
 
        
         
		Al 
 182;. 
 Mai. 
 amicalement  et  parut  flatté  de  ma  visite  :  il  voulut  
 m’offrir un  kava , mais je  le remerciai  et lui  demandai  
 quelques  noix  de  coco  qu'il  envoya  sur-le-champ  
 cueillir  à  l ’arbre.  Après  nous  être  rafraîchis,  je  fis 
 O" 
 présent de quelques bagatelles  à  la femme d’Obila,  je  
 pris  congé  de  cette  honnête  famille,  et  je  suivis  la  
 route  de  Mafanga,  où  j ’avais  donné ordre  au  canot  
 de m’attendre. 
 Chemin faisant, je m’entretenais avec M.  Guilbert,  
 tandis  que  Simonnet portait  mon  fusil  et  qu’un  naturel  
 s était chargé de celui de mon  compagnon.  Il n’v  
 a qu’un mille d’un village à l’autre,  etlaroute, presque  
 toujours  ombragée  par  des  arbres  touffus,  offre  une  
 promenade charmante.  En arrivant dans l’enceinte de  
 Mafanga, je  fus  émerveillé de la belle  tenue  des maisons  
 et des  enclos,  bien supérieure  à  tout  Ce  que  j ’avais  
 jusqu’alors observé. Mafanga est un lieu  tabou au  
 plus éminent  degré ;  là  sont les chapelles  les  plus  accréditées  
 des  principales  divinités  de  l’ile,  les  tombeaux  
 de  plusieurs familles  puissantes ;  Mariner  assure  
 que  dans  les guerres  civiles  les  plus  sanglantes  
 les habitans  de Tonga n’ont jamais osé violer les privilèges  
 de  cette place.  Les  ennemis  les  plus  acharnés,  
 les plus  irréconciliables,  en se  rencontrant  sur  ce  sol  
 sacré,  sont  obligés de déposer leurs  haines et de  songer  
 uniquement au respect dù  aux dieux  dont  la présence  
 sanctifie  ces  lieux  g 
 Le vieux egui  Faka-Fanoua,  préposé  à la  garde  de  
 ce sanctuaire,  reçoit lui-même un haut degré de vénération  
 de  la nature de ses  fonctions mystiques. Néanmoins  
 il  nous accueillit  chez  lui  avec une politesse  et  
 une  cordialité  louchante;  il  nous  fit  donner  sur-le-  
 champ des noix de coco, et nous prodigua toutes sortes  
 d’offres  obligeantes.  En  outre,  et  ce  qu’aucun  chef  
 n’avait fait,  lui-même se donna, malgré son grand âge,  
 la peine de m’accompagner partout,  el de me faire voir  
 en détail  et avec  la plus  grande complaisance  les oratoires  
 des  divers  hotouas.  Il  me  fit  remarquer  particulièrement  
 celui  de  Touï-Faka-Nouï,  qu’il  nomma  
 son  grand  esprit,  soit  qu’il  fût  l’esprit  particulier de  
 sa  famille,  soit  qu’il  présidât  plus  directement  à  la  
 place  même  de  Mafanga.  Tous  ces  lieux,  qui  rappellent  
 parfaitement  les  chapelles  et  les  bois  sacrés  
 ( sacella  el  la d )  des  anciens  Grecs,  étaient  entre 
 «  Mariner,  I ,   p.  ()3.  Nous  citerons  toujours  l’cdilion  de  1 8 2 7 ,  imprimée  
 à  Edimbourg,  tpii  fait  partie  de  la  collection  nommée  Constable’ s  
 Miscellany, 
 1827. 
 Mai. 
 ;  i ii 
 .  ii