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 A o ù l. 
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 souvent  fangeux  et  très-peu  praticable ;  les  localités  
 elles-mêmes  avaient  subi  de  si  étranges  altérations,  
 quïl me fut impossible de retrouver l’endroit où j ’allais  
 à  l’affût des manucodes.  Cette  humidité  générale empêchait  
 les  oiseaux  et  les  diverses  races  d’insectes  de  
 voltiger en aussi  grand nombre que je l’avais  jadis observé. 
   Dans  ma  promenade  ,  il  est  v r a i,  j ’entendis  
 les  cris  glapissans  de  plusieurs  émeraudes  mâles  ;  
 mais  retranchés  sur  les  sommités  des  arbres  les plus  
 élevés,  il  était  fort difficile de  les  apercevoir  et  presque  
 impossible  de  les  atteindre.  Après  une  chasse  
 fort  stérile,  dès  une  heure je  rentrai  à  bord  ennuyé  
 et  fatigué.  Mon  tempérament  altéré  ne  pouvait  plus  
 se prêter  à ces  longues excursions  qui  n’étaient qu’un  
 jeu  pour moi  dans mes  campagnes  du Levant,  et  que  
 je   répétais  encore  sans  peine  dans  le  voyage  de  la  
 Coquille. 
 L ’équipage  a  eu  toute  la journée pour se  reposer.  
 Comme  le  plan  du  hâvre  de  Doreï  levé par  les  officiers  
 de la Coquille  ne  laisse  rien  à  désirer,  nous devons  
 nous  dispenser  de  tout  travail hydrographique.  
 Nos  soins  se  réduiront  à  remplacer  l’eau  et  le  bois  
 consommés,  et  à poursuivre les  recherches  d’histoire  
 naturelle  en  tout  genre.  M.  Sainson  continuera d’accroître  
 les  richesses  d’un  porte - feuille  déjà  volumineux. 
 Le ciel a été très-couvert  toute  la journée,  et il a plu  
 à de fréquens  intervalles.  J’ai  cependant  encore  fait  
 une promenade  du  même  coté  que  la  veille,  de  une  
 heure  à  quatre,  souvent  trempé  jusqu’aux  os.  La 
 chasse  a  été  peu  fructueuse,  et je n’ai tué  qu’un  guêpier  
 à  longs brins  et  un  beau martin-pêcheur. 
 On  a  commencé  à  faire  l’eau  au  limpide  ruisseau  
 de W ir s i,  et  le bois un peu plus bas,  entre Wirsi  et  
 Arkauki,  mais  de manière que  les  deux  corvées  fussent  
 en  vue  de  la  corvette  et  sous  la  protection  de  
 nos  canons.  L ’observatoire  a été replacé  sur la  petite  
 plage de Ninou-Kamoudi au même  point  où fut  établi 
 celui de la Coquille. 
 Le  commerce  des  oiseaux de  paradis  a  continué,  
 mais  il  n’y  a  guère eu  que MM.  Jacquinot,  Lottin et  
 Bertrand  qui  aient  pu  s’en  procurer  pour  quelques  
 vases  de  porcelaine,  qui  tout-à-coup  sont  devenus  
 des  objets  de haut  prix  pour  MM.  les  Papous.  Les  
 autres  étaient  obligés  de  solder  en  belles  et  bonnes  
 piastres. 
 Un  de  ces  naturels,  qui  m’a  paru  avoir  quelque  
 crédit  parmi  ses  concitoyens  et  plus  d’intelligence  
 que  la plupart d’entre  eu x ,  m’a demandé  en mauvais  
 malais  combien  de  temps  nous  resterions  encore  a  
 Doreï.  Sur l’assurance  que je  lui  ai donnée  que  nous  
 ne partirions  pas avant neuf jou r s ,  il m’a appris que  
 deux  pirogues  allaient mettre à la voile pour Embar-  
 baken,  afin  d’en  rapporter  une  nouvelle  provision  
 d’oiseaux.  C ’est de  cet endroit situé  à  soixante milles  
 environ  de  Doreï,  que  les  naturels  nous  parlaient,  
 lors du séjour de la Coquille,  comme du point où l’on  
 se  procurait  aussi  le  plus  grand  nombre  d’émerau-  
 des.  H  est  probable  qu’à  Embarbaken,  ces oiseaux  
 sont plus  fréquens et  surtout plus  faciles  à approcher