1827. rogue la plus avancée lança une flèche qui vint tom-
Août. Ber aux pieds d’un groupe d’officiers postés sur la
dunette.
Je n’attendais que ce signal; à l’instant je fis tirer
par-dessus cette pirogue deux coups de fusils chargés
à balle, qui leur firent aussitôt tourner le dos à la corvette
et ramer vers le rivage. Pour leur imprimer plus
de terreur, et me débarrasser tout-à-fait de leurs im-
portunités, je fis tirer en outre par-dessus leurs têtes
un coup de canon chargé à mitraille et pointé à toute
volée. Alors ils poussèrent des cris de détresse, redoublèrent
d’efforts pour s’éloigner; l’on en vit même
q u i, pour mieux se soustraire au danger, quittèrent
leur pirogue pour sauter à l’eau et se mettre à la nage.
Du reste aucun d’eux ne fut blessé, car nous vîmes
les balles et la charge de la mitraille tomber bien au-
pi. cxi. delà des pirogues.
Ces sauvages sont de moyenne taille ; par les traits,
le teint et la tournure, ils ressemblent fort aux habitans
de la Nouvelle-Irlande. Chez quelques individus
la chevelure se rapproche de celle des Papous, mais
sans avoir son ampleur démesurée. Des bracelets
ornent leurs bras, et sur les parties naturelles ils
portent quelque chose d’oblong et de rougeâtre que
j ’ai supposé être une moitié de mitre ou autre coquille
semblable. Leurs pirogues sont petites, grossièrement
taillées et ornées d’une proue sculptée. Ces naturels
paraissaient en général aussi misérables que
méchans et perfides g
* Voyez note 10.
Nous avons nommé anse de l’Attaque la partie de
la côte d’où sortirent ces naturels, et il est probable
qu’un petit navire pourrait y trouver un mouillage
commode. Toute la journée nous avons eu en vue,
dans l’ouest, la cime imposante du mont Bougainville,
qui s’élève à une hauteur considérable au-dessus de
toutes les montagnes environnantes.
Enfin une légère brise d’ouest nous permit de mettre
le cap au large et d’éloigner lentement la côte dont
la proximité devenait déjà fort inquiétante pour nous
tous.
Il a beaucoup plu toute la nuit ; bien que je me sois
constamment maintenu à deux lieues de terre, la
brume nous a empêchés d’en distinguer les aecidens
jusqu’à, huit heures et demie, où la pluie a cesse et le
ciel s’est un peu éclairci. Par malheur le calme est
survenu, et nous n’avons pu faire route qu’à dix heures
, à l’aide d’une faible brise du S. O . variable au
S E
Toutefois, à midi, nous sommes parvenus devant
un vaste enfoncement qui creuse fort avant dans les
terres, surtout dans la partie du S. E. Son ouverture
n’étant que de quatre milles , je présume qu’on doit y
trouver d’excellens mouillages, et plus que jamais je
gémis d’être privé des objets nécessaires pour tenter
avec quelque succès d’y conduire la corvette.
Réduit à passer devant cette baie sans pouvoir 1 explorer,
je lui ai laissé du moins le nom d’un des premiers
voyageurs du siècle, de Humboldt, le sml
aussi des savans qui se soit intéressé d’une mamere
li.Q
i n