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 le  monstre  marin  s’élança  sur  lui;  mais  heureusement  
 il  s’échoua  sur  un  fond  d’un  ou  deux  pieds  
 d’eau  seulement,  et il eut  beaucoup  de  peine  à se  remettre  
 à flo t,  ce  qui  donna  à Mariner le  temps  de  se  
 mettre en sûreté  g 
 Vers  cette  époque,  le  navire  le  Hope,  capitaine  
 Chase,  de New-York, parut un jour sur la  côte N. O.  
 de Vavao. Mariner demanda à Finau la permission  de  
 profiter  de  cette  occasion  pour  retourner  dans  son  
 pays  : malgré les représentations de  ses mata-boulais,  
 le hou  lui  accorda  très-généreusement sa  requête,  et  
 donna même  l’ordre  qu’il  fût  conduit  à bord  du  navire. 
   Là,  Mariner  eut  la  douleur de  voir  le  capitaine  
 se  refuser obstinément  à ses  supplications,  sous prétexte  
 qu’il  avait  déjà  trop  d’hommes  à  son  bord  et  
 qu’il n’avait  aucun  besoin de  lui.  Mariner,  désolé  de  
 ce  refus,  se vit obligé  d’attendre une autre occasion,  
 et  de  retourner vivre  avec  son  protecteur  comme  il  
 l’avait fait jusqu’alors.  Du reste  le Hope emmena trois  
 des camarades de Mariner qui avaient échappé comme  
 lui au désastre du Port-au-Prince 2. 
 Un  mois  après  il  arriva  à Vavao  quatre  pirogues  
 qui ramenaient des. îles Viti un mata-boulai de Tonga-  
 Tabou, nommé Kou-Mouala,  et ses guerriers occupés  
 depuis  plusieurs  années  à  faire  le  commerce  ou  la  
 guerre  dans  ces  iles.  Dans  le  cours  de  leurs  navigations, 
   ils avaient  touché sur  l’ile Fotouna où,  suivant  
 la coutume du pays,  ils avaient été  dépouillés de tout 
 »  M a n n e r ,  I ,   p.  2 4 9 .  —   2  M ariner,  I ,   p.  253  et  suiv. 
 ce  qu’ils  possédaient,  et  retenus  le  temps  nécessaire  
 pour  qu’on  pût  leur  construire une  grande  pirogue.  
 Us avaient aussi relâché sur l’iie Lotouma  (sans doute  
 Rotouma), où ils avaient été traités avec toutes  sortes  
 d’égards  et de bienveillance. 
 Finau  s’empressa  d’accueillir  Kou-Mouala  et  ses  
 compagnons avec  une  considération marquée ;  il  leur  
 fournit  tous  les  vivres  nécessaires,  et  ordonna  diverses  
 fêtes pour célébrer leur heureux  retour  i. 
 Peu  de  temps  après  l’arrivée  de  Kou-Mouala,  
 Toubo-Toa  envoya  un  message  à  Finau  pour  lui  annoncer  
 que  Toubo-Malohi,  son  frère ainé,  qui  avait  
 pris parti parmi les ennemis de Finau à Tonga-Tabou,  
 demandait  à  faire sa paix  avec  lui. 
 Toubo-Malohi, après avoir fait long-temps la guerre  
 aux îles Viti,  où  il  avait acquis un  grand  renom militaire  
 ,  avait à son retour bâti la forteresse de Nioukou-  
 Lafa;  c’était  lui  qui  la  commandait  quand  elle  fut  
 enlevée par Finau.  Après  avoir cherché vainement un  
 asile  chez  deux  autres  de  ses  amis,  il  s’était  fixé  à  
 Hifo,  chez Tiou-Kava,  qui se trouvait alors en guerre  
 avec  les  habitans  de Nougou-Nougou,  et  qui  accepta  
 ses  services. 
 Mais  Tiou-Kava ne tarda pas  à périr dans  une attaque  
 malheureuse  qu’il  tenta  sur Nougou-Nougou,  et  
 Hata ,  qui  passait  pour  un  chef  expérimenté,  prit  le  
 commandement  de  Hifo.  Sous  ses  ordres,  les  assiégés  
 firent  une  résistance  si  vigoureuse,  que  leurs 
 I  M ariner,  1,  p.  255  et  suiv.