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ennemis, malgré leur nombre bien supérieur, s’ennuyèrent
de l’inutilité de leurs efforts. La division
s’étant mise entre eux, ils finirent par lever le siège
au bout de quatorze jours de blocus et par se retirer
chacun chez eux.
Ce fut alors que Toubo-Malohi, fatigué des troubles
de Tonga-Tabou, et désirant fixer sa résidence à
Hapaï, pria son frère de faire sa paix avec Finau.
Celui-ci accueillit favorablement cette proposition, et
reçut d’une manière honorable Toubo-Malohi, qui de
son côté se soumit à toutes les formalités habituelles
en pareille circonstance. Toutefois le prudent Finau
recommanda à Toubo-Toa de surveiller attentivement
toutes les démarches de Toubo-Malohi et de ses compagnons
I.
Peu après, la fille cadette de Finau, nommée Sau-
Omaï-Lalangui (en langue hamoa donnée par le ciel),
enfant de six ou sept ans, tomba dangereusement
malade. Finau, habituellement mauvais croyant en
matière de religion, importuna tour à tour de ses
prières et de ses offrandes tous les dieux de son pays.
Les dieux furent sourds à ses supplications ; après
avoir langui quatre ou cinq semaines, la pauvre fille
rendit le dernier soupir. Durant dix-neuf jours le
corps resta exposé dans une grande maison, sur le
malaï de Nai-Afou : pendant tout ce temps, Maounga-
Toubo, épouse principale de Finau, et les femmes de
sa suite, veillèrent nuit et jour près de ce corps. Le
ï Mariner, I , p. 2 7 8 et ,siiiv. •
vingtième jour il fut renfermé dans une caisse en
forme de pirogue ; et le vingt-unième, il fut transporté
au faï-toka de la famille de Finau, et déposé, non à
l’intérieur, mais sur le sommet du tombeau. Des jeux
et des divertissemens eurent lieu après cette cérémonie
L
Dans la nuit qui suivit, Finau tomba malade. Un
de ses enfans fut sur-le-champ sacrifié pour apaiser
la colère des dieux ; Finau lui-mème fut successivement
transporté dans les chapelles de plusieurs de ses
dieux , et finalement chez le touï-tonga; mais le mal
fit de rapides progrès; en moins de deux jours le malade
rendit l ’ame dans l’édifice situé sur le malaï de
Nai-Afou 2.
A la mort de ce souverain, les affaires de Vavao se
présentèrent sous un jour assez inquiétant, et l’on
craignit de voir plusieurs prétendans aspirer à la fois
au pouvoir suprême. Les principaux, outre l’héritier
légitime, le jeune Moe-Ngongo, étaient Vouna-Lahi,
Toubo-Toa et Finau-Fidgi, frère naturel du dernier
hou , brave guerrier et homme d’un grand talent.
Mais le jeune prince, qui prit aussitôt le nom de Finau,
aidé des conseils de son oncle Finau-Fidgi et de ses
fidèles mata-boulais, saisit les rênes de l’État d’une
main ferme. Pour couper court à tous motifs de
guerre, il se décida à se borner au gouvernement de
Hafouloa-Hoii, nom collectif de Vavao et des petites
îles qui l’environnent, et à renoncer à toute prétention
sur les îles Hapaï.
I Mariner, I , 2S8 et suiv. — 2. M ariner, î , p, 2 99 el suiv.
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