sied à deux ou trois pieds du bord de la maison, en
dedans, sur la natte qui couvre le plancher, et la figure
tournée vers le malaï, où se développe des deux
bords le cercle des assistans. A ses deux côtés siègent
deux de ses mata-boulais chargés de surveiller et de
diriger alternativement les cérémonies du kava. A la
suite de chacun de ces mata-boulais sont placés les
deux chefs dont le rang suit immédiatement celui du
président ; puis les autres eguis, mata-boulais et
mouas prennent place à la suite suivant leur rang, en
laissant libre au milieu d’eux un grand espace de
forme ovale. Bien que les places voisines du président
appartiennent de droit aux personnages les plus distingués
, il arrive quelquefois que les chefs qui se présentent
les derniers, trouvant leurs places occupées
par des hommes d’un rang inférieur, se contentent des
places vacantes, plutôt que de déranger la compagnie.
D ’ailleurs l’étiquette consiste plus particulièrement
encore dans l’ordre où le kava doit être servi, que
dans celui des places ; c’est en cela surtout que consiste
le talent des mata-boulais, qui doivent éviter de choquer
l’amour-propre de personne. On sent bien que
le cercle est d’autant plus grand que le nombre des
spectateurs est plus considérable ; mais le fond ou la
partie opposée au président est ordinairement composé
des jeunes chefs et des fils des mata-boulais de
la suite du président. Au milieu, et droit en face du
président, se tient assis l’homme qui doit préparer le
kav a , après qu’il aura subi ia mastication préparatoire.
C’est ordinairement un moua ou un loua, quelquefois
un chef. En tout cas, il doit apporter dans
ses fonctions de l’adresse, de la vigueur et de la
grâce, ce qui n’est pas toujours chose facile dans les
grandes réunions. Derrière cette partie du cercle se
tient assise pêle-mêle la masse du peuple, qui dans les
circonstances extraordinaires peut aller à trois ou
quatre mille individus dont la majeure partie sont des
hommes. Si l’un des mata-boulais du président remarque
une personne de distinction assise bien au-dessous
de la pla«e qu’elle doit occuper, il invite celui qui
remplit cett^ place à la céder à son supérieur ; ou
bien, s’il voit arriver un chef, après que le cercle est
formé, il invite un des assistans à se retirer, et appelle
le chef par son nom, en ajoutant ; « Cette place est
pour vous, »
Pour mieux nous faire comprendre, nous désignerons
par cercle supérieur la partie du cercle qui n’est
formée que des convives du premier rang, depuis le
président jusqu’aux deux tiers environ de chaque côté
du cercle entier; la partie du cercle opposée au président,
derrière laquelle est placée le peuple, sera le
cercle inférieur ; enfin le peuple, assis sur plusieurs
rangs en dehors du premier rang, formera le cercle
extérieur. Blaintenant nous devons prévenir qu’aucun
individu, quel que soit son rang, ne peut s’asseoir
dans le cercle supérieur, tant que son père ou un
parent supérieur à lui se trouvera dans le même cerc
le , à quelque distance que ce soit. Si par hasard il
se trouvait déjà placé, quand son père arrive, il doit
se retirer dans le cercle inférieur ou dans l’extérieur
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