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temenl le naufrage de l’A r go, près de Laguemba, et
celui de TE liza, sur les récifs de Neïrai. Un moment
je crus être sur la vo ie, quand Loua-Lala m’assura
avec beaucoup de sang-froid que les deux vaisseaux
de Tóate, Cook, avaient paru à Laguemba ; mais je
m’aperçus bientôt que ce rapport ne pouvait avoir
trait aux navires de Cook ni à ceux de Lapérouse,
quand il ajouta qu’il n’y avait que trois ans que ces
navires avaient passé dans ces îles.
Le bâtiment qui avait apporté nos quatre Espagnols
dans cet archipel se nommait Concepción ; 'A.
était armé de trente-huit hommes d’équipage, et était
parti de Manille pour venir charger de bois de sandal
aux îles Viti. 11 fît naufrage sur un des nombreux récifs
qui régnent entre les deux grandes îles Vanoua-
Lebou et Viti-Levou. Une vingtaine d’hommes périrent
dans le naufrage, et leurs corps furent mangés
par les insulaires. Le reste se dispersa dans les diverses
îles de l’archipel, où ils s’attachèrent au service
des chefs pour manier les armes à feu et les suivre
aux combats. A cette condition les chefs consentaient
à pourvoir à leur entretien, et les traitaient même
assez bien. Seulement ils devaient s’attendre à être
dévorés par leurs ennemis quand ils tombaient entre
leurs mains, accident qui était déjà arrivé à plusieurs
de leurs camarades, et notamment au maître d’équipage
du Concepción.
Avant de pénétrer dans les îles V iti, le Concepción
avait touché à Tonga-Tabou, où Medióla avait déserté..
C’était là qu’il s’était attaché au service du chef Mouki,
qu’il avait par la suite accompagné dans ses excursions
mercantiles aux îles Viti.
Presque toutes les petites îles, et Laguemba entre
autres, paient tribut à un chef puissant nommé Orivo,
qui habite à Imbào , district situé sur la partie orientale
de la grande île Viti-Levou. Mais les habitans de
Takon-Robe, qui paraît faire partie de Vanoua-Le-
bou, ne reconnaissent point l’autorité d’O r iv o , et
sont même ses ennemis déclarés. Suivant Loua-Lala,
Imboua ou Boua [Sandal-TVood-Bay'), Taka-Nova
et Bouna ne seraient que des cantons divers de Va-
noua-Lebou ; mais Tabe-Ouni est une île distincte, et
un canal étroit la séparerait de la première. C ’est à
Imboua que tous les navires vont prendre le bois de
sandal, bien qu’il soit beaucoup plus abondant à
Mata-Likou.
Au moyen de questions adressées par M. Caimard
à Toki et à Tomboua-Nakoro, par Torgane de Guttierez
qui parle couramment le v it i, il a obtenu les
noms de cent neuf îles ou îlots de cet archipel. Il est
digne de remarque que chacune de ces îles a deux
noms, l’un en dialecte v it i, et l’autre en langue tonga.
Ces noms diffèrent souvent d’une manière singulière ;
c ’est ainsi que Laguemba, Taboune-Siki, Wangara,
Kambara, Boulang-Ha, Anghasa, Batoa, etc., se
nomment en langue tonga, Lakaba, Tabou-Nat-
cheli, Foukafa, Kapala, Foulanga, Anganha, Fe-
toa, etc. Nous devons avertir le lecteur que nous
avons adopté les désignations du peuple qui habite ces
îles.
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Mai.