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 à bord sans se faire prier.  L ’nn d’eux,  qui était le chef,  
 s’avança vers moi et m’apprit  que  lui  et  ses  gens,  au  
 nombre  de  quinze  ou  vingt,  étaient  des  habitans  de  
 Tonga-Tabou  ,  établis  à Laguemba  sous  la protection  
 du chef Toiiï-Neao.  et  qu’ils  parcouraient habituellement  
 ces  îles pour leurs  affaires de  commerce. 
 Ce  chef,  nommé  Mouki,  était  fils  de  Vea-Tchi,  
 et  frère  de Vea;  il  habitait  depuis  trois  ans  les  îles  
 V it i,  où il paraissait jouir de  quelque influence.  Cette  
 influence tenait surtout à ce qu’il possédait dix fusils,  
 tandis que Touï-Neao  lui-mème n’en avait que six.  En  
 outre il était allé,  à ce  qu’il m’assura,  sur un bâtiment  
 anglais  à  Port-Jackson,  à  la Nouvelle-Zélande,  el  à  
 Taïti. 
 Mouki est un homme  de  quarante  à  quarante-cinq  
 ans  ,  d’une figure  douce  et  de  manières  agréables.  Il  
 a  sollicité  la  faveur  de  rester  à bord  de  Í Astrolabe  
 jusqu’à  notre  arrivée  à Laguemba,  faveur  que  je  lui  
 ai  sur-le-champ  accordée  avec  joie  ;  il  m’a  été  fort  
 utile,  en me donnant  les véritables  noms  des  îles ,  et  
 m’indiquant à l’avance leur  position et celle  des  récifs  
 qui les entourent. 
 Par un hasard assez  singulier,  un  des  hommes  de  
 la pirogue  de Mouki  s'est trouvé être  un  insulaire  de  
 Gouaharn ;  il avait vu VUranie dans  son île ,  et se rappela  
 MM.  Quoy et Gaimard,  avec lesquels il conversa  
 long-temps  en  espagnol.  Ce  jeune  homme,  nommé  
 Medióla,  était  venu,  trois  ans  auparavant,  aux  îles  
 Viti,  sur un bâtiment  espagnol  qui  comptait  charger  
 de  bois  de  sandal  à Boua  sur  la  grande  île Vanoua- 
 D E   L ’A S T R O L A B E . 401 
 Lebou.  Il  nous  dit  qu’il  avait  été  abandonné  par  ce  
 navire,  et que depuis cette époque il avait inutilement  
 rôdé d’une île  à l’autre dans  l’espoir de rencontrer un  
 bâtiment  qui  pût  le  reconduire  dans  sa  patrie.  Medióla  
 m’a  instamment  supplié  de  le  recevoir  à  bord  
 de  l’Astrolabe,  et  l’humanité  m’a  fait  un  devoir  de  
 consentir  à  ses  prières.  D’ailleurs  il  parle  couramment  
 la  langue  du  pays,  et  pourra  nous  être  utile 
 comme interprète. 
 Mouki  et Medióla m’ont confirmé l’existence d’une  
 petite ancre  sur Laguemba,  appartenant à Tonï-N eao ;  
 ils  m’ont  appris  en  outre  qu’elle  provenait d’un baleinier  
 américain  qui  s’était  perdu  sur  les  brisans de  
 Baloa,  où  se  trouvaient  encore  deux  autres  ancres  
 suivant Mouki.  Je me proposai  dès-lors  de  faire  tous  
 mes  efforts  pour  me  procurer  l’ancre de  Laguemba.  
 Dans  ce  but  je  fis  toutes  sortes  d’amitiés  à Mouki,  
 afin  de me concilier  toute sa bonne volonté dans celte  
 négociation. 
 Du reste nous poursuivîmes noire roule au N. N. O .  
 et au N.  O . ,  tandis  que M.  Gressien  recueillait  avec  
 soin  tous  les matériaux nécessaires  pour  dresser  une  
 carte exacte des îles Viti. Denouvelles îles semontraient  
 devant nous,  et de midi au  soir  nous  laissâmes  à  tribord  
 ,  à trois ou quatre milles de distance,  un groupe  
 de  quatre  îlots  élevés,  îles  Ang-Hasa,  et  plus  loin  
 l’île plus grande de Namouka, munie d’une large ceinture  
 de  brisans. A bâbord  et  à buit  ou  dix  milles  de  
 distance,  nous  vîmes  successivement  l’îlot  de  Ma-  
 rambo  et les îles Kambara et Wangara. 
 1827. 
 Mai. 
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