
 
        
         
		exü-émités  grêles.  L e u r   face  est  éla rgie  p ar  la  saillie  des  pommettes; 
   ils  ont  les  y eu x   p e t it s ,  un  peu  o b liq u e s ;  le   nez  épaté.  
 Ils  se  p ercent  d’un  ou  deux  trous  le s   narines  en  dessus  p o u r   y   
 fixer  de  petites  dents  canines  de  co ch on  ,  qui  v on t  en  d iv e r g 
 eant comme  de  petites  cornes  :  ce  qui  le u r   donne  une  singuliè 
 re  phy s ionomie.  L e u r   peau  est  noire  ,  le  plus   so u ven t  co u verte  
 de  la  lèpre  écailleuse.  Ils  v on t  entièrement  nus.  L eu r s   
 cheveux  ,  lon g s  et  tr è s -c rép u s ,  sont teints de p lus ieurs  couleurs.  
 Ils   semblent p ré fé re r  la  ro u g e .  Ils  se  p e ign en t  aussi  la   fac e   ct  
 portent des  bra celets   de  co q u illa g e s  ou  tissus.  Ils n’ont presque  
 pas de barbe.  I l   y   a  lo in   de  ces  insulaires à ceux   des  F id ji  p o u r   
 le  dév elopp ement  et  la   p rop o r tio n   des  fo rm e s ,  q u o iq u ’ils  
 semblent  ap p a r ten ir   à  la   même  ra ce.  Ils  nous  ap p roch è ren t  
 to ujours   avec  défianc e,  é cartant  toutes  les  p ropositions  qui  
 tendaient  à  visiter  leurs  v illa g e s ,  et  ne  nous  montrant jamais  
 leurs  femmes.  U n  jo u r   ils  volè ren t  de  fo rce   du  lin g e   à  un  mate 
 lo t qui  la v a it  à  terre.  Ce  q u i  fit q u e  n ous   ne revîmes  plus  les  
 auteurs  du  la rcin . 
 Nous laissâmes  ce  p ays  sans  a v o ir  p u  donner  de  ra faîcb is se -  
 mens  à  l ’ équ ip a g e .  Nous  n’eûmes  même  pas  la   ressource  des  
 co cos  ,  ainsi  q u ’on  p o u r ra it  ie  cro ir e   d’après  le  nom  de  la  p e tite  
 île   sur  la q u e lle   nous  étions.  I l   ne  s’en  trou v e   q u ’un  seul  
 plant.  Ces  arbres  ne  prospèrent  pas  d’ailleurs  au  milieu  d’une  
 vég é ta tion  humide  et  pressée.  Ils  aiment  à  s’é lan ce r   lib rem ent  
 sur  le   b o rd   des  p lage s   sablonneuses. Mais  du  reste  munis  d’ex-  
 eellens  v ivre s  en  far ine  ,  biscuits  et v ian de  salée ,  dans  le  même  
 lieu   où jadis  C a rte re t av a it manqué m ou r ir  de  faim  ,  nous p o u vions  
 sous  ce  rap p o r t  comparer  les  avantages  de  la  n av ig a tion   
 moderne  aux  p r iva tion s   de l ’ancienne. 
 J ’alla is  o u b lie r   que  nos  messieurs  tu è ren t  un  c ro co dile   de  
 douze  pieds de  lo n g ,   que  nous  avions  vu  rôder  dans  la   rade.  
 A s sa illi  d’u n   gran d   nombre  de  coups  de  fu s i l ,  i l   su ccomb a ,  
 e t  ne  fu t malheureusement  trouv é   flottant  que  quelques  jo u r s   
 après.  Sa p uan teur était h o r r ib le ;  cependant nous conservâmes  
 sa  tê t e ,  ct M .  Sainson  en  fit  un  bon  des.sin. 
 NOTES. 737 
 Nous  ne  fussions  pas  demeurés  dans  un  lieu   q u i  ne  nous  
 offrait ni  ressources  ni  in té r ê t ,  sans  une  v io len te   co lique  n e r veuse  
 qui  tin t M .  d’U rv ille   pendant  p lus ieurs   jours. 
 [E x t r a i t  du  J o u rn a l  de M .  Q u o f .) 
 PAGE  53 g. 
 Rien  que  pour  envoyer  un  canot sur  l ’île  du  volcan  
 et visiter ses abords. 
 Nous  appareillâmes  le  17   ju ille t.  Nous eûmes  assez  de  peine  
 â  so rtir  de  ce  lieu   é tro it ;  nous  faillîmes  même  é choue r  faute  
 de  vent.  L e   soir  nous  étions  d eh o r s ,  et  le  lendemain  en  vue  
 de  la   côte  de  la   N o u v e l le -B r e ta g n e ,  d ont  on  commença  la  
 géo g raph ie .  N ous  comptions  la   faire  à  l’aide  du  beau  temps  
 au q u e l  on  do it  s’attendre  p a r   quatre  degrés  de la titu d e .  I l   n’en  
 fu t   r ie n ,  et  nous  eûmes  constamment  des  averses  de  p lu ie   
 accompa gnées  de  forts  vents et  d’une  grosse  mer  qui  rendaient  
 les  approches  de  la   terre  aussi  difilciles  que  dangereuses.  On  
 ne  l ’ap erceva it  quelquefois   pas  à  une  d em i- lic u e ,  et  souvent  
 pas  du  tout.  De  sorte  q u e ,  malgré  toute   la  persévérance  que  
 mit  M .  d’U r v i l le ,  on  ne  p ut a v o ir   de  cette  terre  que  quelques  
 p a r t ie s ,  saisies  par  M .  L o t tin   dans  les  inte rva lle s   des  grains  
 sombres  qui  se  succ édaien t  rapidemen t.  Quand  on  v e r ra   sur  
 la   carte  ces  fragmens  de  trav aux   et  ces  routes  multipliées   en  
 divers  sen s ,  on  aura de  la p eine  à  c ro ire   à  tant  de  contrariétés  
 qui  semblaient  faire  route  avec  nous.  U n e   semaine  de  beau  
 temps eût  suffi  pour  faire  ce  trav ail.  L o in   de  là nous  fûmes  six  
 jo u rs   sans  av o ir   d’o b s e rv a tion s ,  de  sorte  qu ’entraînés  p ar  la   
 force  des  courans  vers  le   d é tro it  de  D am p ie r ,  nous  ne  pûmes  
 nous  en  ap e rc e vo ir  qu’à  l ’aspect  des  terres  q u i  l ’avoisinent.  
 N o tre  position  dev ena it  de p lu s   en  p lus   difficile  à mesure  que  
 l’espace  q u i existe  entre  la   N o u v e lle -B r e ta g n e   c t  la   Louis iade  
 se  resserrait.  Heureusement  le  c ie l  s’ é c la ir c it  à l ’entrée  du  d é -