au corps grêle, à la taille moyenne, svelte el dégagée,
et aux membres peu fournis. Leur physionomie
est agréable, le tour du visage ovale, les pommettes
sont légèrement saillantes, les lèvres assez
minces; la bouche est petite, le nez arrondi et bien
dessiné ; leur peau douce, lisse, est d’un brun très-
foncé sans être noire. Elle offre peu de barbe et de
poils sur les diverses parties du corps ; les cheveux
sont naturellement crépus, mais c’est l’habitude
de les friser continuellement qui leur donne cet
air ébouriffé, et charge leurs tètes de ces énormes
crinières qui frappèrent vivement les premiers Européens.
Cette race paraît être d’un caractère timide et
peu entreprenant. Elle a fixé sa résidence sur les
bords de la mer, où elle habite de longues cabanes
en bois élevées sur des pieux enfoncés dans les eaux
mêmes de l’Océan. Les Papous constituent la majorité
de la population des rivages depuis l’île Waigiou
jusqu’à Doreï. Nos données sur les habitans des parties
plus orientales de la Nouvelle-Guinée sont trop
vagues pour rien affirmer à cet égard.
Mélangés avec ces Papous, en nombre un peu
inférieur, vivent des hommes plus petits, trapus et
d’une constitution beaucoup plus vigoureuse. Leur
physionomie est toute différente, leur figure est presque
carrée, aplatie el anguleuse, leurs traits heurtés,
leurs pommettes très-saillantes, la bouche grande,
les lèvres épaisses, le nez plus épaté et souvent pointu.
Leur peau plus rude offre toutes les nuances depuis
le brun foncé et luisant des Papous , et la teinte sale
el enfumée des Harfours, jusqu’au simple basané des 1 S 2 7 .
Malais. Ces hommes ne portent presque jamais leurs Septembre,
cheveux en boule arrondie et frisée comme les Papous
, mais ils se contentent de les relever et de les
soutenir en chignon au moyen d’un peigne, ou de les
couvrir avec un mouchoir ou un morceau d’étoffe
roulé en forme de turban.
Enfin, quoique beaucoup moins nombreuse, se distingue
une troisième variété d’hommes petits, agiles el
vigoureux comme les précédens. Mais leurs traits
sauvages, leurs yeux hagards, leur teint fuligineux et
leur maigreur habituelle rappellent à l’instant le type
ordinaire des Australiens, des Nouveaux-Calédo-
niens , en général des Océaniens de la race noire. Ces
hommes, fidèles aux usages de leur race, pratiquent
le tatouage par cicatrices , marchent habituellement
nus ou couverts seulement d’une ceinture, et laissent
flotter leurs cheveux à l’aventure, ou se contentent
de les tortiller en mèches, comme dans les autres îles
de l’Océan-Pacifique. Je ne doute nullement que ces
derniers hommes ne soient les vrais indigènes du pays ;
les Arfakis et les Harfours, que j ’ai eu I’occ?sion de
voir, se rapportent à cette variété, et le fait sera avéré
si l’on reconnaît un jour que les habitans de l’intérieur
de la Nouvelle-Guinée appartiennent aussi à la
même famille.
Les individus de la seconde variété ont tout-à-fait
l’air d’être des hybrides dus au mélange des Malais les
plus orientaux avec les Papous ou les noirs océaniens.
Quelques-uns ne diffèrent presque aucunement des
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