Le Toubo qui se trouvait à la tête des affaires était
Mou-Mouï, frère cadet de Toubo-Lahi et de Mari-
Wagui , qui leur avait succédé dans la charge de
touï-hata-kalawa.
En 1795 , un navire américain ayant touché à Namouka
pour se procurer des vivres frais, six hommes
de son équipage désertèrent et restèrent parmi les naturels.
Trois de ces individus se rembarquèrent sur
un autre bâtiment de la même nation peu de temps
après. Des trois qui restèrent, l’un, nommé Morgan,
demeura à Namouka-, les deux autres, nommés Con-
nelly et Ambler, passèrent à Tonga-Tabou g Ces
hommes paraissent avoir été les premiers Européens
qui aient habité dans les îles Tonga : comme c’était de
fort mauvais sujets, leurs principes et leur exemple
furent loin d’être profitables aux indigènes.
Le capitaine Wilson, commandant le navire le D u / f
qm était chargé de conduire les missionnaires sur les
diverses îles de la Polynésie, passa à Tonga-Tabou au
mois d’avril 1797 2. Foua-Nounouï-Hava était installé
dans ses fonctions de touï-tonga sous le nom patronimique
de Fata-Faï ; mais son oncle maternel, le vieux
Mou-Mouï, était toujours le premier chef temporel.
Affaissé par l’âge, celui-ci laissait à peu près tout
l’exercice du pouvoir aux mains de son fds Finau-
Tougou-Aho, que l’on nous a dépeint comme un
guerrier très-brave, et comme un homme d’un caractère
violent et tyrannique. Il s’était emparé des pos-
' W i h o n , p . 9- . _ s W i h o „ , p .
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sessions de la veuve de Poulaho, et l’avait même
frhassée de Tonga-Tabou avec ceux qui s’étaient attachés
à son parti '.
Le 12 avril dix missionnaires nommés Bowell, Buchanan
, Caution, Harper, Shelley, Veeson, Wilkinson,
Kelso, Cooper et Nobbs descendirent à terre
et s’établirent à Hifo, sous la protection spéciale de
T o u g o u -A h o 2 . Le 15, le quitta Tonga-Tabou,
laissant ces Européens à la discrétion des naturels 3.
Le vieux Mou-5Iouï mourut le 28 avril. Ses obsèques
eurent lieu à Pangaî avec toutes les solennités
d’usage : son fils Tougou-Aho lui succéda, et fut publiquement
investi, le 14 juillet suivant, du titre de
touï-kana-kabolo. En cette occasion , il changea son
nom en celui de Talaï-Tabou 4.
Les missionnaires furent d’abord parfaitement traités
par les naturels. Mais Connelly et Ambler, jaloux
de la haute considération dont ils jouissaient, leur
suscitèrent toutes sortes de désagrémens. Comme les
divers chefs désiraient ardemment les posséder chacun
sur leur territoire, ils se virent obligés de se séparer.
5IM. Shelley et Nobbs allèrent résider, avec le chef
Veï-Hala, dans le district de Hogui; MM. Bowell el
Harper s’établirent à Moua avec Vea-Tchi et sa mère,
la touï-tonga Fafine ; M. Veeson accompagna Mouli-
Sema à Hogui; M. Cooper suivit Mouri; MM. Buchanan
et Caution se mirent sous la protection du
» Wilson, p. i o 3 , 24 8 , 2 6 9 . — 2 Wilson, p. i o 5 et io 6 . — 3 Wilson,
p. i i o . — ^ W ils o n . p. 245.
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