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 et  passai  outre,  afin  de  ne  pas  perdre un  temps  précieux  
 pour sortir  de  l’archipel  d’Asie,  atteindre Ho-  
 bart-Town,  et  ensuite  la  Nouvelle-Zélande,  dans  la  
 saison  convenable à nos  travaux.  En  outre,  le climat  
 de  Timor,  de  tout  temps  réputé  funeste  aux  Européens  
 ,  ne  me  disposait guère à conduire  l’Astrolabe  
 sur  ces plages  insalubres. 
 L ’horizon,  chargé  de  vapeurs,  ne  nous  a  permis  
 de  revoir  la  terre  qu’à  neuf  heures  un  quart.  Alors  
 nous avons  reconnu  à une assez grande distance dans  
 le S.  E.  les terres peu élevées de Roti. 
 A  six  heures  du  so ir ,  nous  n’étions  pas  à  plus  
 de sept milles au nord de  l’île Don ,  qui nous  a  paru  
 etre une île basse,  peu  étendue  et couverte de grands  
 arbres.  Peu  après,  nous  nous  sommes  trouvés  définitivement  
 hors  de  l’archipel  d’Asie  et  de  nouveau  
 lancés  sur  le'grand  Océan  Indien.  Un  courant  très-  
 fort  continue  de  nous  entraîner  au  S.  O  et  à  l’O  
 S.  O. 
 Durant  les  premiers  jours de notre navigation,  le  
 vent  fixé  au  S.  E . ,  et  soufflant  très-légèrement,  ne  
 nous  permettait  d’avancer  qu’assez  lentement.  Toutefois  
 ,  comme nous  cheminions  en  route,  nous  prenions  
 patience  d’autant  mieux  que  nous  avions  un  
 temps  superbe et une mer très-douce. 
 Ce jour  nous  prîmes  un  requin  dont  le  flanc  était  
 percé  par  une  arête  de  raie.  Il  est  probable  qu’une  
 flèche de  sauvage lui avait  fait cette blessure. 
 Les  vents  tournent  au  S.  et  au  S.  S.  O.  et  sont  
 directement opposés à notre route,  ce qui nous réduit 
 à  louvoyer.  Dans  les  momens  de  calme,  la  corvette  
 roule  horriblement  et  la  chaleur  est  insupportable.  
 L ’équipage  éprouve  l’influence  de  cette  température  
 et compte  déjà huit ou  neuf hommes hors de service.  
 L’état  du pauvre  Béringuier empire  sensiblement. 
 De  faibles  brises,  opiniâtrement  fixées  à  fO .   et  
 à  fO .   S.  O . ,  m’obligent  à  conserver  les  amures  à  
 tribord.  Durant  dix  journées  consécutives,  le  vent  
 ne quitte point  cette  partie,  e t ,  malgré moi,  je  suis  
 obligé de poursuivre ma bordée au  sud beaucoup plus  
 loin  que je n’eusse désiré.  Heureusement  les  courans  
 qui portent avec  force  dans  l’ouest  empêchent  l’A s trolabe  
 de trop dériver vers  fest. 
 Les  chaleurs  deviennent  très-violentes  et  s’élèvent  
 jusqu’à 29 et 30° à l’ombre. 
 Toute  la  journée  s’est  presque  passée  en  calme.  
 Pas un  souffle  d’air ne vient  rider la triste uniformité  
 des  flots ;  mais  ils  sont  lentement  soulevés  par  des  
 lames  sourdes  et  pesantes  qui  balancent  continuellement  
 le navire.  Quelques poissons semblables à des  
 mulets rôdent autour de la  quille  de  l’Astrolabe,  et  
 un  hydrophis  grisâtre,  avec  des  taches  blanches  
 près  de  la  queue,  paraît  un moment  au  niveau  des  
 eaux. 
 Depuis huit jours ,  le ciel est  si pur que nous pouvons  
 observer matin et  soir l’amplitude,  ce  que nous  
 n’avions pu faire deux jours de suite seulement depuis  
 le commencement  du  voyage.  Il  résulte de ces observations  
 réitérées  que la  variation de faiguille est nulle  
 dans  ces parages. 
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