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1827. On pénètre dans le hâvre par un canal étroit de
Septembre, [j.qìs milles de longueur, formé d’un bord par la côte
de la presqu’île Mamori, de l’autre par les îles Mana-
Souari, Masmapi, et par deux bancs à fleur d’eau. Le
hâvre lui-même n’a pas plus d’un demi-mille de profondeur,
sur deux cents toises de largeur, avec un
fond régulier de douze brasses, sable et coquilles.
Malgré l’exiguité de ce bassin, les bâtimens de tout
rang peuvent y compter sur un mouillage sûr et abrité
contre les vents et la houle du large. Mais comme il se
trouve environné de forêts profondes, et que le fond
offre beaucoup de vases souvent à sec, à la longue ce
séjour serait sans doute peu salubre pour des Européens
, surtout dans la saison des pluies.
Tous les environs du hâvre proprement dit sont
occupés par des forêts à l’état de nature, situées sur
un sol entièrement madréporique qui s’élève en pente
très-douce. Mais les lits des torrens sont semés de
nombreux cailloux de nature granitique, entraînés
probablement des stations plus élevées. Déjà, à cent
toises au plus au-dessus du niveau de la mer, les roches
voisines des cabanes des Arfakis sont des masses
compactes de granit, à angles émoussés , à faces souvent
verticales et aplanies. Tout annonce que la
charpente entière des monts Arfak appartient à ce
genre de formation considérée comme primordiale
par les géologistes du jour.
Comme à la N ouvelle-Irlande, les forêts de la Nouvelle
Guinée sont principalement composées deptero-
carpiis, inocarpus, mimosa, croton, scoevola, brasuera,
sonneratia, hibiscus, pandanus, sagas, cy- .82,
L , c L , M c , et d’une foule de fougères. Le <ee-
tona est aussi fort commun, mais il est a remarquer
que ce bel arbre ne forme ordinairement dans ces
forêts que les voûtes du second ordre. Celles-ci sont
dominées par les tiges des pterocarpus et des mimosa
qui semblent de loin former une seconde forêt audessus
de la première.
Comme je l’ai déjà dit, les terres cultivées ne commencent
qu’aux villages, et s’étendent tout le long de
la rive septentrionale du canal. La terre est d une
nature si riche qu’il suffirait de la remuer et d’arracher
les mauvaises herbes pour obtenir les plus abondantes
récoltes. Mais les Papous sont aussi paresseux
que peu intelligens en fait de culture, et les plantes
alimentaires sont le plus souvent étouffées par le mélangé
des plantes parasites. Les plantations A arum
seules m’ont paru un peu plus soignées.
Les habitans de Doreï semblent provenir d’origmes
très-mélangées, et le caractère de leur physionomie
varie à l’infini. Toutefois j ’ai cru découvrir que toutes
ces variétés devaient se rapporter à trois nuances principales,
l’une queje nommerai Papou, du nom qu’elle
porte habituellement dans le pays ; la seconde varíete
se compose de métis tenant plus ou moins a la race
Malaise ou Polynésienne-, enfin je désignerai la troisième
par le nom de Harfoiir, qu’elle a reçu depuis
long-temps dans les diverses îles Moluques.
Les Papous proprement dits, du moins d’apres 1 o-
pinion de la plupart des voyageurs, sont des hommes
Pl. c x v n ,
c x v i i i ,
CXXVIII,
cl CLXIV.