s’étend à près d’un mille dans l’ouest. Jusque-là il y a
grand fond variant de dix-huit à dix brasses ; mais
dès qu’on se trouve sur l’alignement de Malinoa à
Holoa, le fond se trouve jonché de pâtés de coraux
dont quelques-uns s’élèvent à quatre brasses de la
surface des eaux. Quoique je n’aie trouvé nulle part
un fond moindre , il est possible et même il est probable
qu’il en doit exister. Poussés par la brise du
sud , nous parvînmes bientôt à l’entrée de la passe
indiquée par Wilson, et qui se trouve comprise entre
l’extrémité N. E. du récif d’Atata et un plateau de
récifs isolés situé plus à i’E . Cette passe, située
au N . E. N. et à trois milles environ d’Atata, n’a pas
plus de quatre cents toises de largeur. Du reste, elle
est tres-saine ; elle n’a pas moins de quinze ou vingt
brasses de fond dans toute son étendue, et elle est
facile à reconnaître par les deux récifs qui l’accompagnent
et sur lesquels la mer brise constamment
avec force.
En quittant le mouillage de Pangaï-Modou pour
atteindre ce passage, il suffit de gouverner d’abord
sur la pointe du récif de Fafaa, puis de cet endroit
faire le N. N. O. l’espace de quatre milles. On distinguera
alors les deux récifs ; on aura soin de serrer de
plus près celui du vent ; le canal n’a guère plus d’un
demi-mille de longueur; et en gouvernant ensuite au
N. O . , on écartera directement les brisans du nord
de Tonga-Tabou g
'oyez le plan c!c Tonga-ïaboii.
Nous consacrâmes deux heures à examiner celte
passe et à prendre les relèvemens nécessaires ; puis
nous nous remîmes en roule pour la corvette. Mais
nous en étions alors éloignés de huit milles ; le vent et
le courant étaient contre nous, et il fallut près de
cinq heures pour faire cette traversée ; aussi arrivâmes
nous à bord assez fatigués, et surtout munis
d’une bonne dose d’appétit.
C ’était le jour que j ’avais désigné depuis long-temps
à Palou et à Tahofa pour leur rendre, à Moua, ma
visite de cérémonie, avec (ous les officiers de l’Astrolabe.
Ils avaient paru l’attendre avec impatience ; on
avait même affirmé que ces chefs nous préparaient,
pour cette circonstance, de grands divertissemens et
de brillantes fêtes.
Dès six heures quinze minutes du matin, MM. Jacquinot,
Lottin, Gressien, Quoy, Faraguet et moi,
tous revêtus de nos uniformes, nous nous embarquâmes
dans le grand canot, où Singleton nous servait
de guide et d’interprète. De leur côté, MM. Gaimard,
Sainson et Pâris partaient dans une pirogue
qu’ils avaient louée, sous la direction de Read. Nous
contournâmes le récif de Pangaï-Modou; et après
avoir franchi la passe qui sépare cette île de Magon-Ha,
nous arrivâmes à l’entrée du canal qui conduit à
Moua. Ce canal longe de près l’île Nougou-Nougou,
et il m’a paru susceptible de recevoir des bâtimens de
trente à quarante tonneaux.
La navigation du lagon est très - agréable en ce
qu’elle présente à chaque instant les aspects les plus
1827.
Mai.
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