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 e l  ch a i’Dîes. 
 une  grande  quantité  de  provisions  est journellement  
 distribuée au  peuple.  11 en  résulte  une consommation  
 de  vivres  exorbitante  qui  nécessite  un  grand  tabou  
 dont  la durée est  d’au moins huit  ou dix mois ■. 
 Le loagou-kava consiste tout simplement à déposer  
 un morceau de  racine de kava devant une chapelle ou  
 un  tombeau,  en  honneur  du  dieu  ou  de  l’esprit du  
 mort,  au moment  où  l’on  se  prépare  à  exécuter  le  
 tougui  sur sa propre personne. 
 Lotou  se dit en général de  toute  espèce  de  prière,  
 mais  plus  particulièrement de celles  que  l’on  adresse  
 à tous  les dieux,  et surtout  à Alo-Alo pour en obtenir  
 une  riche  récolte.  Elles  ont  d’ordinaire  lieu  devant  
 les maisons  sacrées  et devant  les  tombeaux 2. 
 Les charmes  et  les  présages  jouent  un  grand  rôle  
 dans les opinions religieuses de ce peuple. Nous avons  
 déjà rapporté  que  les  songes  sont  considérés  comme  
 des  avertissemens de la divinité,  que l ’on ne  peut négliger  
 sans  s’exposer  aux  conséquences  les  plus  funestes. 
   Les  éclairs  et  le  tonnerre  sont des indices  de  
 guerre  et  de  quelque  grande  catastrophe.  L ’aetion  
 d’éternuer est aussi du plus mauvais présage. Un jour,  
 Finau  I I ,  se préparant  à  aller  remplir ses  devoirs  religieux  
 sur  la  tombe  de  son  père,  faillit  assommer  
 Blariner,  parce  qu’il  avait  éternué  en sa  présence  au  
 moment  du  départ  3  "une  certaine  espèce  d’oiseau,  
 nommée  tchi-kota,  et  qui parait se rapporter au martin 
 pècheur,  d’après la description de Mariner,  passe  
 pour annoncer quelque malheur lorsque dans  son vol  
 rapide  il  s’abat  tout-à-coup  près  d’une  personne.  
 Un jour Finau  I I ,  prêt à se mettre en campagne avec  
 une  troupe de ses  guerriers pour marcher contre l’ennemi  
 ,  changea  tout-à-coup  de  dessein  en  voyant  cet  
 oiseau dans  sa  course  passer deux  fois  sur sa  tète,  et  
 se  poser  ensuite  sur  un  arbre  G 
 Les principaux charmes  sont le tatao,  le kabe et  le  
 ta  niou.  Le premier  se  pratique  en  cachant  une  portion  
 du vêtement d’une personne dans  le  faï-toka d’un  
 de  ses  parens  ou  dans la chapelle  de  la  divinité  tutélaire  
 de  sa famille,  Par  suite  de  cette  action,  la personne  
 en question  se sent dépérir et  finit  par  mourir.  
 Du  reste  ce  charme  n’a  d’effet  qu’autant  que  la personne  
 enterrée dans le faï-toka est d’un rang supérieur  
 à  celle sur laquelle  on  veut agir.  La  femme de Finau-  
 Fidgi  songea plusieurs  fois de suite que le défunt hou,  
 Finau  1“ ,  lui avait apparu pour lui annoncer  que  des  
 personnes malintentionnées  conspiraient  la perte  du  
 jeune prince  son  fils  et  son  successeur ;  l’ombre  recommanda  
 ensuite à cette femme de remettre en ordre  
 les galets placés sur son tombeau,  et de chercher avec  
 soin  dans  le  faï-toka,  puis  elle  disparut.  En  conséquence  
 de cet  avis,  on fit de  scrupuleuses recherches  
 sur  le  tombeau,  et  l’on  finit par découvrir  plusieurs  
 petits morceaux de gnatou,  el une guirlande de fleurs  
 que  Finau  II  portait  encore  quelques  jours  auparavant. 
   Ces objets  furent aussitôt enlevés 2.