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Juillet.
partie aux genrespterocarpus, f ic u s , barringtonia,
terminalis, mimosa, tectona, calophyllum, areca,
caryota, corypha, cycas,piper, e tc ., et de fougères
d’espèces très-variées.
En dépit du nom qu’elle porte, ni ce jour ni les
suivans, je ne pus y découvrir un seul cocotier, ni
même aucun autre fruit susceptible d’étre mangé. La
cime de cette île offre un plateau considérable, assez
uni, où il est facile de circuler à l’abri des grands végétaux
qui lui forment comme un vaste dôme aérien,
soutenu par des milliers de colonnes déliées. Mais il
en résulte aussi qu’on ne voit autour de soi ni ciel ni
mer; et, par un temps très-couvert, rien ne saurait
vous indiquer votre chemin. J’errai durant plusieurs
heures, au milieu de Ces immenses bosquets, avant
de pouvoir retrouver l’endroit de la plage où notre
navire était mouillé. Après avoir fait deux ou trois fois
le tour de ce plateau, et m’orientant de mon mieux
sur le bruit des brisans, vers trois heures, je réussis
à rallier la plage vis-à-vis la corvette, et je rentrai à
bord très-fatigué, trempé jusqu’aux o s , el ne rapportant
de mon excursion qu’un petit nombre d’oiseaux,
d’insectes et de coquilles. Parmi celles-ci, les plus
remarquables étaient quatre cycloslomes vivans,
d’une belle taille, que j’avais trouvés sur des feuilles
d’arbres.
Dans cette excursion, je n’avais "pas observé une
seule graminée, ni une seule cypéracée. A peine si la
Hore de l’ile aux Cocos eût offert dix plantes herbacées,
malgré le luxe étonnant de sa végétation.
En rentrant à b ord, je fus étonné de voir le pont
couvert de tronçons de moelle de cycas, et je demandai
ce que l’on voulait en faire. M. Jacquinot me répondit
que Béringuier, notre maître charpentier, et
son aide, les avaient coupés par mon ordre, el pour
les distribuer à l’équipage. Je me rappelai en effet
qu’en descendant à terre j ’avais désigné à Béringuier
des aréquiers, en lui recommandant de choisir les.
plus gros et de les abattre, pour employer leurs sommités
en guise de choux-palmistes. Le pauvre maître
s’était trompé d’arbre, et il était tombé sur les cycas,
dont il avait fait un énorme abattis.
Non content de cela, lui et son aide en avaient
mangé avec avidité, et pour cela j’avoue qu’il leur fallait
un grand courage ou un appétit incroyable de végétaux
frais. Car, lorsque je voulus en porter un morceau
à la bouche pour y goûter, j ’en trouvai le goût si
repoussant que je fus obligé de le rejeter à l’instant.
Je voulus essayer d’en faire bouillir, espérant que la
cuisson pourrait enlever à celte substance sa mauvaise
qualité, comme cela a lieu pour Varum escu-
lentum el pour le jatropha manihot; mais ce fut inutilement.
Je finis donc par donner l’ordre de jeter le
tout à la mer, car nous n’avions pas le temps ni les
moyens de faire subir à celte fécule les préparations
habituelles dans les contrées où les habitans en tirent
des ressources alimentaires.
Quant à Béringuier el à son aide Chieusse, ils portèrent
la peine de leur imprudence. Cet aliment funeste
leur causa, surtout au premier, des maux d’en-
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