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 aecidens de  la  côte.  A  l’intérieur  ,  s’élèvent de hantes  
 montagnes  qui  olTrent les  lignes  les  plus  imposantes.  
 Rook  nous  a  paru avoir vingt-deux milles d’étendue,  
 sur une largeur de dix ou douze milles. 
 En quittant l’île Tupinier,  nous fimes route sur une  
 autre  île  haute,  située  à  vingt-cinq  milles  plus  à  
 l’ouest,  dans  l’espoir  de  l’atteindre  avant  la  nuit.  
 Mais,  à  six  heures  un  quart,  nous  en étions  encore à  
 plus  de  quinze milles,  et  nous  passâmes  la  nuit  aux  
 petits  bords  sous  les huniers.  Déjà,  dans  l’ouest,  la  
 cime  de  file  Couronne  se  montrait  distinctement au-  
 dessus de l’horizon,  quoique éloignée de près de vingt  
 lieues ; et,  comme une ligne bleuâtre déjà fort  élevée,  
 se  dessinait  dans  le  S.  et  le  S.  O.  la chaîne immense  
 des monts Finistère qui  s’étendent depuis le cap King-  
 ’William jusqu’au golfe de  T Astrolabe. 
 Quelle  différence de  notre navigation actuelle avec  
 celle  des  journées  précédentes!...  Par  le  plus  beau  
 temps  du  monde,  nous  sommes  doucement  poussés  
 sur une mer  paisible.  Un  ciel  pur,  un  horizon  bien  
 terminé permettent  à nos  regards avides d’interroger  
 les  terres  à  une  distance  énorme,  et  nous  sommes  
 enfin délivrés des  inquiétudes  continuelles auxquelles  
 nous  étions  en  proie.  Pour  combler  mes  voeux  ,  le  
 disque  de  la  lune  est  à  peu  près  complet,  sa  douce  
 lumière  supplée durant  la  nuit  à  l’absence  du  soleil  ;  
 le cas  échéant,  elle  pourrait même  suffire pour nous  
 faire  éviter  toute  rencontre  dangereuse. 
 Dès  cinq  heures  du matin,  je  fis  route  à  l’O.  et  
 à  six  heures  à l’O.  S.  O .,  avec  une  jolie  brise  de  S. 
 D E   L ’A S T R O L A B E . 543 
 E .,  un  temps  superbe et une mer  à  surface aussi unie  
 que celle d’un lac. A huit heures un quart, nous, faisions  
 une  station à dix milles  au nord  de l’île Lottin ;  c’est  
 encore un  cône  immense  de  trois  ou  quatre  lieues de  
 circuit à sa base et  de  cinq  ou  six  cents  toises  d’élévation  
 ,  couvert d’une belle verdure,  avec  une  lisière  
 habitable  au  bord  de  la  mer  ,  et  sans  doute habitée  
 comme  nous  l’ont  annoncé  quelques  fumées.  Une  
 large  échancrure  sur  la  partie  du N.  E.  indique  en-  
 coioe  l’emplacement  de  l’ancien  cratère. 
 Devant  nous  s’élève  peu  à  peu  la  masse  de  l’île  
 Couronne, et nous commençons à distinguer les terres  
 de  l’île Longue,  remarquable,  comme  l’observe  fort  
 bien  Dampier,  par  deux  pitons  plus  saillans,  situés  
 l’un  au  nord  et  l’autre  au  su d ,  et  que  nous  avons  
 nommés  pics Réaumur  et  Cerisy.  Dans  le  S.  O .,  la  
 chaîne  du  Finistère  dessine  aux  bornes  de  l’horizon  
 sa longue bande  d’un  azur cendré. 
 Le  vent  et  le  courant ne me  permettant  point de  
 passer  à  l’est de  l’île  Longue,  je  me décide au moins  
 à donner  entre  cette  île  et  l’île  Couronne.  Poussée  
 par une  belle  brise ,  notre  corvette avance  avec rapidité. 
   A  une  heure  après midi,  nous  étions  déjà  sous  
 les  flancs  escarpés  et  déchirés  du  pic  Réaumur  qui  
 paraît  avoir  été  aussi  un  volcan,  et nous prolongions  
 à moins  de  deux milles  de  distance  les  plages  silencieuses  
 de  l’île  Longue. 
 Cette  île  reçut  assez  incorrectement  ce  nom  de  
 Dampier,  qui  s’en  tint  probablement  au  premier  
 aspect  qu’elle  offre  au  navigateur;  car  elle  aurait 
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 1827. 
 Août . 
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