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rester à Tonga-Tabou et d’y résister aux nombreux
partisans du feu touï-kana-kabolo. En conséquence,
il prit le parti de se retirer sur les îles Hapaï et Vavao.
Il s’empara sans peine de Namouka, malgré ses
ennemis qui ne lui opposèrent qu’une légère résistance.
Mais ceux-ci se rassemblèrent en plus grand
nombre à Haano, et soutinrent un combat opiniâtre
dans lequel ils furent enfin défaits. Ce dernier avantage
valut à Finau la conquête définitive des îles Hapaï,
mais il se déshonora par les atrocités sans nombre
qu’il exerça envers les chefs du parti opposé, qui
eurent le malheur de tomber entre ses mains R (S*
Ensuite Finau et Toubo-Niouha s’embarquèrent
pour prendre possession de Vavao. Vouna, chef de
cette île , au nom de Tougou-Aho, tenta de s’opposer
aux desseinsde l’ambitieux Finau;mais, après diverses
escarmouches qui ne servirent qu’à exaspérer son ennemi,
Vouna s’enfuit avec plusieurs autres chefs aux
îles Hamoa. Alors Finau resta seul maître de Vavao ;
après avoir établi son frère Toubo-Niouha gouverneur
de celle île , il se retira lui-même aux îles Hapaï, pour
y méditer de nouvelles entreprises sur Tonga-Tabou.
Tougou-Aho n’avait laissé ni fils ni frère pour lui
succéder directement, mais seulement divers parens
plus éloignés qui prétendirent chacun de leur côté
à l’autorité suprême. Il s’ensuivit de nombreuses querelles;
l’île fut divisée en plusieurs factions distinctes,
et l’on vit jusqu’à douze ou treize chefs différens
1 M ariner, I , {). 85,
se retrancher chacun dans leur forteresse. Pour surcroît
de misère , les habitans de Tonga avaient à essuyer
les attaques de Finau, qui venait chaque année
faire une descente sur leur territoire et ravager leurs
maisons et leurs plantations •.
Les missionnaires eurent beaucoup à souffrir des
divisions qui eurent lieu entre les chefs de Tonga-
Tabou, et des tracasseries que leur suscitèrent les
déserteurs fixés parmi les naturels ; trois de ces missionnaires
, et c’était ceux qui résidaient chez Vea-
Tchi, n’ayant pas voulu suivre l’avis que leur donnait
ce chef de s’enfuir après un combat où il avait
été défait, furent massacrés par les vainqueurs en
1799. Cinq furent emmenés par un navire qui toucha
à cette île en janvier 1800, et le dernier quitta
Tonga-Tabou au mois d’aoôt 1801 2.
Ce qui contribua encore à entretenir l’anarchie
dans Tonga-Tabou, fut l’absence du touï-tonga qui
avait embrassé la cause de Finau et qui s’était retiré à
Vavao, où il continuait à recevoir aux époques fixées
les tributs dus à son caractère divin. Sa présence dans
les rangs de Finau donnait à la cause de celui-ci l’apparence
du bon droit ; et Finau affectait souvent de
faire passer les chefs de Tonga-Tabou pour des rebelles
qui faisaient la guerre à leurs propres dieux.
Cet état de choses dura l’espace de six années.
Cependant on assure que Toubo-Toa, frère de Tou-
I Mariner, I , p. 8 7 . — 2 Mariner
Reg isier , fé \. 1 8 2 4 , p. 78 et 79.
I , p. 73 et 74 . Missionnary