se dir ig e ait lentement v ois le m o u illa g e , le v ent étant to u t -à -
fa it tom b é , ou du moins ne se faisant pas sentir dans cc
canal.
B ien tô t un coup de fu s il p a r t it du b o rd p o u r s ig n a l, et nous
fit v o ir que l ’on n’était pas sans in qu ié tu d e sur notre sort. L a
b a le in iè re fu t remise à l ’e a u , les objets rem b a rq u e s , ct peu de
minutes après nous étions au milieu de nos cam a ra d e s , qui
nous ap p riren t que la co rv e tte a v a it été à deux doigts de sa
p erte sur la p oin te de l ’île L e ig h . M . d’ ü r v i lle , depuis notre
départ et malgré le d a n g e r , av a it to ujours manoeuvré p o u r
se rap p ro ch e r de la c ô t e , ne p o u v an t se résoudre à nous
ab an don ner à la discrétion des sauvages hab itans de ces co n trées.
[E x t r a k du J o u rn a l de M . L o t t in .)
P A G E 5i g .
T entons d ’a b o r d , et les événemen s d éc ide ron t du
reste.
T o u t le sol d’a len to u r é ta it de ca lc a ire mad rép or iqu e ; même
une montagne de l’entrée q u i , ar rondie et élevée en p ito n , au ra
it p u être soupçonnée v o lc a n iq u e . Du reste elle ne de v ait
cette forme q u ’on a p e r ço it b ien du m o u i lla g e , q u ’à sa position
p a r rapp or t à n o u s , p a rc e q u ’e lle te rmin a it un p e tit chaînon
vers la mer.
Nous n ’eûmes pas deux b eaux jo u r s dans les quin ze que
nous demeurâmes dans ce h â v r e , assez m al d é te rm in é , surtout
p o u r la p ro fo n d eu r de l ’ e a u , par un des ofilcicrs de Ca rteret
q u i ne le visita q u ’en can o t. P re sque tous les soirs la p luie
tombait p a r torrens. L e bois e t l ’eau s’y fon t fa c ilem en t , ct
cette dernière est de bon n e qu a lité . Cette contrée offre bien
p eu de ressources en v ivre s. Nous ne prîmes que quelques
N O T E S . 7 3 i
poissons à la lig n e . On ren on ça au tramail qu’on tendait le soir,
ct les madrépores empêchèrent de je te r la seine. A terre les o iseaux
étaient plus difficiles à ap p ro ch e r , c t surtout à tirer au
travers d’aussi grands arbres. Notre co lle ction s’augmenta cependant
de quelques espèces nouvelles et rares. N ous citerons
une grosse sorte de co rb eau d’un noir b l e u , à lon gu e queue
avec les joues nues ; un jo l i g o b e -m o u cb e n o ir et orangé. On
y trouv e aussi le p igeon de N ic o b a r qui a les be lle s plumes de
son co u efiilées comme ce lles d’un c o q ; le lo ry -p ap o u et la
co lombe m u s cadivo re ; mais ic i le gros tu b e r cu le de .son hcc
est co u leu r cerise au lieu d’être n o ir . M a lg ré l ’espace resserré
dans lequ e l nous é tion s , les bords de la mer c t un trè s-p e tit
r é c if me fo u rn iren t, en mollusques ct zoopbytes seulement, de
qu o i rem plir vin g t-sep t p lan ches co loriées.
E n a r r iv an t, le commandant fit tirer quelques coup s de ca non
p o u r ap p e le r les naturels d ont nous n'ap ercev ions a u cune
trace. C e moy en réussit. Ils v in ren t d’ab ord p ar terre
nous reconnaître à T a ig u a d e , p uis dans leurs p iro gu e s ; et
nous en eûmes presque tous les jo u rs le lo n g du b o r d , qui
vena ient de deux p oints opposés. Ils étaient p auvres et peu
in dus trieux. Nous n’eûmes d’e u x , en p etite q u a n tité , que des
b an an e s , de très-petits c o c h o n s , du ta r o , peu de poissons et
quelques phalangers d’un b lan c jaunâ tre. L eurs p iro gu e s , très-
minces et fra g ile s , sont élégantes et très-re levées en av ant et
en arrière. E lle s sont à b a lan c ie r. L ’ espèce h um a in e , à la Nou-
ve lle -Ir lan d e et sur les terres en v iro n n an te s , p a ra ît répartie
en tribus éparses. E lle ap p artient évidemment à la race P a p
ou e avec nn typ e inférieur à ceu x qui hab itent p lus près de
l ’éq u a teu r , à la N o u v e lle -G u in é e ou dans la grande île de
W a ig io u . C e la tien d r a it -il à la grande h umidilé dans laquelle
ils do iven t être plong és une partie de l ’année? Influence assez
grande p o u r ag ir sur la p a ro i osseuse de la t ê t e , ainsi que le
fa it observer M . le d o cteur G a ll sur un assez g ran d nombre
que nous apportâmes de W a ig io u . Du reste les N o u v c a iix -
Irlandais sont d’une taille m é d io c r e , avec le ventre gros et les