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 1825.  Ces  peuples  fabriquent  des  nattes  en  feuilles  de  
 Septembre,  bananier  qu’ils  teignent  des  plus  brillantes  couleurs  
 et  qu’ils  ornent  de  franges  artistement  découpées.  
 Leurs  femmes  travaillent  une  poterie  fort  grossière  
 qui  suffit  à leurs besoins bornés. 
 Leurs  armes  habituelles  sont  l’arc  et  les  flèches  
 dont  ils  se  servent  avec  dextérité,  la  lance  et  un  
 bouclier  long  et  étroit  :  en  outre,  chacun  d’eux  possède  
 ce couperet d’un  acier  fortement trempé  que les  
 Malais  ont  nommé parang,  et  qui  leur sert à  la  fois  
 d’arme et d'instrument tranchant pour tous les besoins  
 de  la  vie.  Aussi  ces  sauvages  ne  faisaient  que  très-  
 peu de cas de nos couteaux, de nos bracelets,  et même  
 de nos meilleures haches. 
 Leur  nourriture  consiste  principalement  en  chair  
 de  tortue,  pain  de  sagou,  poissons,  coquillages,  
 et  dans  les  fruits  et  racines  que  leur  sol  produit  
 avec  profusion.  Les  fours  souterrains  des  Polynésiens  
 leur  sont  inconnus,  et  ils  se  bornent  à  ifaire  
 rôtir  leurs  alimens  sur  les  charbons  ardens,  ou  bien  
 à  les  placer  sur  des  treillages  élevés  à  une  certaine  
 hauteur au-dessus  du  foyer.  Ce  dernier moyen  
 est  surtout  employé  pour  préparer  des  quantités  
 considérables  de  poisson  ou  de  chair  de  tortue.  
 Aussi  rencontre-t-on  souvent  le  long  de  la  côte  
 ces  sortes  de  grils  toujours  prêts  à  servir  en  cas  de  
 besoin. 
 Tous  ces  sauvages  ont  adopté  l’usage  de  mâcher  
 le bétel mélangé avec  l ’arek  et la chaux.  Le kava leur  
 est  inconnu,  et  je  ne  leur  connais  aucune  liqueur 
 enivrante,  bien  qu’ils  aient  un  penchant pour  toutes  
 les  boissons  spiritueuses. 
 Les  Papous  proprement  dits  pratiquent  le  tatouage  
 ponctué  par  dessins,  mais  toujours  avec  réserve  
 ,  et  borné  ordinairement  à  certaines  figures  
 isolées  ou à des  lignes  éparses  sur diverses parties  du  
 corps.  Les  Harfours  se bornent  au  tatouage  par incisions  
 profondes.  L’ornement  favori  de  tous  consiste  
 en  ces bracelets  de  coquillages  ou  d’écaille  de  tortue  
 bien  polis  et  bien  travaillés  dont  l’usage  a  pénétré  si  
 loin  vers  l’Orient  :  ils  ont  aussi  des  bagues,  des  
 pendans  d’oreilles  de  la  même  matière.  Le  comble  
 de la magnificence et le dernier degré du luxe est pour  
 eux de pouvoir se procurer ces ornemens en argent. 
 Ces  naturels  fabriquent  en  pailles peintes  de pandanus  
 et  de  bananier une  foule de petits coffrets carrés  
 ,  ronds  et  ovales,  fort  bien  travaillés  et  d’une  
 surprenante  solidité,  eu  égard  à  la  fragilité  de  la  
 matière  dont  ils  sont  composés.  Mais  il  est  évident  
 que  ce  genre  d’industrie  leur  a  été  apporté  par  les  
 Malais. 
 Parmi  les  Harfours,  quelques-uns  ont  la  cloison  
 du  nez  percée  et  traversée  par  un  petit  cylindre  en  
 bois,  en os ou en coquillage bien poli. 
 Leurs  instrumens  de musique  sont  le  tam-tam  recouvert  
 1827. 
 Septembre. 
 à  une  de  ses  extrémités  par  une  peau  de  
 lézard,  une  guimbai'de  grossière  faite  avec  une  lame  
 de bambou,  le  syrinx  ou  flûte  de  pan  et  la  coquille  
 percée du murex  trüonis,  qui  se  trouvent dans  toute  
 la  Polvnésie.