Le kabe est tout simplement une malédiction prononcée
contre la personne à laquelle on veut du mal.
Pour qu’elle produise tout son effet, il faut qu’elle
soit exprimée suivant une certaine formule, d’un ton
grave et posé, et avec une intention très-prononcée.
Dans ce dernier cas elle prend le nom de vangai. Le
kabe ni le vanguivLonl point d’effet de la part d’une
jiersonne inférieure contre une autre beaucoup plus
élevée par son rang. Quelques-unes de ces malédictions
sont horribles ; en voici des exemples ; — Puisses-
tu faire rôtir ton grand-père jusqu’à ce que sa peau
soit en craquelins!... — Puisses-tu dévorer sa cervelle!...
— Puisses-tu violer ta propre soeur!... —
déterrer le corps de ton père au clair de la lune et te
nourrir de ses os ! e tc ., etc.
Le charme du ta niou, dont le but est communément
de connaître si une personne relèvera d’une
maladie, se pratique en faisant tourner sur elle-même
une noix de coco avec sa bourre, et en examinant ensuite
quelle est sa position lorsqu’elle est revenue au
repos. D ’abord la noix est placée par terre ; un parent
du malade décide que celui-ci guérira si telle portion
du coco, une fois au repos, se trouve tournée
vers tel air de vent, à l ’E. par exemple. Alors cette
meme personne prie tout haut le dieu tutélaire de sa
famille, de la protéger dans cette consultation. Puis
la noix est mise en mouvement, et le résultat en est
attendu avec confiance, ou du moins avec la conviction
que la volonté actuelle des dieux va être connue.
Souvent les femmes ont aussi recours à ce moyen
pour décider une querelle au jeu. Enfin quelquefois
on fait tourner une noix de coco simplement par manière
de passe-temps ; mais alors il n’y entre point
d’idée religieuse i .
D’après ce qui précède on pourrait croire que dans Médecine
leurs maladies ces naturels se contenteraient d’avoir d'uurgie.
recours aux prières, aux charmes, aux sacrifices, etc.,
en laissant agir ensuite la volonté des dieux. Mais Ma
®riner nous apprend qu’ils avaient en chirurgie des
connaissances fort étendues pour des sauvages. L’article
qu’il a écrit sur ce sujet étant fort long, nous devons
nous borner à indiquer ici les moyens curatifs
employés par ces insulaires.
Leurs remèdes internes paraissaient bornés à certaines
infusions de plantes qui avaient en général peu
d’efficacité, et dans lesquelles ils n’avaient eux-mêmes
qu’une médiocre confiance.
Pour divers maux, comme douleurs locales, accablement,
inflammation, e tc ., ils emploient grossièrement
la saignée en se faisant des scarifications sur les
bras et les jambes avec des coquilles tranchantes, ce
qu’ils nomment ta/a. Pour les tumeurs lentes et opiniâtres,
ils ont recours au tapa, espèce de moxa véritable
, produit par l’application d’un morceau d’étoffe
enflammé ou d’un morceau de fruit à pain brûlant
pour cautériser la peau et établir une suppuration.
Le kaouso est une incision sur la poitrine pour