i f
, {
: f
i f
! ;
I I,! ;;
74 S NOTES.
nous y avons bien trouv é quelques différences, mais si peu
grandes q u ï l serait difficile de les s ign aler. C ’est absolument
comme celles qui existent en F ranc e des hommes d’une p r o v
in c e à une a u t r e , avec ce tte différence q u ’ic i la c o u leu r noire
rend les nuances plus difficiles à saisir.
Ce p e u p le , comme tous ceux qui hab itent dans la zône to r r
id e , sont sujets à la lèp re s ic th io s e , q u i dès la p lus tendre
enfance leu r co u v re le corps et les membres en les m oiran t p a r -
fois de lun ules très-régulières-
Nous avons examiné une p etite fille albino s d ont la cou leu r
entièrement b lan ch e contrastait s ingulièrement avec la teinte
noire de ses p aren s . Ses y e u x , d’un b le u - g r is , d ’une grande
m o b ilité , suppo rta ient avec p eine la lumière.
T o u s les jo u rs nous avions au to u r de nous un g ran d nombre
de n a tu re ls , nous v endan t des o iseaux de paradis . Ils en firent
v en ir même d’un p o in t p lus é lo ign é lo rsq u ’ils en manquèrent.
Ils furen t ag réablement surpris q u ’on les leu r portât tout de
suite au p r ix très-élevé de trois ou quatre piastres d’E sp a g n e , et
même davantage. C e t a rg en t d ont ils paraissaient ex aminer le
titre avec a t te n t io n , leu r sert à faire des bracelets et des bo u cle s
d’o re ille s . Ils réunissent et fo rg en t quatre p ièces ensemble p o u r
fo rmer Tun de ces premiers ornemens.
^ L a v e ille de no tre départ on en vo ya à l ’a iguade faire de
l’eau. Un de nos matelots se sentit to u t -à - c o u p blessé au dos
par une lo n gu e flèche q u ’il ar racha en fu y an t . A u s s itô t deux
naturels traversèrent le ruisseau en se je tan t dans les bo is . Nos
gens épouvantés demandèrent des secours c t re v in ren t vis-à-vis
d e la corvette. L o r sq u ’on apporta l’homme blessé q u i cracha it
le s a n g , les n aturels qui se trou v è ren t à b o rd s’ enfuirent eff
ra y é s , en an n on çan t que le co u p p artait des A lfa q u is , leurs
e n n em is , cachés dans les b o i s , et qui n’attendaient q u ’une o ccasion
favo rab le p o u r tuer q u e lq u ’un d’eu x . L ’a larme se rép
an d it aussitôt dans les v illa g e s . T o u te la population p r it les
am e s ; on fit sauver les femmes et les enfans dans les b o is ; les
p irogues furen t armées et sc tinren t à l ’écart dans une anse.
NOTES. 74 7
L e com m a n d a n t , ign o ran t si ce t acte d’hostilité vena it
réellement des A lfa q u is ou des P a p o u s , en vo y a le grand eanot
armé v is -à -v is le g ran d v illa g e p o u r r e c e v o ir et p ro tég e r les
personnes q u i se trou v a ient à terre. J ’ étais de ce nombre , et je
descendais de chasser dans la montagne , lo rsqu’ étant encore
dans les b o is , près du r iv a g e , j’entendis le son de guerre des
c o n q u e s , et m’aperçus de b eaucoup de mouvement dont je ne
p o u v a is enco re d e v in e r la cause ainsi que mes trois jeunes
guides. B ien tô t je vis co u r ir d e v an t mol un b om m e , un arc et
des flèches à la m a in , p rotég ean t une trou p e de femmes et
d’enfans q u i ne ta rdèrent pas à se disperser. Je p révis alors que
comme à T o n g a -T a b o u la b on n e harmonie av a it ce ssé , et que
nous étions en guerre avec eux . M a lg ré cette id é e , je fus attendri
de voir de petits enfans nus fu y an t au milieu des b o is , une
petite natte sous le bra s . C ’éta it en v ain que je le u r adressais
des paroles de p a ix , ils se sauvaient toujours . Cependant mes
guides me restaient fidèles. Je ch a rg ea i mon fu s il, et en ar riv
an t au v illa g e je vis une grande a g ita tion . Les ch e fs , qui
étaient armés dans leurs maisons, m’y ap p e laient en me faisant
signe qu’ils me con d u ira ien t à la c o rv e t te , distante d’une demi-
lieu e , et qu’on n’ap e rc e va it pas. C ro y an t q u ’ils vou la ien t
m’a ttirer dans un p ièg e p o u r m’y tu e r sans r is q u e , je r e fu sa i,
en g a gn an t la p la g e , sans autre b u t que de p ro lo n g e r mon
existence , ca r je m’attendais à ch aq u e instant à être jie rc é de
flèches sans p o u v o ir même u tilise r l ’arme que je p ortais. Enfin
qu e lqu e s -u n s de ceux que je connaissais v in ren t à moi la
p o in te de leu r coutelas tourné vers eu x p o u r ne pas m’effrayer ;
ils me firent comprendre que la crain te des A lfaq u is , qui avaient
blessé un de nos h om m e s , o c c a s ion a it toutes ces dispositions ,
e t que nous étions toujours amis. Bientô t j ’ap erçus aussi notre
can o t au travers des pieux des maisons qui me le ca ch a ien t. Ils
m’y con d u is iren t, et tout fu t é c la ir c i. Nous regagnâmes le b o rd
dès que deux officiers q u ’on attendait furent rendus. L e lendemain
les naturels revinrent à b o rd . L e calme fu t réfiabli, et
nous nous quittâmes bons amis. L e matelot b le s s é , q u o i