le  cap  est remis  à  l’O.  ‘ù N.  O.  ;  
 le temps et la mer s’embellissent,  el nous  augmentons  
 de voiles. La vigie des barres,  à neuf heures quarante-  
 cinq  minutes,  signale  une  île  à vingt-cinq  milles  de  
 distance  dans  l’O .  S.  O.  :  c’est  l’ile  de  la Tortue  (île  
 Batoaea langue viti). Nous gouvernons droit dessus. 
 A deux heures et demie de l’après-midi nous étions  
 parvenus  à quatorze milles de cette petite ile,  et sa position  
 me paraissant bien déterminée, je me dirigeai au 
 N.  »ù N.  O.  pour rallier  les plus méridionales des  îles  
 Fidgi.  Dès  trois  heures  cinquante-six  minutes,  la  
 vigie  signala  la  terre  dans  cette  direction,  et  à cinq  
 heures  trente  minutes  on  la  voyait  facilement  de  
 dessus le pont,  sous la forme de deux îles de médiocre  
 hauteur. 
 Le courant observé  à midi  avait été  de  vingt milles  
 au  N .;   pour  me  prémunir  contre  son  action,  je  
 passai la nuit aux petits  bords  ou en panne. 
 A  cinq heures trente minutes du matin,  nous fîmes  
 servir  au  N.  N.  O.  ;  peu  après  la  terre  se montra  à  
 nos yeux ,  au travers de  la brume,  et je reconnus que  
 le  courant  nous  en  avait  sensiblement  rapprochés.  
 Nous gouvernâmes  pour  donner  dans  le canal formé  
 par les deux  îles les plus méridionales. 
 A  mesure que nous  approchions de ce  canal,  nous  
 remarquâmes  que les  terres  de droite se composaient  
 de deux iles de médiocre hauteur et de peu d’étendue,  
 Ong-Hea-Lebou  et  Ong-Hea-Riki,  entourées  d’un  
 récif qui leur était commun, et de deux îlots de sable,  
 Nougou-Chonguia,  aussi  environnés  d’un  récif.  A  
 gauche une seule  île plus  considérable,  Boulang-Ha,  
 ceinte  d’un  brisant  circulaire,  nous  montrait  d immenses  
 forêts. 
 A  neuf heures  trente  minutes ,  comme  nous  nous  
 trouvions  au  milieu  de  cette  passe  inconnue,  nous  
 vîmes  sortir  des  récifs  de  Ong-Hea-Lebou  deux  pirogues  
 qui  se dirigèrent immédiatement vers nous. A  
 dix heures  l’une  d’elles  accosta  la  corvette,  et  cinq  
 des  naturels  qui  la  montaient  grimpèrent  lestement 
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