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La circoncision se pratique généralement parmi les
peuples de Viti ; le kava est usité chez eux , et le bétel
ne l’est point, bien que la noix d’arek se trouve sur
leur sol. Ces îles sont donc la limite commune delà
race cuivrée ou polynésienne et de la race noire océan-
nienne ou mélanésienne. Les coutumes et les moeurs
de la première y pénètrent peu à peu ; aussi est-il fort
à désirer que ces peuplades soient bientôt étudiées et
décrites par un observateur judicieux et assidu. Un
pareil travail ne pourra manquer de jeter des lumières
sur une question encore fort obscure; celle qui a trait
à la manière dont se sont peuplées les diverses îles de
rOcéanie.
Après une nuit orageuse et très-noire, le jour est
enfin revenu. Mais le vent du S. E. est encore très-
violent et soulève une énorme houle. Je me suis
aperçu que nous avions été entraînés au nord par les
courans; comme j ’ignorais de quelle manière était
occupé l’espace compris entre Laguemba et Neaou,
j’ai pensé qu’il serait imprudent de rester plus longtemps
dans cette position. D’ailleurs je n’avais qu’une
médiocre confiance dans la promesse que m’avaient faite
les naturels de m’apporter l’ancre ; enfin il était évident
que la houle devait les empêcher de l’exécuter,
quand ils en auraient eu l’intention. Je me décidai
à poursuivre ma reconnaissance et à me mettre à
l’abri de quelque île , si le vent venait encore à ren-
foi’cer.
Ln conséquence je rassemblai mes six passagers, et
par l’organe de Guttierez, je leur expliquai que, bien
qu’il m’en coôtât, le vent me forçait à continuer ma
route , et quej’allais me diriger vers Tabe-Ouni. Puis
je leur demandai sur quelle île ils désiraient que je les
déposasse.
Tomboua-N akoro qui, par un hasard assez singulier,
se trouvait être un agent du roi d’Imbao, en ce
moment en tournée pour percevoir au nom de ce chef
les tributs des iles soumises à son autorité, Tomboua-
Nakoro ne se montra nullement contrarié de la circonstance
qui l’éloignait de Laguemba. Le frère de
Touï-Neao, Toureng-Toki ou Sourangali, ayant observé
qu’il était l’ami des habitans de Tabe-Ouni, fut
aussi légèrement affecté de ce contre-temps. Mais les
hommes de Tonga, surtout le métis Loua-Lala, en
furent profondément désolés, et répétèrent plusieurs
fois que tous les kaï-bitis, ceux de Laguemba seuls
exceptés, étaient leurs ennemis et les mangeraient.
Toutefois, après avoir conféré quelque temps avec
Tomboua-Nakoro, qui leur promit sa protection, ils
finirent par se résigner et même par déclarer qu’ils
étaient satisfaits d’aller à Tabe-Ouni.
Cette affaire terminée, à neuf heures du matin,
nous fîmes route à l’O . ’k N. O . , de manière à passer
à trois lieues dans l’ouest de Neaou, île médiocrement
élevée et deux fois moins grande que Laguemba. Je
gouvernai ensuite pour passer à peu près à la même
distance de Dzizia, île de la même hauteur, mais un
peu plus étendue que Neaou.
Nos sauvages prirent assez bien leur parti, ils furent
charmés particulièrement de recevoir des ignames
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