1827.
Juillet.
A une heure nous étions déjà parvenus devant le
cap Quoy, et à moins de trois milles du rivage, et je
comptais poursuivre ma route à l’ouest au-delà de
cette pointe, devant un enfoncement considérable.
Mais la terre se montra tout-à-coup jusqu’au S. O. ’U
0 . L ’eau, très-sensiblement décolorée, pouvait faire
craindre des hauts-fonds, enfin le courant nous portait
visiblement sur la terre, bien que je fisse tous
mes efforts pour serrer le vent. Il fallut virer de
fiord et reprendre les amures à tribord, au risque
d’être forcé contre la côte, si le vent eût varié ou
molli; par bonheur il se soutint au sud, et à cinq
heures et demie nous nous retrouvions au sud du cap
Orford, à peu près au même point où la station du
matin avait eu lieu.
Nous avons eu lieu de nous féliciter d’avoir repris
le large, car la nuit a encore été fort mauvaise ; constans
dans nos efforts, après avoir revu au jour le cap
Orford , à vingt-cinq milles de distance, nous laissâmes
porter de nouveau pour nous rapprocher de la
terre. Les nuages qui la couvraient s’éclaircirent un
peu , et nous reconnûmes la partie de côte explorée
la veille entre le cap Orford et le cap Quoy. Au-
dessus de ce dernier, le pic Quoy se dessinait majestueusement
sous la forme d’un cône immense et fort
régulier du côté de la mer. Près de la pointe Quoy,
une petite île laissait échapper une fumée qui annonçait
l’existence de créatures humaines. L ’enfoncement
qui vient dans l’ouest a pris le nom de baie Jacquinot
et se termine au S. O. par le cap Cunningham.
Dans la journée, on a pu obtenir des observations
de latitude et de longitude qui ont été très-utiles à
M. Lottin pour donner à son travail plus de précision
que dans les dernières journées.
A une heure après midi, le cap Cunningham ne
restait plus qu’à neuf milles à l’ouest, quand la prudence
me força de nouveau de reprendre les amures
à tribord , pour ne pas rester affalé sur ces côtes inconnues.
En effet le courant nous entraînait encore
au N. O ., ce qui semblerait indiquer qu’il existe en
cet endroit un passage, ou du moins nn canal qui
pénètre fort avant dans les terres. Tout en serrant
le vent tribord, la corvette fut portée près du cap
Quoy et passa sur la limite des eaux décolorées déjà
observées la veille.
Cette considération me détermina à prolonger
long-temps la bordée du large , et ce ne fut qu’à une
heure après minuit que nous reprîmes celle de terre.
Au jour , le cap Orford a encore été revu au nord du
compas, éloigné de nous de vingt-cinq milles ; la côte
a été prolongée à dix-huit milles de distance. Mais les
grains sont si fréquens et si violens, la brume est tellement
persistante sur les terres, qu’elles n’apparaissent
qu’à rares intervalles et de la manière la plus
incomplète. Le pic Quoy ne s’est montré qu’un instant
dans la matinée, puis il est resté constamment
enveloppé de nuages impénétrables.
Néanmoins, à une heure après midi, nous étions
parvenus à seize milles au sud de la pointe Cunnin-
gham et nous vovions la terre se prolonger au S. O.
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1S27.
Juillet.
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