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 qu’à  trois  milles  au  large,  el  il  est  probable  qu’on  
 pourrait  y trouver quelque mouillage  praticable. 
 Ce jour  étant le dernier  que Tomboua-Nakoro  devait  
 passer avec nous, je l’ai appelé dans ma chambre,  
 où  je  lui ai adressé quelques  questions.  Il  a suivi avec  
 beaucoup  d’intelligence,  sur  une  carte,  les  positions  
 et  les  directions  des  îles  Viti,  et m’a  confirmé  leurs  
 noms. Définitivement  le nom de la grande île du nord  
 est Vanoua-Lebou  (grande  terre);  celui  de  Takon-  
 Robe,  par  lequel  on  la  désigne  souvent,  ne  serait  
 que  celui  d’une  petite  île où  réside  le  chef  principal  
 dont  elle est tributaire. Boua,  Vouhia et Vaïlea,  sont  
 des  cantons  de  Vanoua-Lebou.  La  grande  île  du  
 centre  se nomme  Viti-Levou,  ce qui  signifie Grande-  
 Viti  :  Fidgi  ou Vitchi n’est qu’une  corruption du mot  
 Viti  ou  Biti  en  langue  tonga.  Les  habitans  de  Viti  
 sont des Kai-Biti,  ceux de Tonga des Kaï-Tonga,  et  
 les  Européens  des  Kaï-Papaling;  de  la  racine kaï,  
 qui veut dire  : manger,  vivre,  exister. 
 La grande  île  méridionale est Kandabon,  dont  les  
 peuples  sont  ennemis  de  ceux  de Viti-Levou.  Sur  la  
 côte méridionale de  la première,  se  trouve  un  po rt,  
 mais  Tomboua-Nakoro  n’en  connaît  point  sur  la seconde. 
   Imbao,  résidence  d’O r iv o ,  chef souverain  et  
 oncle  de  Tomboua-Nakoro,  est  situé  sur  la  partie  
 orientale de Viti-Levou,  devant la petite  île  de  Lele-  
 Oubia. Les noms de Atakembo, Takanova,  Pau,  etc.,  
 ont  paru totalement étrangers  à Tomboua-Nakoro. 
 Je me plais à répéter que Tomboua-Nakoro, homme  
 de manières  douces,  d’un  physique agréable,  et  d’un 
 caractère  complaisant,  se  montra  bien  supérieur,  à  
 mes y eu x ,  à tous  les  sauvages que j ’avais jusqu’alors  
 observés.  La coupe et les  traits  de  sa figure,  son teint  
 simplement  basané,  sa  tournure  et  ses  formes  me  
 rappelaient  involontairement  le  type  arabe;  son  intelligence  
 ne  le  cédait  guère  à  celle  de  ces  hommes  
 naguère si célèbres dans les  arts  et les  sciences. 
 1827. 
 Juin. 
 A b o rd ,  sa  conduite  offrit  toujours  une  heureuse  
 réunion de gravité,  de décence,  de réserve et d’égalité  
 d’ame;  jamais  il  ne  s’abandonna,  comme  ses  compagnons  
 ,  à des  transports  immodérés de joie ou de douleur  
 ,  de  rage  ou  de  satisfaction,  suivant  1 influence  
 des  circonstances.  Sa  chevelure,  ample et  frisée,  se  pi.  xcvm.  
 rapprochait déjà de celle des Papous, et en général des  
 Mélanésiens ;  mais  ce  qui  lui  donnait  surtout un aspect  
 bizarre,  c’est  que  toute la partie antérieure était  
 d’un beau noir ;  tandis que celle  de derrière avait une