
 
        
         
		s’étend  pas  à  plus  d’un mille  au  nord.  Aux  environs  
 de  ces  rochers  et  de  ces brisans ,  on voit voltiger de  
 nombreuses  bandes  d’oiseaux  de mer,  tels  que  frégates  
 ,  sternes  grises,  fous  et pétrels. 
 A  ces  rochers  il  nons  fut  aisé  de  reconnaître  le  
 terme  des  récifs  vus  par  d’Entrecasteaux  en  juillet  
 1792.  Cet  habile  navigateur  avait  donc  eu  raison  
 de  considérer ce point comme  leur  limite  septentrionale. 
   En outre il  est difficile de  mieux  s’accorder  que  
 nous  ne  l’avons  fait  dans  nos  déterminations  pour  
 la  pointe  N.  O .,  puisque  nos  longitudes  ne  diffèrent  
 entre elles que de quelques secondes.  Seulement  
 au  lieu  de  dix-huit  minutes  de  différence  indiquées  
 par  d’Entrecasteaux,  entre  le méridien  de  la  pointe  
 N. O.  et  celui  de  la  pointe N.  E . ,  nous  n’en  avons  
 mesuré  que  treize. A  cet  égard nous  ferons  observer  
 que  notre route entre  ces deux  pointes a  été directe ,  
 tandis que  les déterminations  de d’Entrecasteaux  ont  
 dépendu  des  travaux  de  deux  années  différentes.  
 D ’un autre  côté,  l’action  irrégulière  du  courant  a pu  
 altérer notre  résultat. 
 Voici  les positions  assignées  par  T Astrolabe  à ces  
 deux points  : 
 L A T .  S. LONG.  E. 
 i 6o°  34’  5o ” 
 Poiate N.  E .  du  récif septentrional de  la 
 Nouvelle-Calédonie,  17®  Sg’ 
 Pointe N . O.  du  récif septentrional de  la 
 Nouvelle-Calédonie,  17  5a  40  160  21 
 Ce  point de géographie  résolu,  il me  fallait désormais  
 parcourir l’espace qui sépare les récifs de la Nouvelle 
 Calédonie  de  la  Louisiade.  Suivant  le  rapport  
 du capitaine américain cité dans mes  instructions ,  sur  
 cet espace,  devaient  se  trouver les  îles où  il  avait découvert  
 des  vestiges du naufrage  de Lapérouse ;  et je  
 devais  vérifier ce fait. 
 En  conséquence  je recommandai aux  vigies  et  aux  
 officiers  de  quart,  la  plus  grande  vigilance  à l’égard  
 des  terres  que l’on pourrait découvrir  d’un côté ou  de  
 l’autre  de  notre  route.  Comme  j’avais  reconnu  que  
 ma  vue était  une  des meilleures du  bord,  souvent je  
 montais moi-mème sur  les barres  pour  interroger,  de  
 mes  avides  regards,  les  limites  les  plus  reculées  de  
 l’horizon.  Enfin,  pour multiplier  nos  chances de découvertes  
 , j ’eus  soin  de  tracer dans  la mer  de Corail  
 un  sillon  de  vingt  ou  trente  lieues  plus  reculé  vers  
 l’ouest  que  celui  de  d’Entrecasteaux,  en mettant  en  
 panne  toutes  les  nuits. Ces  diverses précautions  furent  
 inutiles,  nous  n’aperçûmes  aucune  terre,  ni  
 même  aucun  indice  qui  pût  en  faire  soupçonner  la  
 proximité. 
 Ce  trajet,  de  deux  cents  lieues  environ,  n’exigea  
 que six jours,  malgré  les  haltes  des nuits,  et n’offrit  
 aucun  incident remarquable.  Constamment  une  forte  
 brise d’E.  ou d’E. S.  E . ,  qui nous  faisait  filer cinq  ou  
 six noeuds,  et une mer assez grosse; le jour,  habituellement  
 beau  temps,  quelquefois  la  nuit  de  légers  
 grains de  pluie. De  temps  en  temps  des  poissons volans  
 ,  des  fous,  des  sternes  et  des  phaétons  à  brins  
 blancs.  Voilà  tout  ce  qui  venait  rompre  pour  nous 
 ■  Ml 
 i   ' i 
 y,