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1827.
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montées chacune par cinq ou six naturels sortirent du
récif de la pointe E. de l’île Guilbert et tentèrent de
s’avancer vers nous ; mais le courant nous entraînait
rapidement dans l’ouest et les naturels furent obligés
de renoncer à leur dessein.
Nous fîmes peu de route dans l’après-midi, en suivant
la terre qui est haute , escarpée et bordée seulement
par une lisière étroite. A cinq heures et demie,
deux pirogues se sont montrées près de la côte ; la
mer est couverte le long du bord de troncs d’arbres,
de branches et de fragmens de plantes.
Nous trouvant à huit milles de terre à six heures,
nous courûmes un petit bord au large, puis nous passâmes
la nuit en panne. Cette journée a encore eu cela
de désagréable, que nous n’avons pu obtenir aucune
observation.
Malgré mes précautions, le courant nous a encore
portés dans la nuit de douze à quinze milles dans
l’ouest ; tellement qu’au jour nous avons revu la terre
à six ou sept milles au plus devant nous. De huit à
onze heures nous faisions route à trois milles au nord
de plusieurs îles situées très-près de la côte. I.’île le
plus à l’E. est accompagnée de deux petits îlots et a
été nommée île Sainson ; les deux qui suivent dans
l’ouest ont été appelées îles Faraguet et Dudemaine ;
les deux premières sont basses et couvertes de grands
arbres parmi lesquels on distingue quelques touffes
de cocotiers. L’île Dudemaine seule sur sa partie occidentale
présente un petit morne de cent ou deux
cents pieds de hauteur qui se remarque d’assez loin,
au milieu des terres basses dont il est environné.
Sur ce point, la lisière qui borde la côte s’élargit
considérablement et semble former une grande vallée
entre deux chaînes de montagnes fort hautes. Cette
disposition du sol fait présumer qu’une rivière considérable
doit couler au milieu de cette vallée. Enfin les
îles Sainson , Faraguet et Dudemaine étant réunies
par une chaîne de brisans , il est probable quelles
doivent offrir au dedans de cette enceinte un mouillage
assuré , avec une passe étroite dans la partie de
l’ouest. Ce serait un fait fort important pour la navigation
, et que nous recommandons vivement à l’m-
vestigation des capitaines qui auront l’occasion de
visiter cette partie de la Nouvelle-Guinée.
Comme nous passions le long de ces îles, six pirogues
se montrèrent tout-à-coup entre les îles Samson
et Faraguet ; après avoir vogué quelque temps vers
nous , elles reprirent le chemin de terre.
A l’aide d’une jolie brise d’E. S. E. , nous continuons
de suivre la côte à trois ou quatre milles de
distance , ce qui nons permet d’en distinguer toutes
les sinuosités. A quatre heures, nous passons devant
un endroit où elle se relève en falaises escarpées , et
un brisant parait la défendre jusqu’à un mille au large.
Cette partie offre un aspect peu agréable. Loin dans
l’intérieur, on aperçoit les sommets de montagnes
Irès-élevées.
A sept heures du soir, la brise a varié au N. N. E.
et au N. ; des éclairs vifs et fréquens sillonnent tout
l’horizon, et le ciel a pris une apparence menaçante.
TOME IV .