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 mais  par  vénération pour  le dieu qui  est  supposé ins-  
 ])irer  cet  bomme.  C ’est  toujours  un  prêtre  qui  préside  
 aux  cérémonies  religieuses,  excepté  lorsque  
 l’on  consulte  un  dieu  qui  n’a  point  de  prêtre.  Le  
 prêtre  a  toujours  la  première  coupe,  le mata-boulai  
 la  seconde  ;  la  troisième,  la  quatrième  et  quelquefois  
 jusqu’à  la  sixième  sont  données  aux  personnes  
 les plus distinguées du cercle  supérieur.  Après ceux-  
 ci,  les  chefs  qui,  par  respect,  se  sont  retirés dans  le  
 cercle extérieur, peuvent être servis -, mais cela dépend  
 uniquement du mata-boulai dirigeant.  Enfin,  on  sert  
 ce  qui  reste  aux  autres  personnes  du  cercle  supérieur. 
 Dans  les  petites  parties  de  kava,  les  formalités  et  
 les  paroles  de  la  cérémonie  sont  absolument  les  
 mêmes  ;  mais  quand  ce n’est  pas  un  prêtre  qui  préside, 
   on  se permet de  causer,  de  rire  et  de  plaisanter. 
   Dans  tous  les  cas,  tous  ceux  qui  se  présentent  
 à une partie de kava  ont  le  plus  grand  soin  que  leur  
 toilette soit convenable et leur tenue décente. 
 Nous  avons cru devoir nous étendre sur les formalités  
 du kava chez les habitans de Tonga,  car c’est une  
 de  leurs  cérémonies  caractéristiques.  Ces  peuples  
 n’entreprennent  presque  aucune  affaire  importante,  
 ils n’exécutent presque  aucune  cérémonie  religieuse,  
 qu’elle ne soit précédée du kava.  La plus  grande marque  
 de  considération  qu’ils puissent offrir à un étranger  
 dont  ils  reçoivent  la  visite,  est  d’ordonner  un  
 kava.  Enfin les eguis  d’un  certain  rang  laissent rare265 
 ment s’écouler une matinée sans se donner la jouissance  
 d’un  ou  plusieurs  kavas  avec  leurs  amis  et  leurs  subordonnés  
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 Comme  on  l’a  déjà  v u ,  les  mata-boulais  étaient  
 chargés  de  tenir  compagnie  à  leurs  eguis,  de diriger  
 toutes  les  cérémonies  civiles  et  religieuses,  et  d’inspecter  
 les  travaux.  Quelques-uns  même  travaillent  
 de leurs propres mains  à  la construction des grandes  
 pirogues,  mais  seulement  pour  le  compte  du  roi  ou  
 des  premiers chefs de l’Etat. 
 Les  divers  arts  et  métiers  sont  exercés  par  les  
 mouas  et les  touas.  Les diverses professions,  en commençant  
 par  celles qui  sont héréditaires  et  confèrent  
 le titre de  tofounga à ceux qui les exercent,  sont  ; 
 Fa-vaka,  ou  construction  des  pirogues.  Blariner  
 pense  que  les  habitans de Tonga  ont  reçu  des  insulaires  
 de Viti de grandes  connaissances  dans  l’art  de  
 construire  et  de  gréer  les  pirogues.  Pour  moi,  qui  
 eu  l’occasion  de  visiter  ces  ai deux  peuples  ,  j’ai 
 Arts  
 et Métiers. 
 trouvé  celui  de  Tonga  beaucoup  plus  avancé  sous  
 ce  rapport.  Les  pirogues  de  Tonga-Tabou,  pour  les  
 proportions,  l’élégance  et  le  fini  de  la  main-d’oeuvre  
 ,  m’ont  paru  infiniment  supérieures  à  celles  des  
 habitans des  îles Viti. 
 Fanno-le.  C’est l’art de  tailler  les  dents  de baleine  
 pour en  faire  des  colliers,  et  d’incruster leurs divers  
 instrumens avec la même matière.  Pour  les  colliers ,  
 ils fendent les dents  de  cachalot  en  petites pièces  Ion