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 1827. 
 Jili n. 
 14. 
 gnait  sur  tout  l’horizon,  et nous avait  jusqu’alors  caché  
 toute  vue  de  terres  : mais  à  quatre  heures quarante  
 minutes ,  l’île Erronan  se découvrit tout-à-coup  
 à nos  regards,  sous  la  forme d’un  cône  isolé,  à pans  
 escarpés  et  largement  tronqué  au  sommet.  Bien  que  
 nous  en fussions  encore à plus  de  trente  milles,  son  
 isolement  et  sa  grande  hauteur  la  faisaient  paraître  
 plus rapprochée qu’elle ne l’était réellement. 
 En  conséquence,  dès  huit heures,  dans  la crainte  
 que  le  courant ne nous  fît  dépasser  cette  île  et  celle  
 d’Annatom  dans  la  nuit,  je  restai  aux  petits  bords.  
 Car je tenais  infiniment à rattacher  de nouveau  sur ce  
 point nos  observations à celles de  d’Enlrecasteaux. 
 A deux heures après minuit,  nous  laissâmes porter  
 à TO. N. O. Nous n’avions pas perdu de vue  Erronan  
 dont  l’ombre  prononcée  ressortait  encore  sur  celles  
 de  la nuit. Nous n’en  passâmes  qu’à  quatre  lieues  au  
 S.  L ’aurore  me  fit  voir  les  sommets  d’Annatom,  et  
 nous  cinglâmes  pour  nous  en  rapprocher.  A   huit  
 heures  vingt-cinq  minutes  du matin,  nous passâmes  
 par le méridien de sa pointe orientale, et à neuf heures  
 cinquante minutes,  sur celui de sa pointe occidentale.  
 Comme nous  la  prolongeâmes,  à  deux  lieues  de distance  
 ,  dans  une  assez  grande  étendue,  nous  pûmes  
 l’examiner  avec  attention. 
 Cette  île  est  surmontée  par  de  hautes  montagnes  
 qui ne laissent  au  rivage  qu’une  lisière de  terre basse  
 fort  étroite;  sur  cette  lisière  on  remarque  çà  et  là  
 quelques  touffes  de  cocotiers,  et  surtout  un  grand  
 nombre d’arbres au feuillage rare,  au tronc dépouillé, 
 qui de loin  semblent autant d’ossemens blanchis plantés  
 debout. A  ce caractère, je supposai que ces arbres  
 devaient  appartenir  à  l’espèce  melaleuca  leucaden-  
 dron,  qui fournit  aux Moluques  la  fameuse  huile  de  
 kaioa-pouti.  Les  montagnes  offrent  peu  de  grands  
 arbres,  quoique généralement  couvertes de  verdüre ;  
 en plusieurs endroits  de  larges  taches  rougeâtres  annoncent  
 une terre argileuse  chargée d’ocre. 
 Cette  île paraît  exempte  de  récifs,  au moins  dans  
 toute  sa  partie  du  nord  et  de  l’ouest;  nul  indice  ne  
 put  nous  annoncer  l’existence  de  l’homme  sur  son  
 sol,  ni case,  ni pirogue,  ni même  aucune  fumée.  J’avais  
 eu le désir  d’envoyer  un  canot  à la plage  lorsque  
 nous  nous  serions  trouvés  sous  le vent  de  Tîle ;  mais  
 la brise  soufflait  avec  force,  et  la  mer  était  grosse,  
 de  sorte  que  je  me  vis  contraint  à  poursuivre  ma  
 route pour ne pas perdre de temps. 
 L’horizon,  très-embrumé,  ne  nous  permit  pas  de  
 voir pendant la nuit,  ni  dans  la matinée ,  les  terres  ni  
 le volcan de Tanna. 
 M.  Paris  prit  sur  ces  deux îles  les  relèvemens nécessaires  
 pour en dresser la carte.  De ses opérations il  
 résulte qu’Erronan n’est qu’un  énorme pâté de quatre  
 à cinq  milles  de  circuit  au  plus;  tandis  qu’Annatom  
 a  dix  milles  de  longueur  de  Test  à  l’ouest,  sur  six  
 milles  de largeur du nord au  sud. Le sommet  d’Erro-  
 nan est au N.  25° E. de la pointe orientale d’Annatom,  
 et à quarante-cinq milles de distance. 
 Nous  avons  définitivement  placé  le  sommet  d’Er-  
 ronan par  19° 31’ 20”  latitude S . ,  et  167° 45’  67” Ion- 
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