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 tenus  avec  un  soin  et  une  propreté  admirables,  el  
 leurs  voûtes  de  verdure  offraient  les  plus  délicieux  
 ombrages. 
 Le  vieux  chef  me  parla  beaucoup  de  Selenari  
 (d Entrecasteaux) dont il  conservait  un  souvenir  respectueux  
 et  agréable,  et  il  tue  montra  une  belle hache  
 qu il me  dit  tenir  de  ce  navigateur. 
 La  place  publique  de  liiafanga  est  aussi  remarquable  
 par  son  extrême propreté  et  les  beaux  arbres  
 qm  environnent que par ses vastes dimensions.  Nonobstant  
 son étendue.  Read m’assura qu’en  certaines  
 solennités  son  enceinte  ne  peut  contenir  le  peuple  
 qui  s’y  rassemble  de  toutes  les  parties  de  Tonga-  
 1 abou  et des îles voisines. 
 Vers  trois  heures  je  me  relirai,  et  le  bon  Faka-  
 Fanoua m’accompagna jusqu’au  canot. En le quittant,  
 je lui  témoignai toute ma gratitude pour ses bons procédés, 
   et je ne pus m’empécher de comparer la réception  
 que  venait  de  me  faire  cet  honnête  chef à   qui  
 j avais  à   peine  fait  attention  à  bord,  avec  celle  que  
 J avais  éprouvée  de  la  part de Palou,  que  j’avais  à  diverses  
 reprises  comblé de  présens  et  d’amitiés. 
 Toute la soirée le navire fut environné par un grand  
 nombre de pirogues,  et  l’on  eut  beaucoup  de peine à  
 empecher les naturels de pénétrer dans son intérieur.  
 Plus importuns qu’ils n’avaient  encore  été,  les  uns  se  
 glissaient  sous  les  filets  d’abordage,  d’autres  par  les  
 sabords ou par derrière  les  sentinelles,  afin  d’échapper  
 à  leur  surveillance.  M.  Jacquinot  et  moi  nous  
 étions  souvent  obligés  d’aller prendre  par  le bras  ces 
 botes  indiscrets  et  de  les  faire  sortir  dé  la  corvette,  
 cérémonie  qui  n’était  nullement  de  leur  goût,  et qui  
 manquait  rarement  de  nous  attirer  tout  leur  ressentiment. 
   Ce  métier  était  pour  nous-mêmes  fort  désagréable, 
   et notre position  au milieu  d’une  population  
 aussi  nombreuse  et  aussi  entreprenante  pouvait  devenir  
 critique  avec  un  équipage  sur lequel  je  devais  
 médiocrement  compter.  Aussi  j’aspirais  vivement  
 après  l’instant où  l’Astrolabe serait hors des  récifs de  
 Tonga. 
 Fatigué des  travaux  el des  soins  de  la  journée,  je  
 m’étais couché de bonne heure  sur une  cage à poules,  
 et je sommeillais depuis une demi-heure, lorsqu’à neuf  
 heures  environ  je  me  sentis  réveiller  par  l’honnête  
 Langui  qui  m’apportait  une  lettre  de  M.  Thomas  et  
 me priait  d’en prendre immédiatement  connaissance.  
 Après  m’avoir  remercié  des  présens  que  je  lui  avais  
 envoyés,  ce  missionnaire  me  prévenait  du  dessein  
 qu’avaient formé plusieurs matelots de l’Astrolabe de  
 quitter  leur navire  pour demeurer  avec  les  naturels,  
 afin  que je  pusse  prendre  à  cet  égard  telles  précautions  
 que je jugerais  convenables. 
 Cet  avis  me  fit  faire  de  tristes  et  sérieuses  réflexions. 
   Par  une  suite naturelle de l’indifférence extrême  
 qu’avait  apportée  à  l’armement  de  l’Astrolabe  
 l’autorité  principale  de  Toulon,  il  m’avait  été  impossible  
 de  composer  l’équipage  de  cette  corvette  d’une  
 manière  satisfaisante.  Pour  le  compléter,  malgré ma  
 répugnance, j ’avais été obligé de  recevoir des hommes  
 arrêtés  pour vols ou  désertions  el  des  sujets  mal  noi 
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