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 (ut p o in t  ainsi  cette  fo is ,  c t  nous vîmes  cette  petite  p opula tion  
 de mille  à  douze  cents  ames  réunies dans  trois v illa g e s  d ont  les  
 maisons  sont bâties  dans  la mer  su r  des  p ieu x .  C h aq u e  maison  
 est  un  a.ssez  lo n g   édifice  où  lo g en t  p lusieurs  familles.  Le s   ap -   
 parteracns  sont  séparés,  au  dev ant  règn e   un g ran d   co r r id o r   en  
 varan gu e .  Ces  demeures,  assez  m al  co n s tru ite s ,  sont  basses,  
 enfumées  et  malpropres.  Les   Pap o u s   mettent  p lu s   d’a r t  dans  
 la  cons truction  de  leu r   p iro gu e   à  do u b le   b a lan c ie r ,  relevées  
 aux  deux  b o u ts ,  et  quelquefois   couv ertes .  Ils fon t aussi  d’assez  
 belles  n a t te s ,  et  scu lp ten t  diverses  figures  sym b o lique s   qui  
 tiennent  a  leu r   religion.  C ’est  ainsi  q u ’une gran de  case  v id e   est  
 supportée  p a r   des  p oteaux   sur  lesquels  on  v o it  des  hommes  à  
 p o s   p ha llu s   ct  des  figures  de  c ro co dile .  A   la  mor t  d’un  ch e f   
 im p o r tan t,  ils  lu i é lèv en t  très-rapidement  un  tombeau  en  bois  
 scu lpté  ,  qui  a  la  forme d ’un  bois  de  lit . 
 Ce  p e u p le ,  d ont  les  moeurs  nous on t  paru  aussi  simples  que  
 d o u c e s ,  a  b eaucoup   de  s a g a c i té ,  et  l ’on  p eut  dire  de  finesse  
 même  dans  ses  rapports  avec  les E u rop é en s .  Chez  quelques  in dividus 
   cette  qua lité  paraissait  p ortée  ju sq u ’à  l ’astuce.  I l  est  
 vrai aussi que  notre manière d’a g ir  p o u v a it  bien  y  donner lie u ,  
 ca r notre  avidité  à  a v o ir   des  oiseaux  de  p a ra d is ,  ou  p lu tô t tout  
 ce   q u ’ils  possédaient  de  rem a rq u a b le ,  ou  qui  p ût  a v o ir   q u e lque  
 v a leu r  en  F r a n c e ,  a  p u  nous  faire passer à  leurs  y e u x   p ou r   
 les  hommes  les  p lu s   mercantiles  de  la  terre.  Le s   en fan s ,  in té -   
 ressans  dans tous les p a y s ,  on t ic i  une  in te llig en c e   qui devance  
 de  beaucoup   leu r   â g e . 
 Cependant  cette  ra ce   est  lo in   d’être  b e lle .  Ils  sont  p e tits ,  à  
 g ro s   v e n t r e ,  à  extrémités  assez  grê le s.  L e u r   nez  est  é p a té ,  la  
 b o u ch e   la rg e ,  et  les  deux  diamètres  de  la  face  presque ég au x.  
 L eu r s   ch e v eu x ,  d ont ils p ren n ent so in ,  frisent naturellement et  
 sont  très-touifus .  L a   co u leu r   de  leu r   peau  est  d’un  jaune   lé g è rement  
 rougeâtre.  Parmi  ces  p h y s io n om ie s ,  q u ’ile s ta s se z   difficile 
  de  bien   ca ra ctériser  p o u r   en  donn e r  une  idée  n e tte ,  nous  
 ne  fumes pas peu  su rp r is ,  comme  à  notre  premier v o y a g e   ,  sur 
 r V r a n i e ,  de  v o ir   des  têtes  et  des  coupes  de  visage  s’ap p ro chan 
 t  infiniment  de  ce lles   des  nègres.  Le s   cheveux  coupés  ras  
 et  frisans ajoutaient  encore  à  la  ressemblance.  L a  co u leu r   de la  
 p eau  seule était  ce lle  des P ap o u s .  E t   c epen d an t  ces  in d iv id u s ,  
 la   p lu p a r t  jeunes  g e n s ,  appartenaient  bien  à  la   même  p eu p 
 lade  ,  ct  étaient P a p o u s   comme  ils  le   disaient  eux-mêmes. 
 Le s   femmes  sont  laides  sans  au cu n e   exception  ;  e t  ce  qui  ne  
 con tribue  pas peu  à  les  flétrir de b onne  h e u r e ,  cc  sont les  soins  
 domestiques  d ont  elles  sont  entièrement  cha rgées.  Nous  souffrions  
 beaucoup  d’en  v o ir   surchargées  de  poids  én o rme s ,  de  
 charges  de  b o is   q u ’elles  ap p ortaient  de  lo in ,  tandis  que  les  
 hommes  ne  faisaient  r ien .  Les   deux  sexes  von t  presque  nus.  
 Quelques  in d iv id u s   o n t ,  sur  la   figure  et  les  b ra s ,  un  tatouage  
 p on c tué   n oir.  Ils se  lim en t  aussi  les dents sur  le  plat.  S in gu lie r   
 u s a g e ,  difficile  à  exp liqu e r .  L ’usage  du  bétel  ne  con tribue  pas  
 p eu   aussi  à  leu r   g â te r   la b o u ch e   et  les  dents. 
 L eu r   n o u r r itu re   o rd in aire   est  le  sagou ,  q u ’ ils  ne p répa rent  
 p o in t  en  b r iq u e ,  mais  qu’ils  entassent  en  masse  de  douze  ou  
 quin ze  liv re s .  C ’est  p ou r   le   transpo rter  p lu s   commodémen t,  
 ca r   i l  p a ra ît  v en ir   d’assez  lo in . D u   moins  nous  n’avons  aperçu  
 aucuns  des  arbres  qui  le  fournis sent dans  les  environs  du  p o r t.  
 Cette  manière  lu i  donne  un  commencement  de  fermentation  
 désagréable.  I l   faut jo in d re   à  cc  comestib le  un peu  de  p oisson,  
 quelques  co cos   ,  des  racines  tubéreuses  en  petit nombre. Nou.s  
 avons  souvent  vu  nos  conducteurs  manger  dans  les  bois  des  
 fruits  sauvages  ,  des  tiges  et  des  feuilles  de plantes. 
 A  qu e lq u e   distance  du  v illa g e  de  D o r e y ,  est une petite monta 
 gne  sur  le  sommet  de  la q u e lle   h a b ite n t ,  dans  trois  ou  quatre  
 cases  élevées  sur  des  p ie u x ,  p lus ieurs   familles  d’Alfaqu is .  
 I ls  v iv en t  en  b onne  in te llig en c e   avec  les P a p o u s ,  mais  séparés  
 e t  sans  a v o ir   de  grandes  relations  av e c  eux .  Ils  sont  essentiellement  
 cu lt iv a te u r s ,  et  leurs  champs,  bien   entourés  de  palissad 
 e s ,  sont  remplis  de  taros  et  de  bananiers.  Nous  y   avons  
 remarqué  une menthe  odorante  comme  p lante  d’agrément.  E n   
 compa rant  les  in div idus   de  ce tte  peuplade  avec  les  P a p o u s ,