puyarit du crédit de son frère. Elle avait ainsi porté
une atteinte grave aux droits du touï-tonga, qui paraît
être resté depuis cette époque sous la tutelle du touï-
kana-kabolo, jusqu’à l’époque où les guerres civiles
de Tonga l’exilèrent de cette île.
La brise a enfin repassé du S. O. au S. S. E. Ces
variations fréquentes prouvent que les vents alisés
sont encore peu réguliers en ces parages au mois de
mai.
Tous nos travaux étaient enfin terminés ; les avaries
causées par notre séjour forcé près des récifs avaient
été réparées du mieux qu’il avait été possible, et les
montres étaient réglées. Aussi mon intention était-
elle d’accorder la journée du lendemain dimanche à
l ’équipage pour se reposer, puis de remettre à la
voile sans faute le lundi matin.
Avant mon départ, je voulus visiter Nioukou-Lafa
et Mafanga, lieux célèbres, le premier par le siège et
les combats de Finau, et l’autre par la haute vénération
que les naturels portent à cette espèce de sanctuaire
de leur île. A dix heures, accompagné de
MM. Cuilbert et Lauvergne, et de Read qui me servait
de guide , j ’allai débarquer devant Nioukou-
Lafa.
J’avais fait dire à Toubo, par Langui, que mon
intention était d’aller lui rendre ma visite. Aussi, un
moment avant mon départ, je n’avais pas laissé que
d’étre surpris en voyant tout-à-coup ce chef paraîtie
dans sa pirogue sous la poupe de l’Astrolabe. Après
avoir échangé quelques mots, je lui demandai s’il
n’allait pas retourner à N ioukou-Lafa pour s’y trouver
avec moi. D ’un air contraint et embarrassé, il ne
me répondit qu’en secouant la tête et me faisant signe
qu’il allait au large : sa pirogue se dirigea en effet vers
le milieu de la baie. Ayant demandé à Read le motif
de cette étrange conduite, f Anglais me répondit que
Toubo était fort timide, que ma visite le gênait, et
que pour éviter l’embarras de me recevoir, il avait
préféré ne pas se trouver en ce moment chez lui.
D après ce que l’on m’avait dit et ce que j ’avais vu
moi-meme du caractère de Toubo, cette explication
me parut plausible, et je m’en contentai.
Nioukou-Lafa est situé à deux milles environ du
navire, au bord de la mer. Read me montra d’abord,
sous de vastes hangars, les deux grandes pirogues
doubles de Toubo ; leurs dimensions sont vraiment
prodigieuses pour des embarcations de sauvages. La
plus petite a quatre-vingt-cinq pieds de longueur, sa
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