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 co u ru t  des bordées  p o u r   se maintenir devant. Ma is  les courans  
 nous  entraînèrent  vers  l’enfoncement  que  forme  la   N o u v e lle -   
 G u in é e ,  e t  il nous  fa llu t  rev en ir  le   lendemain  vers  le   détroit.  
 Nous y  entrions  à  p leines   voiles ,  filant de  quatre  à  cinq noeuds ,  
 lorsque  nous  donnâmes  dans des  h au ts -fon d s   ,  que  la   v ig ie   du  
 hau t des mâts ne p u t ap e rc e vo ir  à  temp s , prob ab lemen t à  cause  
 de  l’éclat  du  so le il  vers  leq u e l  nous  a llio n s .  On  ne p o u v a it  plus  
 re cu le r ,  il fa lla it passer  ou  y   rester.  E n   lo fant  p o u r  un  ro ch e r ,  
 en  a r riv an t  p o u r   l ’a u t r e ,  on  finit  p ar  trou v e r   un  passage  en  
 touchant  deux  fo is ;  la   dernière assez fo r tem en t,  p o u r   échouer,  
 p e u t -ê t r e ,  si Ton n ’eût  pas  fa it assez de  voiles .  Ce  b an c  était  la  
 continuation  de  ce lui  sur  leq u e l  les  deux  nav ires   de  d’E n t r e casteaux  
 se  tro u v è ren t  aussi  engagés  sans  to u ch e r   toutefois.  
 M .  d’U r v i lle ,  en  passant  à  en viron   quatre  lieues  plus   à Test,  
 c ro y a it  l ’éviter.  On  le  v o y a it  s’étendre  enco re  à  notre  d ro ite ,  
 de manière  que  p o u r  passer avec  que lque   sûreté  ce  dangereux  
 d é tro it ,  il  faut  ap p ro ch e r   de  près  la  terre  de  la  N o u v e lle -B r e tagne  
 qui  nous  a  p a ru   s a in e ,  comme  le   sont  en  g én é ra l  les  
 terres élevées.  Cette  partie est peuplée  et  offre  de  grandes  c la irières  
 q u ’on  p ren drait  d’ab ord  p o u r   le   résultat  de  grandes  cu ltu 
 re s;  ce   q u i n ’est  pas.  I l   n’y   a presque  p o in t  de  p la g e s ,  et les  
 arbres croissent  presque  dans  la  mer. 
 U n e  très-forte b r i s e ,  q u i nous  fit  fran ch ir   le d é t r o it ,  nous  fit  
 v o ir   que  si  nous  eussions  échoué  sur  le   b a n c ,  p rivé s   d’ancres  
 c t de  cordages convenables  ,  comme nous T é t io n s ,  la campagne  
 finissait  la   ;  q u i l   eut  fallu   ab andonner  VAstrolabe  p o u r   s’emb 
 a rq u e r   dans  les  can o ts ,  tenter  de  con tou rn e r   la   N o u v e lle -   
 Guin é e  ,  ct  faire  six cents  lieues avant que de g a gn e r  Am b o in e ,  
 seul  lieu  qui  fût  le  p lus   à notre  portée. 
 Les   terres  de  cette  extrémité  de  la Nou ve lle -G u in é e   sont  de  
 gran des   îles v o lc a n iq u e s ,  la  p lu p a r t  élevées  en  c ô n e ,  qui  décè 
 len t  leu r  o rigine.  L e  v o l c a n ,  isolé à  l ’entrée  nord du  d é tro it,  
 dont  le  feu  servit  comme  de  fanal  à  Dampier  dans  son  intrép 
 ide  navigation  ,  paraissait  calme  depuis  lo n g -tem p s .  Son   r e NOTES. 
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 vers  o rienta l  était  co u v e rt de  ve rd u re . Nous  ne  pûmes  v o ir   la  
 forme  de  sa cime  couronnée  p a r   les nuages. 
 [E x t r a i t   da  Journal de M .  Quoy.  ) 
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 Présentait  à  l ’intérieur  de  hautes montagnes  avec  un  
 terrain plus bas au rivage. 
 Le s   île s  Sch ou ten   ,  au  nombre  de  h u i t ,   sont  très-élevées  ct  
 en  c ô n e ;  ce  qui  dénote une  o r ig in e   ign é e .  L e u r   élé v ation   con traste  
 s ingulièrement  avec  le   p eu   d’é lévation  de  la  terre  de  la  
 N o u v e lle -G u in é e   q u i  leu r   co r re sp on d.  E lle s   sont boisées.  En   
 passant près de  Tune  d’e lle s , nous  vîmes  la  p la g e   bo rdée  d’une  
 fo rê t de  co cotiers.  D eu x   p iro g u e s , montées p ar un  assez  g ran d   
 nombre  d’habitans  couronnés  du  fru it  ro u g e   du p an d an u s ,  se  
 dirigè ren t  vers  nous.  E lle s   hésitèrent d’ap p ro ch e r   lo r sq u ’ elles  
 fu ren t  à  une  certaine  distance  de  nous,  et  ne p ro fitè ren t  pas  
 de  ce  qu’on  a v a it mis  en  p an n e  p o u r   des  observations  g éo g ra p 
 hique s .  D e   sorte  que nous ne  pûmes  v o ir  les habitans  de  cette  
 partie  de  la   N o u v e lle -G u in é e .  L a   dernière  de  ces  î le s ,  trè s-  
 rapp ro cb é e   de  te r r e ,  est  la   seule  q u i  nous  a it  présenté  une  
 anse  où  Ton  puisse  m ou ille r .  D u   reste  toutes  ont  leurs  côtes  
 a b ru p te s ,  et  la   mer nous  a paru  saine  dans  leu r  in te rva lle .  L e   
 lendemain  nous vîmes près de  la  côte  quelques  petites îles  trè s-  
 basses,  habitées,  et qui re çu ren t  les noms de  diverses personnes  
 de T é ta t-m a jo r .  L a   grande  ter re  v is -à -v is   de  ces  îles  est  e lle -   
 même trè s-b as se ,  et  les montagnes  ne  paraissent  que dans  T é -  
 lo ign em en t. 
 [ E x t r a i t  du  Jo u rn al  de M .  Quoy.  )