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 692 NOTES. 
 L e   même  jo u r ,  éUinl  à  deux milles  de  k   côte sud  de  T ile ,  la  
 co rvette  mit  en  p an n e ,  et  le  commandant  m’expédia  avec  le  
 grand  c a n o t ,  armé  au  com p lo t ,  avec  M .  D u d em a in e ,  le  
 T o n g a is   que  nous appelions  le p ilo t e ,  et  le jeun e  E sp a gn o l  do  
 Guam  p o u r   interpréter  tant  bien  que  m o l,  ca r  aucun  de  nous  
 n ’entendait bien  cette  langue. 
 J ’avais  l ’ordre  de  reconna ître  l’ancre  et  de  la   rapporter  si  
 son  p oids  le  permettait.  L e   can o t  devant  être  ainsi  un  peu  
 en com b ré ,  nous  emportâmes  seulement  deux  caisses  de  pisto-  
 lets  en  bon  état  et  quelques  sabres. 
 E n   ap p roch an t  de  te r r e ,  nous  trouvâmes  la  cô te   défendue  
 p ar  une  ceinture  dé  récifs  sur  lesquels  la   mer  déferlait  sans  
 laisser aucune  .apparence  d’ouverture.  L e   p ilo te   nous  soutenait  
 que  la  passe  était  dev.ant  n o u s;  mais  ne  v o y an t  au cu n e   c o u p 
 u r e ,  et  la  h o u le ,  qui  était  fo r te ,  menaçant  de  compromettre  
 le eano t s’il  ap p ro ch a it  dav an tage,  je   fus  sur  le   p o in t  de  re v e -  
 n ir   à  b o rd   de  la  corvette. 
 Je  pris  le  p arti  de  cô to y e r   les  récifs  à  b onne  dis tan ce,  et  à  
 un  dem i-mille   p lus   ouest  nous  trouvâmes  la  passe  qui  a  au  
 p lus   deux  tiers  de  câb le   de  la rg e u r ,  et  que  son  o b liq u ité   nous  
 a v a it  empêché  d ’ap e rc e vo ir   plus  tôt. 
 L a  mer,  déferlant sur les  récifs  ex té r ieu r s,  s’é lev ait à h u it  ou  
 dix pieds de h a u teu r ,  e t ,  retombant presque  verticalement p ar  
 .son  p rop re   p o id s ,  formait  un  rempart  derrière  lequ e l  l’eau  
 é tait  unie  comme  dans  un  étang  :  une  trentaine  de  femmes  y   
 étaient occupées  à  la pê ch e .  Presque entièrement nues,  n o ir e s ,  
 âgées  et  la id e s ,  elles  traînaient  après  elles  des  file ts ,  ayant  de  
 l ’ eau ju sq u ’à  la  ce inture.  E lle s  nous  ac cu e illiren t  à  notre  passage  
 p ar une nuée  d’in ju re s ,  accompagnées  de  divers  gestes  de  
 m ép r is ,  comme  de  frapper  les  mains  T une  contre  l ’a u t r e ,  de  
 nous en vo y e r  de Teau  et  de  se  battre  les  fesses. 
 L e   riv age   était  désert,  la mer  était b a s se ,  une  plage  de  vase  
 d’en viron   trois  encâblures  de  la rg eu r   régn a it devant  la   lisière  
 du  b o i s ,  sous  leq u e l  on  distinguait  quelques  cabanes  et  de  
 vastes hangars  semblables à  ceux de T o n g a -T a b o u . 
 NOTES. 693 
 Nous  accostâmes  à  Tcndroit  qui  nous  parut  le  plus  con v e nab 
 le ,  ayant  soin  de  faire m ou ille r  le   grapin  au  large.  L e  fond  
 était  a c o r c ,  et  il  y   av a it  six  pieds  d’eau  derrière  le  c a n o t ,  
 tandis  que  Tavant  to u cha it le  rivage. 
 P en d an t  que  nous  prenions  ces  di.spositions  p o u r   nous  
 amarrer  en  sû re té ,  les  naturels  ar riv aien t  peu  à  p e u ,  et  entrèrent  
 en  poui'parler  avec  le  p ilo te   qui  sc  tena it  de  Tavant  
 sans  v o u lo ir  mettre p ied   à  ter re.  E n   v a in ,  au  b o u t  de  que lque   
 tem p s ,  je   lu i  fis demander par l ’Esp agn o l  ;  —  O û   était T a n c re ,  
 —  si  les  natifs  consentaient  à  nous  la   donner , —   ce   qu’ils  désira 
 ien t en  échange  ,  —  s’ ils p ouv aien t l ’ap p orter  eux-mêmes au  
 r iv a g e ,  ou  si  nous  devions  Taller  prendre.  —   Je  n’obtenais  
 aucune  réponse  cla ir e .  I l  était  évident qu ’il n’av a it aucun  droit  
 sur  Tancre  ,  et  prob ab le  qu’i l   ne  jouissait  dans  Tîle  d’aucune  
 auto rité. 
 Dans  ce t  in te r v a lle ,  le  nombre  des  naturels  grossissait,  les  
 nouveaux  venus  étaient  armés  d’arcs  ,  de  lances  et  de  casse-  
 tè te s ,  la   tête  couverte  d’un  morceau  d ’étoffe  b lan ch e .  Ils  
 étaient  au  nombre  d ’environ  deux  cents.  Je  cherchais   v a in e ment  
 p armi  toutes  ces  têtes  noires  une  figure  de  T o n g a ,  le   
 p ilo te   nous  avait  trompés sur  ce t  a r tic le. 
 Les  n a tu re ls ,  devenus  plus  b ru y a n s ,  s’av ançant  dans  T eau,  
 entouraient  peu  à  peu  le   c a n o t,  s’ap p u y an t  sur  la   farguc  et  
 considérant  Tintérieur  avec  cu riosité.  L a   p rofon deur  de  Teau  
 s’opposait  à  ce  q u ’ils  vinssent  ju sq u ’au  derrière  oû  je   tenais  le  
 ca b lo t  du  grapin  p rê t  à  b â le r   de.ssus;  je  fis  retirer  la  bosse avec  
 la q u e lle   ils  tenaient  Tavant  du  can o t  à  te r re ;  ils  la   lâ chèrent  
 avec  h um eu r ,  ct  Tun  d’eux  présenta  le  b o u t  de  son  casse-têtc  
 au  b r ig ad ie r   p o u r   la   remplacer.  Je  consentis  à  ce t  ar ran g e ment  
 qui  nous  laissait les maîtres  de  notre manoeuvre. 
 Je  demandais  toujours  à  p a r le r   à  un  ch e f,  ca r  n u l  doute  
 qu’ il  y   en  avait  dans  la  fo u le ,  mais  aucune  marque  apparente  
 ne  les  faisait reconna ître. Enfin le p ilo te ,  sc  tournant vers nous,  
 nous   p ré v in t  que  les  chefs  vou la ien t  que  quatre  d’entre  nous  
 fussent à  terre.  L c s   quatre  individus  étaient  désignés,  c’étaient