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qu’ils étaient las des troubles et des guerres civiles , et
qu’ils voulaient jouir de la tranquillité.
Finau rejeta ces propositions comme indignes de
son rang; il se retira la rage dans le coeur et nourrissant
les projets les plus sinistres contre le peuple
de Vavao '.
Fn effet, dès le lendemain de son retour à Haano,
il remit à la voile avec toute sa flotte composée de cent
cinquante grandes pii’ogues contenant cinq mille hommes,
mille femmes, quatre caronades et toutes les
munitions nécessaires pour réduire la forteresse de
Vavao. Le soir on arriva à Fanouï-Foua, l’un des
îlots qui environnent Vavao, et le lendemain matin
011 descendit à Nai-Afou, lieu sacré de cette île.
Le jour suivant, de bonne heure, l’armée de Hapaï
marcha sur trois colonnes vers la citadelle : la droite
était commandée par Toubo-Toa, la gauche par Liou-
Fau, chef de Haano, et le centre par Finau en personne.
Deux canons étaient placés au centre, et un
sur chaque flanc de l’armée; ils étaient manoeuvres
par les Anglais. Il fallut quatre ou cinq heures pour
arriver devant la forteresse, à cause de la pesanteur
des canons et de la mauvaise qualité des chemins.
Les guerriers de Vavao commencèrent par une
volée de fléchés, mais Finau demanda un armistice
afin que les individus de chaque parti pussent embrasser
encore une fois ceux de leurs parens et de
leurs amis qui se trouvaient dans les rangs op-
« Mariner, I , p, i 53 et suiv.
posés, et leur faire peut-être leurs derniers adieux.
11 s’ensuivit un spectacle bizarre et touchant ; l’on
n’entendait que gémissemens, et les larmes coulaient
de toutes parts. Cette scène avait déjà duré deux heu-
i-es, quand un événement imprévu la termina brusquement.
L ’un des assiégés décocha sur Mariner une
flèche qui le manqua et s’enfonça dans un arbre
tout près de lui ; sur-le-champ Mariner répondit à son
agresseur par un coup de mousquet qui l’étendit
raide mort.
Ce fut le signal du combat qui dura toute la journée
avec le plus grand acharnement de chaque côté. La
plupart des meurtriers de Toubo-Niouha périrent
dans cette journée, et la femme de Toubo-Toa tomba
même au pouvoir des ennemis. Mais le feu de l’artillerie
qui joua durant six ou sept heures causa de
grands dommages aux assiégés. Nous ne pouvons résister
au plaisir de citer un trait de courage extraordinaire
de la part d’un de ces derniers g
Cet homme s’avança à sept ou huit toises de la caronade
que servait Mariner, et se tint debout en brandissant
sa lance dans une attitude menaçante. Ma-
riner dirigea sa pièce sur lu i, mais au moment où il y
mettait le feu, le sauvage se jeta la face contre terre
et le coup passa par-dessus son corps. Le moment
d’après le guerrier se releva, s’avança à dix pas du
canon, et fit toutes sortes de gestes et de contorsions
bizarres et guerrières. Puis il brandit et envoya sa
Mariner, I , p. i S q et suiv.
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