t ro it lo rsque nous y arrivâmes le i “ ' ao û t au so ir . L a n u it on
co u ru t des bordées p o u r se maintenir devant. Ma is les courans
nous entraînèrent vers l’enfoncement que forme la N o u v e lle -
G u in é e , e t il nous fa llu t rev en ir le lendemain vers le détroit.
Nous y entrions à p leines voiles , filant de quatre à cinq noeuds ,
lorsque nous donnâmes dans des h au ts -fon d s , que la v ig ie du
hau t des mâts ne p u t ap e rc e vo ir à temp s , prob ab lemen t à cause
de l’éclat du so le il vers leq u e l nous a llio n s . On ne p o u v a it plus
re cu le r , il fa lla it passer ou y rester. E n lo fant p o u r un ro ch e r ,
en a r riv an t p o u r l ’a u t r e , on finit p ar trou v e r un passage en
touchant deux fo is ; la dernière assez fo r tem en t, p o u r échouer,
p e u t -ê t r e , si Ton n ’eût pas fa it assez de voiles . Ce b an c était la
continuation de ce lui sur leq u e l les deux nav ires de d’E n t r e casteaux
se tro u v è ren t aussi engagés sans to u ch e r toutefois.
M . d’U r v i lle , en passant à en viron quatre lieues plus à Test,
c ro y a it l ’éviter. On le v o y a it s’étendre enco re à notre d ro ite ,
de manière que p o u r passer avec que lque sûreté ce dangereux
d é tro it , il faut ap p ro ch e r de près la terre de la N o u v e lle -B r e tagne
qui nous a p a ru s a in e , comme le sont en g én é ra l les
terres élevées. Cette partie est peuplée et offre de grandes c la irières
q u ’on p ren drait d’ab ord p o u r le résultat de grandes cu ltu
re s; ce q u i n ’est pas. I l n’y a presque p o in t de p la g e s , et les
arbres croissent presque dans la mer.
U n e très-forte b r i s e , q u i nous fit fran ch ir le d é t r o it , nous fit
v o ir que si nous eussions échoué sur le b a n c , p rivé s d’ancres
c t de cordages convenables , comme nous T é t io n s , la campagne
finissait la ; q u i l eut fallu ab andonner VAstrolabe p o u r s’emb
a rq u e r dans les can o ts , tenter de con tou rn e r la N o u v e lle -
Guin é e , ct faire six cents lieues avant que de g a gn e r Am b o in e ,
seul lieu qui fût le p lus à notre portée.
Les terres de cette extrémité de la Nou ve lle -G u in é e sont de
gran des îles v o lc a n iq u e s , la p lu p a r t élevées en c ô n e , qui décè
len t leu r o rigine. L e v o l c a n , isolé à l ’entrée nord du d é tro it,
dont le feu servit comme de fanal à Dampier dans son intrép
ide navigation , paraissait calme depuis lo n g -tem p s . Son r e NOTES.
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vers o rienta l était co u v e rt de ve rd u re . Nous ne pûmes v o ir la
forme de sa cime couronnée p a r les nuages.
[E x t r a i t da Journal de M . Quoy. )
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Présentait à l ’intérieur de hautes montagnes avec un
terrain plus bas au rivage.
Le s île s Sch ou ten , au nombre de h u i t , sont très-élevées ct
en c ô n e ; ce qui dénote une o r ig in e ign é e . L e u r élé v ation con traste
s ingulièrement avec le p eu d’é lévation de la terre de la
N o u v e lle -G u in é e q u i leu r co r re sp on d. E lle s sont boisées. En
passant près de Tune d’e lle s , nous vîmes la p la g e bo rdée d’une
fo rê t de co cotiers. D eu x p iro g u e s , montées p ar un assez g ran d
nombre d’habitans couronnés du fru it ro u g e du p an d an u s , se
dirigè ren t vers nous. E lle s hésitèrent d’ap p ro ch e r lo r sq u ’ elles
fu ren t à une certaine distance de nous, et ne p ro fitè ren t pas
de ce qu’on a v a it mis en p an n e p o u r des observations g éo g ra p
hique s . D e sorte que nous ne pûmes v o ir les habitans de cette
partie de la N o u v e lle -G u in é e . L a dernière de ces î le s , trè s-
rapp ro cb é e de te r r e , est la seule q u i nous a it présenté une
anse où Ton puisse m ou ille r . D u reste toutes ont leurs côtes
a b ru p te s , et la mer nous a paru saine dans leu r in te rva lle . L e
lendemain nous vîmes près de la côte quelques petites îles trè s-
basses, habitées, et qui re çu ren t les noms de diverses personnes
de T é ta t-m a jo r . L a grande ter re v is -à -v is de ces îles est e lle -
même trè s-b as se , et les montagnes ne paraissent que dans T é -
lo ign em en t.
[ E x t r a i t du Jo u rn al de M . Quoy. )