ill î
Comme ces deux derniers touï-kana-kabolo n’ont
été reconnus que par une partie de l’ile , et n’ont point
été constitués en dignité d’une manière régulière, on
s’accorde à regarder Tougou-Aho comme le dernier
qui ait joui de cette fonction. Toubo-Toa a laissé un
Pl. LXXXIII. fds nommé Toubo-Totaï, aujourd’hui chef des îles
Hapaï. Le véritable pi'étendant à la charge de touï-
kana-kabolo est Toubo, comme fils d’un frère aîné de
Tougou-Aho, et ses droits marchent avant ceux de
Houla-Kaï, propre fils de ce dernier chef.
Le chef actuel de Hifo, nommé Hafoka, est investi
des fonctions de hata , ce qui signifie à peu près
général en chef des guerriers , et il est plus souvent
désigné par ce titre que par son propre nom. En cas
de guerre, l’ile d’Atata est le rendez-vous général
de toutes les troupes.
Outre toutes ces dignités , existe celle de lamaha,
qui parait appartenir à la soeur aînée du touï-tonga. A
celle-ci, sans exception, tout le peuple de Tonga , le
touï-tonga et le toui-kana-kabolo eux-mêmes sont
tenus de rendre l’hommage du moe-moe, et elle ne le
doit à personne. Aussi jouit-elle d’une haute considération
dans l’île, bien qu’elle n’ait de pouvoir proprement
dit que sur sa propriété particulière et ses gens
dans Ardeo. La tamaha actuelle est une femme de
cinquante a soixante ans, soeur aînée du feu touï-
tonga et tante de Vea; elle réside à Moua.
Le vieux Kamotou, frère du premier mata-boulai
de Tonga, Matoua-Pouaka, qui paraît fort au courant
de 1 histoire et des usages de son pays, s’est joint
à Latou et à Singleton pour me donner tous ces renseignemens.
II se ressouvenait parfaitement du passage
des navires de M. d’Entrecasteaux, et il a sur-
le-champ reconnu Poulaho, d’après le portrait qui
se trouve dans le second Voyage de Cook. Il lui a
payé l’hommage qu’il devait à son chef suprême, et
n’a pu s’empêcher de laisser échapper quelques larmes.
Kamotou avait amené avec lui sa petite fille âgée de
huit ou dix ans, enfant très-vif et très-espiègle, qui
lançait et recevait successivement quatre oranges en
l’air sans jamais en laisser tomber une seule par terre.
La chaloupe est allée prendre le bois que Toubo
s ’était engagé à nous faire couper sur Pangaï-Modou ;
j ’ai payé à son agent, Tangui, le prix dont j ’étais convenu
avec Toubo, en y ajoutant divers objets par
forme de gratification. Tangui m’a semblé parfaitement
au courant de la navigation des îles Fidji, et je
l’ai engagé à revenir dans deux jours me donner des
renseignemens plus détaillés sur cet archipel.
Voyant que le temps promettait d’etre assez beau
toute la journée, à neuf heures et demie du matin,
je me suis embarqué avec M. Lottin dans la grande
baleinière pour aller reconnaître la Passe du Nord,
indiquée par Wilson au N. E. de file Atata. Les
routes suivies par Cook et d’Entrecasteaux pouvaient
m’offrir quelques pâtés de coraux sur lesquels la corvette
aurait été exposée à toucher : or c’était un accident
que nous devions redouter et éviter plus que
jamais.
Je me dirigeai d’abord sur Fafaa dont le récif
1827.
Mai.
J
'A) J
!r
l ' i
i|i