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 Juin. 
 Pl.  xGvri. 
 cend  en  pente  directe  et  rapide  de  la  cime  jusqu’à  
 la  mer.  Je  pense  que  ce  pic  doit  avoir  environ  six  
 cents  toises  d’élévation,  et  sa  forme  dénote  une origine  
 volcanique.  C ’est une  excellente  reconnaissance  
 pour les navires qui  fréquentent ces  parages. 
 A quatre heures,  nous avons  tout-à-fait doublé Tile  
 à l’O .,  et j ’ai  voulu  serrer le vent tribord  amures pour  
 reconnaître  la  partie  septentrionale  de  Kandabon.  
 Mais de ce bord,  la côte nous  a paru  fuir directement  
 à  TE.  N.  E.  ;  et  avec  la  brise de TE.  N.  E.  il  nous  a  
 été impossible de nous en rapprocher. 
 A six heures,  nous  sommes  restés aux petits bords  
 sous  les  huniers.  La  pointe  de Tile nous  abritait déjà  
 en  partie,  et  nous  avons  ressenti  une mer beaucoup  
 moins dure que nous ne  l’avions  constamment éprouvée  
 depuis  une dizaine de  jours. 
 Les observations du jour nous ont prouvé que  Tac-  
 lion  des  courans  n’avait  pas  été  moindre  de  trente  
 milles  au  S.  S.  O . ,   dans  les  vingt-quatre  heures  
 qui avaient précédé.  Avec  des  courans  aussi violens,  
 à  quels  dangers  un  navire  n’est-il  pas  exposé  dans  
 ces  parages,  surtout  quand  la  mer  est  grosse  et  le  
 temps  orageux?...  D’un  autre  côté,  le  capitaine  qui  
 voudrait  s’en  tenir  aux  règles  ordinaires  de  la  prudence  
 n’ajouterait  presque  rien  aux  travaux  de  ses  
 prédécesseurs. 
 La brise avait beaucoup molli,  le ciel s’était chargé,  
 et nous reçûmes plusieurs averses assez considérables  
 de  minuit  à  quatre  heures  :  ensuite,  le  temps  resta  
 couvert.  Toutefois,  à  six  heures  du  matin,  nous  
 serrâmes le vent tribord amures,  en forçant de voiles  
 pour  nous  rapprocher des  côtes de  Kandabon;  mais  
 le courant nous en avait encore éloignés  dans la nuit;  
 et  avec  le  vent  à  TE.  N.  E . ,  nous  ne  pûmes  guère  
 gouverner qu’au nord. 
 Je comptais du moins  rallier  les côtes méridionales  
 de  Viti-Levou  assez  à  Test  pour  revoir  les  derniers  
 points  reconnus  dans  la  soirée  du  6  juin.  Cet  espoir  
 fut  encore  trompé.  Dès  neuf heures  dix minutes  du  
 matin,  la  vigie  des  barres  signala  dans  le N.  O.  une  
 terre basse qui ne  tarda pas  à  être visible de dessus le  
 pont.  A  l’aide  d’une  bonne  brise  d’E.  N.  E . ,  malgré  
 les  nuages  épais  qui  couvraient  le  c ie l,  je  me  proposais  
 de  la  doubler  an  vent  et  de  poursuivre  ma  
 route  vers  Viti-Levou,  quand,  vingt  minutes  plus  
 la rd ,  la  vigie  annonça  un  récif  qui  nous  barrait  en- 
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