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1827.
Octobre.
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et passai outre, afin de ne pas perdre un temps précieux
pour sortir de l’archipel d’Asie, atteindre Ho-
bart-Town, et ensuite la Nouvelle-Zélande, dans la
saison convenable à nos travaux. En outre, le climat
de Timor, de tout temps réputé funeste aux Européens
, ne me disposait guère à conduire l’Astrolabe
sur ces plages insalubres.
L ’horizon, chargé de vapeurs, ne nous a permis
de revoir la terre qu’à neuf heures un quart. Alors
nous avons reconnu à une assez grande distance dans
le S. E. les terres peu élevées de Roti.
A six heures du so ir , nous n’étions pas à plus
de sept milles au nord de l’île Don , qui nous a paru
etre une île basse, peu étendue et couverte de grands
arbres. Peu après, nous nous sommes trouvés définitivement
hors de l’archipel d’Asie et de nouveau
lancés sur le'grand Océan Indien. Un courant très-
fort continue de nous entraîner au S. O et à l’O
S. O.
Durant les premiers jours de notre navigation, le
vent fixé au S. E . , et soufflant très-légèrement, ne
nous permettait d’avancer qu’assez lentement. Toutefois
, comme nous cheminions en route, nous prenions
patience d’autant mieux que nous avions un
temps superbe et une mer très-douce.
Ce jour nous prîmes un requin dont le flanc était
percé par une arête de raie. Il est probable qu’une
flèche de sauvage lui avait fait cette blessure.
Les vents tournent au S. et au S. S. O. et sont
directement opposés à notre route, ce qui nous réduit
à louvoyer. Dans les momens de calme, la corvette
roule horriblement et la chaleur est insupportable.
L ’équipage éprouve l’influence de cette température
et compte déjà huit ou neuf hommes hors de service.
L’état du pauvre Béringuier empire sensiblement.
De faibles brises, opiniâtrement fixées à fO . et
à fO . S. O . , m’obligent à conserver les amures à
tribord. Durant dix journées consécutives, le vent
ne quitte point cette partie, e t , malgré moi, je suis
obligé de poursuivre ma bordée au sud beaucoup plus
loin que je n’eusse désiré. Heureusement les courans
qui portent avec force dans l’ouest empêchent l’A s trolabe
de trop dériver vers fest.
Les chaleurs deviennent très-violentes et s’élèvent
jusqu’à 29 et 30° à l’ombre.
Toute la journée s’est presque passée en calme.
Pas un souffle d’air ne vient rider la triste uniformité
des flots ; mais ils sont lentement soulevés par des
lames sourdes et pesantes qui balancent continuellement
le navire. Quelques poissons semblables à des
mulets rôdent autour de la quille de l’Astrolabe, et
un hydrophis grisâtre, avec des taches blanches
près de la queue, paraît un moment au niveau des
eaux.
Depuis huit jours , le ciel est si pur que nous pouvons
observer matin et soir l’amplitude, ce que nous
n’avions pu faire deux jours de suite seulement depuis
le commencement du voyage. Il résulte de ces observations
réitérées que la variation de faiguille est nulle
dans ces parages.
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