taine d’îles ou îlots, compris entre le dix-huitième el
le vingt-deuxième degré de latitude S . , et entre les
méridiens de 176° 10’, et 178° à l’O . de celui de Paris.
Les trois îles de Tonga-Tabou, Vavao et Loa seules
se distinguent par leur étendue qui est de quinze à vingt
milles de longueur. Sept autres, savoir : Late, To-
foua, Kao, Namouka, Lefouga, Foa et Haano, ont
de cinq à sept milles d’étendue dans leur plus grande
dimension. Enfin tout le reste offre à peine quatre,
trois, deux , et souvent un mille d’étendue. Plusieurs
ne sont que des bancs de sable et de corail couverts
de quelques bouquets d’arbres. Tofoua, K a o , Late et
les deux rochers de Hounga-Hapaï et Hounga-Tonga
sont assez élevés pour être aperçus de quinze à ving t
lieues de distance en mer. E o a , Namouka et Vavao
sont d’une hauteur médiocre. Tonga-Tabou et toutes
les autres îles de cet archipel sont des terres fort
basses.
Tonga-Tabou, comme toutes les îles du groupe de
Hapaï, est accompagnée de récifs de coraux fort dangereux
, tandis que les autres en sont exemptes,
sans doute parce que leur s o l, beaucoup plus élevé,
est d’une constitution géologique toute différente.
Quoi qu’il en soit, nous allons cesser de parler des
autres îles de cet archipel, pour ne nous occuper que
de Tonga-Tabou, attendu qu’elle est la seule que
nous ayons visitée; nous n’avons vu que de loin Eoa,
Fala-Feia, Tonou-Mea et Kafanga.
La petite île Pangaï-Modou, près de laquelle nous
étions mouillés, est située par 177° 33’ longitude O . ,
225
et 21 ° 8’ latitude S. Aus si, quoique dans la zòne torride
, Tonga-Tabou jouit d’une température modérée.
Aux mois d’avril et de mai, le thermomètre à bord de
l ’Astrolabe s’est toujours maintenu entre 23 et 26°,
et les brises qui soufflent régulièrement empêchent les
chaleurs d’être excessives. Les missionnaires m’assurèrent
que l’air de cette île était pur et sain ; ils trouvaient
aussi son climat beaucoup plus frais en hiver
qu’ils ne s’y étaient attendus, surtout quand les vents
soufflaient du S.
Les vents du S. E. et de l’E. S. E. régnent habituellement
dans les parages de Tonga-Tabou. Cependant
dans les mois de février, mars et avr il, ils sont
fréquemment remplacés par les vents de l’O. et du
N. O. qui soufflent quelquefois plusieurs jours de
suite, accompagnés de grains de pluie et de rafales
violentes. Les grosses houles du S. O . , soulevées par
les coups de vent des hautes latitudes australes , sont
presque continuelles et entretiennent un fort ressac
sur les côtes méridionales de cette île.
Les tremblemens de terre sont assez fréquens aux
îles Tonga, puisque les premiers missionnaires, dans
l’année 1797, en ressenlirent deux ou trois secousses
dans un intervalle de trois mois seulement i. Sans
doute ces convulsions ont des rapports avec les éruptions
de Tofoua qui est un volcan en activité permanente.
Tonga-Tabou affecte en quelque sorte la forme
Wilson.
TOME IV .