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 détails.  Malgré  le  calme,  les  pétrels  de  tempête  se  
 montrent en  foule dans  notre sillage. 
 Dans la matinée du 22 seulement, nous avons perdu  
 la  terre  de  vue.  Vers  cinq  heures  du  soir,  la  brise  
 avait un peu fraîchi à l’ouest, nous filions deux noeuds,  
 et  nous  nous  promettions  de  faire  route;  mais  le  
 calme  ne  tarda pas  à  revenir,  et  fut  si constant  jus-  
 ([u’au  2 7 ,  que  ce  jour  nous  n’étions  pas  à  plus  de  
 quarante  lieues  de  la  baie  des  Iles.  Malgré  la  houle  
 les courans  furent  à  peine sensibles ,  et  l’Astrolabe,  
 immobile  sur  les  ondes,  semblait  se  refuser  à  nous  
 transporter  plus loin. 
 Avant nous, jamais navire  n’avait peut-être rencontré  
 une  suite de  calmes aussi  opiniâtres  dans  ces parages, 
   habituellement  si  tempétueux.  Comme  ils  
 étaient  accompagnés  d’un  temps  superbe  et  d’une  
 température très-douce, nous nous serions facilement  
 résignés,  si  nous avions  été  près de  la côte  et maîtres  
 d’employer utilement notre temps  en communications  
 avec les naturels  et  en  observations  sur  leurs  coutumes. 
   Mais  en  pleine  mer,  rien  ne  pouvait  être  plus  
 contrariant  qu’un  pareil  retard.  Nos momens  étaient  
 précieux  ,  et  ces  dix  jours  de  calme  étaient  autant  
 de  temps  enlevé  à  nos  explorations  futures.  Du  
 moins  chacun  s’empressait  de  mettre  en  ordre  les  
 matériaux recueillis  le  long  de  la  Nouvelle-Zélande ;  
 les  officiers  construisaient  leurs  cartes,  les  naturalistes  
 classaient  et  analysaient  leurs  récoltes,  et  les  
 dessinateurs  terminaient leurs esquisses. 
 S ix   personnes  tombèrent  malades  ;  trois  d’entre 
 elles  des  suites de  leurs  amours  avec  les  belles  de  la  
 N ouvelle-Zélande ;  les  trois  autres  souffraient  de  coliques  
 et  de  ténesme  :  M.  Lottin  était du nombre  de  
 ces derniers. 
 La  houle  du nord  ne  cessa  pas  de  régner  durant  
 ces  longs  calmes  ,  et  le  26  au  soir  elle  était  si  forte  
 que la corvette  roulait panne  sur panne de  la  façon la  
 plus incommode. 
 Le même  jour,  le  courant jusqu’alors peu  sensible  
 commença à se prononcer;  dans  les vingt-quatre heures  
 il nous avait  portés  de quinze milles au S.  O .;  le  
 27,  il nous ramena de vingt-quatre milles  dans le sens  
 inverse,  et  les  jours  suivans  ¡1  continua  d’être  fort  
 irrégulier. 
 A  sept  heures  du matin,,  le  calme plat m’a  permis  
 d’exécuter une bonne expérience  de thermométrogra-  
 phe.  Entraîné  par un  plomb  de trente  kilogrammes,  
 l’instrument  est  descendu  parfaitement à  pic jusqu’à  
 six  cents  brasses.  Après  avoir  séjourné  dix minutes  
 à  cette  profondeur,  il  a  exigé  près  de  trois-quarts  
 d’heure de travail pour  être  ramené hors de l’eau.  La  
 température  de  l’air libre  était  de  20°,  1, et  celle  des  
 eaux superficielles de l’Océan de 20°,  7 ; mais à la profondeur  
 de  six  cents  brasses,  le  mercure  était  descendu  
 à  6°,  9.  Comme  le  cylindre  s’était  presque entièrement  
 rempli d’eau  et qu’il  ne  resta que dix minutes  
 au  fond,  il est possible que cette indication de  6°,  9  
 ne  donnât  pas  la  véritable  température  des  couches  
 sous-marines,  et  que celle-ci  fût  encore un peu  plus  
 abaissée.  Le  mercure  avait  déjà  remonté à  14°, peu- 
 1827. 
 Mars. 
 26.